Le petit Nicolas — Sempé et Goscinny / Маленький Николя (аудио-книга на французском)

«Le petit Nicolas» («Маленький Николя» или «Малыш Николя») — первая из серии пяти книг («Малыш Николя», «Малыш Николя на переменках», «Каникулы малыша Николя», «Малыш Николя и его друзья», «Неприятности малыша Николя») про французского мальчика Николя. Эти книги, которые были переведены на 37 языков мира, написаны Рене Госинни, автором комиксов «Астерикс и Обеликс» и иллюстрированы Жан-Жаком Сампеи. Позднее вышли ещё книги про малыша Николя из серии «Неизданные истории про маленького Николя»: «Глупости маленького Николя», «Маленький Николя путешествует» и другие.

Истории с главным героем малышом Николя происходят в шестидесятые годы двадцатого столетия во Франции. Эти истории про Николя имели большой успех и в 2009 году появился художественный фильм «Маленький Николя» («Le Petit Nicolas»). Кроме того был снят мультипликационный сериал, включающий два сезона по 52 эпизода.
Далее  вы можете прослушать и прочитать 19 классических рассказов из первой книги про приключения маленького Николя.

Un souvenir qu’on va chérir

Un souvenir qu’on va chérir

Ce matin, nous sommes tous arrivés à l’école bien contents, parce qu’on va prendre une photo de la classe qui sera pour nous un souvenir que nous allons chérir toute notre vie, comme nous l’a dit la maîtresse. Elle nous a dit aussi de venir bien propres et bien coiffés.
C’est avec plein de brillantine sur la tête que je suis entré dans la cour de récréation. Tous les copains étaient déjà là et la maîtresse était en train de gronder Geoffroy qui était venu habillé en martien. Geoffroy a un papa très riche qui lui achète tous les jouets qu’il veut. Geoffroy disait à la maîtresse qu’il voulait absolument être photographié en martien et que sinon il s’en irait.
Le photographe était là, aussi, avec son appareil et la maîtresse lui a dit qu’il fallait faire vite, sinon, nous allions rater notre cours d’arithmétique. Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, a dit que ce serait dommage de ne pas avoir arithmétique, parce qu’il aimait ça et qu’il avait bien fait tous ses problèmes. Eudes, un copain qui est très fort, voulait donner un coup de poing sur le nez d’Agnan, mais Agnan a des lunettes et on ne peut pas taper sur lui aussi souvent qu’on le voudrait. La maîtresse s’est mise à crier que nous étions insupportables et que si ça continuait il n’y aurait pas de photo et qu’on irait en classe. Le photographe, alors, a dit : «Allons, allons, allons, du calme, du calme. Je sais comment il faut parler aux enfants, tout va se passer très bien.»
Le photographe a décidé que nous devions nous mettre sur trois rangs; le premier rang assis par terre, le deuxième, debout autour de la maîtresse qui serait assise sur une chaise et le troisième, debout sur des caisses. Il a vraiment des bonnes idées, le photographe.
Les caisses, on est allés les chercher dans la cave de l’école. On a bien rigolé, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de lumière dans la cave et Rufus s’était mis un vieux sac sur la tête et il criait «Hou! Je suis le fantôme.» Et puis, on a vu arriver la maîtresse. Elle n’avait pas l’air contente, alors nous sommes vite partis avec les caisses. Le seul qui est resté, c’est Rufus. Avec son sac, il ne voyait pas ce qui se passait et il a continué à crier «Hou! Je suis le fantôme», et c’est la maîtresse qui lui a enlevé le sac. Il a été drôlement étonné, Rufus.
De retour dans la cour, la maîtresse a lâché l’oreille de Rufus et elle s’est frappé le front avec la main. « Mais vous êtes tout noirs », elle a dit. C’était vrai, en faisant les guignols dans la cave, on s’était un peu salis. La maîtresse n’était pas contente, mais le photographe lui a dit que ce n’était pas grave, on avait le temps de se laver pendant que lui disposait les caisses et la chaise pour la photo. A part Agnan, le seul qui avait la figure propre, c’était Geoffroy, parce qu’il avait la tête dans son casque de martien, qui ressemble à un bocal. «Vous voyez, a dit Geoffroy à la maîtresse, s’ils étaient venus tous habillés comme moi, il n’y aurait pas d’histoires.» J’ai vu que la maîtresse avait bien envie de tirer les oreilles de Geoffroy, mais il n’y avait pas de prise sur le bocal. C’est une combine épatante, ce costume de martien!
Nous sommes revenus après nous être lavés et peignés. On était bien un peu mouillés, mais le photographe a dit que ça ne faisait rien, que sur la photo ça ne se verrait pas.
«Bon, nous a dit le photographe, vous voulez faire plaisir à votre maîtresse?» Nous avons répondu que oui, parce que nous l’aimons bien la maîtresse, elle est drôlement gentille quand nous ne la mettons pas en colère. «Alors, a dit le photographe, vous allez sagement prendre vos places pour la photo. Les plus grands sur les caisses, les moyens debout, les petits assis.» Nous on y est allés et le photographe était en train d’expliquer à la maîtresse qu’on obtenait tout des enfants quand on était patient, mais la maîtresse n’a pas pu l’écouter jusqu’au bout. Elle a dû nous séparer, parce que nous voulions être tous sur les caisses.
«Il y a un seul grand ici, c’est moi!» criait Eudes et il poussait ceux qui voulaient monter sur les caisses. Comme Geoffroy insistait, Eudes lui a donné un coup de poing sur le bocal et il s’est fait très mal. On a dû se mettre à plusieurs pour enlever le bocal de Geoffroy qui s’était coincé.
La maîtresse a dit qu’elle nous donnait un dernier avertissement, après ce serait l’arithmétique, alors, on s’est dit qu’il fallait se tenir tranquilles et on a commencé à s’installer. Geoffroy s’est approché du photographe : «C’est quoi, votre appareil?» il a demandé. Le photographe a souri et il a dit : « C’est une boîte d’où va sortir un petit oiseau, bonhomme. Il est vieux votre engin, a dit Geoffroy, mon papa il m’en a donné un avec pare-soleil, objectif à courte focale, téléobjectif, et, bien sûr, des écrans... » Le photographe a paru surpris, il a cessé de sourire et il a dit à Geoffroy de retourner à sa place. «Est-ce que vous avez au moins une cellule photoélectrique? » a demandé Geoffroy. «Pour la dernière fois, retourne à ta place! » a crié le photographe qui, tout d’un coup, avait l’air très nerveux.
On s’est installés. Moi, j’étais assis par terre, a côté d’Alceste. Alceste, c’est mon copain qui est très gros et qui mange tout le temps. Il était en train de mordre dans une tartine de confiture et le photographe lui a dit de cesser de manger, mais Alceste a répondu qu’il fallait bien qu’il se nourrisse. «Lâche cette tartine! » a crié la maîtresse qui était assise juste derrière Alceste. Ça l’a tellement surpris, Alceste, qu’il a laissé tomber la tartine sur sa chemise. «C’est gagné », a dit Alceste, en essayant de racler la confiture avec son pain. La maîtresse a dit qu’il n’y avait plus qu’une chose à faire, c’était de mettre Alceste au dernier rang pour qu’on ne voie pas la tache sur sa chemise. «Eudes, a dit la maîtresse, laissez votre place à votre camarade. — Ce n’est pas mon camarade, a répondu Eudes, il n’aura pas ma place et il n’a qu’à se mettre de dos à la photo, comme ça on ne verra pas la tache, ni sa grosse figure. » La maîtresse s’est fâchée et elle a donné comme punition à Eudes la conjugaison du verbe : « Je ne dois pas refuser de céder ma place à un camarade qui a renversé sur sa chemise une tartine de confiture.» Eudes n’a rien dit, il est descendu de sa caisse et il est venu vers le premier rang, tandis qu’Alceste allait vers le dernier rang. Ça a fait un peu de désordre, surtout quand Eudes a croisé Alceste et lui a donné un coup de poing sur le nez. Alceste a voulu donner un coup de pied à Eudes, mais Eudes a esquivé, il est très agile, et c’est Agnan qui a reçu le pied, heureusement, là où il n’a pas de lunettes. Ça ne l’a pas empêché, Agnan, de se mettre à pleurer et à hurler qu’il ne voyait plus, que personne ne l’aimait et qu’il voulait mourir. La maîtresse l’a consolé, l’a mouché, l’a repeigné et a puni Alceste, il doit écrire cent fois:
«Je ne dois pas battre un camarade qui ne me cherche pas noise et qui porte des lunettes.» «C’est bien fait», a dit Agnan. Alors, la maîtresse lui a donné des lignes à faire, à lui aussi. Agnan, il a été tellement étonné qu’il n’a même pas pleuré. La maîtresse a commencé à les distribuer drôlement, les punitions, on avait tous des tas de lignes à faire et finalement, la maîtresse nous a dit : «Maintenant, vous allez vous décider à vous tenir tranquilles. Si vous êtes très gentils, je lèverai toutes les punitions. Alors, vous allez bien prendre la pose, faire un joli sourire et le monsieur va nous prendre une belle photographie!» Comme nous ne voulions pas faire de la peine à la maîtresse, on a obéi. Nous avons tous souri et on a pris la pose.
Mais, pour le souvenir que nous allions chérir toute notre vie, c’est raté, parce qu’on s’est aperçu que le photographe n’était plus là. Il était parti, sans rien dire.

Перевод на русский:

Воспоминание, которым мы будем дорожить

В то утро мы пришли в школу радостные. Учительница сказала нам, что нас будут фотографировать, а фотография – это воспоминание, которым мы будем дорожить. Еще она сказала нам, чтобы мы пришли чистыми и хорошо причесанными.

С сильно напомаженными волосами я вошел в школьный двор. Все ребята были уже там, а наша учительница ругала Жофруа, который явился в марсианском костюме. У Жофруа очень богатый папа, он покупает ему все игрушки какие тот только захочет. Жофруа объяснял учительнице, что будет фотографироваться только в костюме марсианина или совсем уйдет.

Фотограф с аппаратом был тоже уже там, и учительница ему говорила, что нужно быстрее фотографировать, иначе мы пропустим занятия по арифметике. Аньян, первый ученик в классе и любимчик нашей учительницы, сказал, что будет очень жаль, если мы пропустим арифметику потому что он любил ее и сделал все задачки. Эд очень сильный мальчик, хотел ударить кулаком по носу Аньяна. Но Аньян носил очки, и потом нельзя же лупить его всегда, когда тебе вздумается. Учительница стала кричать, что мы все невыносимые и что если так будет продолжаться, никакого фотографирования не будет и мы пойдем в класс. Тогда вмешался фотограф:

– Послушайте, послушайте, успокойтесь, успокойтесь. Я умею говорить с детьми, все будет хорошо.

Фотограф решил, что мы должны встать в три ряда: первый ряд сядет на землю, второй ряд встанет в центре, вместе с учительницей, она сядет на стуле, а третий ряд встанет на ящики. Он в самом деле все очень хорошо придумал, наш фотограф.

За ящиками пошли в школьный подвал. Там здорово повеселились. В подвале было не очень светло, а Руфю надел себе на голову старый мешок и кричал:

– У-у! Я – привидение!

Потом мы увидели, что пришла учительница. У нее был не очень-то довольный вид, и мы быстро ушли с ящиками. Остался только один Руфю. С мешком на голове он не видел, что происходило, и продолжал кричать:

– У-у! Я – привидение!

Учительница сняла у него с головы мешок, и он жутко удивился. Вернувшись во двор, учительница отпустила ухо Руфю и, ударив себя рукой по лбу, воскликнула:

– Да вы все черные!

Это было верно. Дурачась в подвале, мы все испачкались. Учительница расстроилась, а фотограф ей сказал, что это не страшно, что можно вымыться, пока он будет устанавливать ящики и стул для аппарата. С чистым лицом, кроме Аньяна, был еще Жофруа, так как у него на голове был марсианский шлем, похожий на стеклянный шар.

– Вы видите, – сказал Жофруа учительнице, – если бы все пришли одетые, как я, не было бы никаких неприятностей.

Я видел, что учительнице хотелось отодрать Жофруа за уши, но на шаре не было никаких приспособлений, на которые можно было бы ухватиться. Этот марсианский костюм был просто мировой.

Наконец, мы вернулись, умытые и причесанные. Правда, мы были немного мокрые, но фотограф сказал, что это не имеет значения. На фотографии это не будет видно.

– Хорошо, – сказал фотограф, – хотите сделать приятное вашей учительнице?

Мы ответили, что хотим, потому что очень любим нашу учительницу, она ужасно хорошая, когда мы не выводим ее из терпения.

– Тогда, – сказал фотограф, – займите свои места для фотографирования. Самые высокие – на ящики, средние – во второй ряд, маленькие – на землю.

Мы пошли на свои места, а фотограф стал объяснять учительнице, что с детьми можно все уладить, если иметь терпение, но учительнице не удалось дослушать его до конца. Ей пришлось нас разнимать, потому что мы все хотели стоять на ящиках.

– Самый высокий здесь только я! – кричал Эд и толкал всех тех, кто хотел взобраться на ящики.

А так как Жофруа настаивал, Эд треснул его по кумполу, отчего здорово стало больно его руке. Несколько мальчишек пытались снять с Жофруа этот стеклянный шар, но его заклинило.

Учительница сказала, что делает нам последнее предупреждение, иначе будет арифметика. Тогда мы решили, что надо успокоиться, и начали устанавливаться. Жофруа подошел к фотографу:

– Это что, ваш аппарат? – спросил он.

Фотограф заулыбался и сказал:

– Это ящик, откуда вылетит маленькая птичка, голубчик.

– Ваш аппарат старый, – сказал Жофруа. – Мой папа отдал мне аппарат со светозащитным приспособлением, с короткофокусным объективом, телеобъективом.

Фотограф, казалось, был удивлен, перестал улыбаться и попросил Жофруа вернуться на свое место.

– Ну, а фотоэлемент у вас есть, по крайней мере? – спросил Жофруа.

– В последний раз прошу вернуться на свое место! – заорал фотограф, и сразу стало видно, что он занервничал.

Наконец, все устроились. Я сидел на земле рядом с Альсестом. Альсест это мой приятель, он очень толстый и все время что-нибудь ест. И сейчас он только успел откусить пирожное, как фотограф сказал, чтобы он перестал есть, а Альсест ответил, что ему необходимо питаться.

– Оставь пирожное! – закричала учительница, сидевшая как раз сзади Альсеста.

Это было так неожиданно, что Альсест уронил пирожное себе на рубашку.

– Все нормально, – сказал Альсест, пытаясь удалить остатки пирожного кусочком хлеба.

Учительница сказала:

– Единственное, что можно сделать, это поставить Альсеста в последний ряд, чтобы не было видно пятна на рубашке. Эд, – добавила учительница, уступите ваше место своему товарищу.

– Это совсем не мой товарищ, – сказал Эд, – и он не займет мое место, ему надо повернуться спиной к аппарату. Так, по крайней мере, не будет видно ни пятна, ни его жирного лица.

Учительница рассердилась, и в наказание Эду было велено проспрягать глагол в предложении: «Я не должен отказывать в просьбе уступить место своему товарищу, который уронил пирожное себе на рубашку». Эд ничего не сказал, слез с ящика и пошел к первому ряду, в это время Альсест шел к последнему ряду. Это внесло некоторый беспорядок, особенно когда они встретились и Эд ударил Альсеста по носу. Альсест хотел ударить ногой Эда, но тот ловко увернулся, и удар достался Аньяну. К счастью, он был тогда без очков, но это ему не помешало зареветь. Аньян стал реветь и орать, что он ничего не видит, что никто его не любит и что он хочет умереть. Учительница стала его успокаивать и утирать ему нос платком, снова его причесала и дала Альсесту в наказание написать сто раз: «Я не должен бить товарища, который не ищет ссоры со мной и который носит очки».

– Очень правильно, – сказал Аньян.

Тогда учительница и ему дала задание. Аньян так удивился, что перестал плакать. А учительница стала всем-всем раздавать наказания, все получили кучу заданий. А в конце концов она нам сказала:

– Теперь вы успокоитесь, и, если будете хорошо себя вести, я сниму с вас все наказания. Итак, вы принимаете позу, улыбаетесь, и господин фотограф делает прекрасный снимок!

Мы подчинились, так как не хотели огорчать учительницу. Мы все улыбались и позировали.

Ну, а что касается воспоминания, которым мы будем дорожить всю жизнь, то этого не получилось, потому что оказалось, что фотографа нет. Он ушел, не сказав ни слова.


Les cow-boys

Les cow-boys

J’ai invité les copains à venir à la maison cet après-midi pour jouer aux cow-boys. Ils sont arrivés avec toutes leurs affaires. Rufus avait mis la panoplie d’agent de police que lui avait offerte son papa avec le képi, les menottes, le revolver, le bâton blanc et le sifflet à roulette; Eudes portait le vieux chapeau boy-scout de son grand frère et un ceinturon avec des tas de cartouches en bois et deux étuis dans lesquels il y avait des revolvers terribles avec des crosses faites dans le même genre d’os que le poudrier que papa a acheté à maman après qu’ils se sont disputés à cause du rôti qui était trop cuit mais maman disait que c’était parce que papa était arrivé en retard. Alceste était en Indien, il avait une hache en bois et des plumes sur la tête, il ressemblait à un gros poulet; Geoffroy, qui aime bien se déguiser et qui a un papa très riche qui lui donne tout ce qu’il veut, était habillé complètement en cow-boy, avec un pantalon en mouton, un gilet en cuir, une chemise à carreaux, un grand chapeau, des revolvers à capsules et des éperons avec des pointes terribles. Moi, j’avais un masque noir qu’on m’avait donné pour Mardi-Gras, mon fusil à flèches et un mouchoir rouge autour du cou qui est un vieux foulard à ma maman. On était chouettes!
On était dans le jardin et maman nous avait dit qu’elle nous appellerait pour le goûter. «Bon, j’ai dit, alors voilà, moi je suis le jeune homme et j’ai un cheval blanc et vous, vous êtes les bandits, mais à la fin c’est moi qui gagne. » Les autres, ils n’étaient pas d’accord, c’est ça qui est embêtant, quand on joue tout seul, on ne s’amuse pas et quand on n’est pas tout seul, les autres font des tas de disputes. «Pourquoi est-ce que ce ne serait pas moi le jeune homme, a dit Eudes, et puis, pourquoi je n’aurais pas un cheval blanc, moi aussi? — Avec une tête comme la tienne, tu peux pas être le jeune homme», a dit Alceste. «Toi, l’Indien, tais-toi ou je te donne un coup de pied dans le croupion! » a dit Eudes qui est très fort et qui aime bien donner des coups de poing sur les nez des copains et le coup du croupion ça m’a étonné, mais c’est vrai qu’Alceste ressemblait à un gros poulet. «En tout cas, moi, a dit Rufus, je serai le shérif. — Le shérif? a dit Geoffroy. Où est-ce que tu as vu un shérif avec un képi, tu me fais rigoler!» Ça, ça n’a pas plu à Rufus, dont le papa est agent de police. «Mon papa, il a dit, il porte un képi et il ne fait rigoler personne! — Il ferait rigoler tout le monde s’il s’habillait comme ça au Texas », a dit Geoffroy et Rufus lui a donné une gifle, alors, Geoffroy a sorti un revolver de l’étui et il a dit : «Tu le regretteras, Joe» et Rufus lui a donné une autre gifle et Geoffroy est tombé assis par terre en faisant pan! avec son revolver; alors Rufus s’est appuyé les mains sur le ventre, et il fait des tas de grimaces et il est tombé en disant : «Tu m’as eu coyote, mais je serai vengé! »
Moi je galopais dans le jardin en me donnant des tapes dans la culotte pour avancer plus vite et Eudes s’est approché de moi. « Descends de ce cheval, il a dit. Le cheval blanc, c’est moi qui l’ai! —Non monsieur, je lui ai dit, ici je suis chez moi et le cheval blanc, c’est moi qui l’ai », et Eudes m’a donné un coup de poing sur le nez. Rufus a donné un grand coup de sifflet à roulette. «Tu es un voleur de chevaux, il a dit à Eudes, et à Kansas City, les voleurs de chevaux, on les pend! » Alors, Alceste est venu en courant et il a dit : « Minute! Tu peux pas le pendre, le shérif, c’est moi! — Depuis quand, volaille? » a demandé Rufus. Alceste, qui pourtant n’aime pas se battre, a pris sa hache en bois et avec le manche, toc! il a donné un coup sur la tête de Rufus qui ne s’y attendait pas. Heureusement que sur la tête de Rufus il y avait le képi. «Mon képi! Tu as cassé mon képi! » il a crié Rufus et il s’est mis à courir après Alceste, tandis que moi je galopais de nouveau autour du jardin.
«Eh, les gars, a dit Eudes, arrêtez! J’ai une idée. Nous on sera les bons et Alceste la tribu des Indiens et il essaie de nous capturer et puis il prend un prisonnier, mais nous on arrive et on délivre le prisonnier et puis Alceste est vaincu! » Nous on était tous pour cette idée qui était vraiment chouette, mais Alceste n’était pas d’accord. «Pourquoi est-ce que je ferais l’Indien?» il a dit Alceste. «Parce que tu as des plumes sur la tête, idiot! a répondu Geoffroy, et puis si ça ne te plaît pas, tu ne joues plus, c’est vrai ça, à la fin, tu nous embêtes! — Eh bien, puisque c’est comme ça, je ne joue plus», a dit Alceste et il est allé dans un coin bouder et manger un petit pain au chocolat qu’il avait dans sa poche. «Il faut qu’ il joue, a dit Eudes, c’est le seul indien que nous ayons d’ailleurs, s’il ne joue pas, je le plume! »Alceste a dit que bon, qu’il voulait bien, mais à condition d’être un bon Indien à la fin. «D’accord, d accord, a dit Geoffroy, ce que tu peux être contrariant, tout de même! — Et le prisonnier, ce sera qui? j’ai demandé — Ben, ça sera Geoffroy, a dit Eudes, on va l’attacher à l’arbre avec la corde à linge. — Ça va pas, non? a demandé Geoffroy, pourquoi moi? Je ne peux pas être le prisonnier, je suis le mieux habillé de tous! — Ben quoi? a répondu Eudes, ce n’est pas parce que j’ai un cheval blanc que je refuse de jouer! — Le cheval blanc c’est moi qui l’ai! » j’ai dit. Eudes s’est fâché, il a dit que le cheval blanc c’était lui et que si ça ne me plaisait pas il me donnerait un autre coup de poing sur le nez. «Essaie!» j’ai dit et il a réussi. «Bouge pas, Oklahoma Kid!» criait Geoffroy et il tirait des coups de revolver partout; Rufus, lui, donnait du sifflet à roulette et il disait : «Ouais, je suis le shérif, ouais, je vous arrête tous! » et Alceste lui a donné un coup de hache sur le képi en disant qu’il le faisait prisonnier et Rufus s’est fâché parce que son sifflet à roulette était tombé dans l’herbe, moi je pleurais et je disais à Eudes qu’ici j’étais chez moi et que je ne voulais plus le voir; tout le monde criait, c’était chouette, on rigolait bien, terrible.
Et puis, papa est sorti de la maison. L’air pas content. «Eh bien les enfants, qu’est-ce que c’est que ce vacarme, vous ne savez pas vous amuser gentiment? — C’est à cause de Geoffroy, monsieur, il ne veut pas être le prisonnier!» a dit Eudes. «Tu veux ma main sur la figure? » a demandé Geoffroy et ils ont recommencé à se battre, mais papa les a séparés. «Allons, les enfants, il a dit, je vais vous montrer comme il faut jouer. Le prisonnier ce sera moi!» Nous on était drôlement contents! Il est chouette mon papa! Nous avons attaché papa à l’arbre avec la corde à linge et à peine on avait fini, que nous avons vu monsieur Blédurt sauter par-dessus la haie du jardin.
Monsieur Blédurt, c’est notre voisin qui aime bien taquiner papa. «Moi aussi je veux jouer, je serai le peau-rouge Taureau Debout! — Sors d’ici Blédurt, on ne t’a pas sonné! » Monsieur Blédurt il était formidable, il s’est mis devant papa avec les bras croisés et il a dit: «Que le visage pâle retienne sa langue!» Papa faisait des drôles d’efforts pour se détacher de l’arbre et monsieur Blédurt s’est mis à danser autour de l’arbre en poussant des cris. Nous on aurait bien aimé rester voir papa et monsieur Blédurt s’amuser et faire les guignols, mais on n’a pas pu parce que maman nous a appelés pour le goûter et après on est allés dans ma chambre jouer au train électrique. Ce que je ne savais pas, c’est que papa aimait tellement jouer aux cow-boys. Quand on est descendus, le soir, monsieur Blédurt était parti depuis longtemps, mais papa était toujours attaché à l’arbre à crier et à faire des grimaces.
C’est chouette de savoir s’amuser tout seul, comme ça!

Перевод на русский:


Le Bouillon

Le Bouillon

Aujourd’hui, à l’école, la maîtresse a manqué. Nous étions dans la cour, en rangs, pour entrer en classe, quand le surveillant nous a dit : «Votre maîtresse est malade, aujourd’hui.»
Et puis, monsieur Dubon, le surveillant, nous a conduits en classe. Le surveillant, on l’appelle le Bouillon, quand il n’est pas là, bien sûr. On l’appel¬le comme ça, parce qu’il dit tout le temps : « Re¬gardez-moi dans les yeux », et dans le bouillon il y a des yeux. Moi non plus je n’avais pas compris tout de suite, c’est des grands qui me l’ont expli¬qué. Le Bouillon a une grosse moustache et il punit souvent, avec lui, il ne faut pas rigoler. C’est pour ça qu’on était embêtés qu’il vienne nous sur¬veiller, mais, heureusement, en arrivant en classe, il nous a dit : « Je ne peux pas rester avec vous, je dois travailler avec monsieur le Directeur, alors, regardez-moi dans les yeux et promettez-moi d’être sages. » Tous nos tas d’yeux ont regardé dans les siens et on a promis. D’ailleurs, nous sommes toujours assez sages.
Mais il avait l’air de se méfier, le Bouillon, alors, il a demandé qui était le meilleur élève de la classe. «C’est moi monsieur! » a dit Agnan, tout fier. Et c’est vrai, Agnan c’est le premier de la classe, c’est aussi le chouchou de la maîtresse et nous on ne l’aime pas trop, mais on ne peut pas lui taper dessus aussi souvent qu’on le voudrait, à cause de ses lunettes. « Bon, a dit le Bouillon, tu vas venir t’asseoir à la place de la maîtresse et tu sur¬veilleras tes camarades. Je reviendrai de temps en temps voir comment les choses se passent. Révisez vos leçons. » Agnan, tout content, est allé s’asseoir au bureau de la maîtresse et le Bouillon est parti.
«Bien, a dit Agnan, nous devions avoir arithmé¬tique, prenez vos cahiers, nous allons faire un problème. — T’es pas un peu fou? » a demandé Clotaire. «Clotaire, taisez-vous! » a crié Agnan, qui avait vraiment l’air de se prendre pour la maîtresse. «Viens me le dire ici, si t’es un homme!» a dit Clotaire et la porte de la classe s’est ouverte et on a vu entrer le Bouillon tout content. « Ah! il a dit. J’étais resté derrière la porte pour écouter. VOUS, là-bas, regardez-moi dans les yeux! » Clotaire a regardé, mais ce qu’il a vu n’a pas eu l’air de lui faire tellement plaisir. «Vous allez me conjuguer le verbe: je ne dois pas être grossier envers un camarade qui est chargé de me surveiller et qui veut me faire faire des problèmes d’arithmétique.» Après avoir dit ça, le Bouillon est sorti, mais il nous a promis qu’il reviendrait.
Joachim s’est proposé pour guetter le surveillant à la porte, on a été tous d’accord, sauf Agnan qui criait : « Joachim, à votre place!» Joachim a tiré la langue à Agnan, il s’est assis devant la porte et il s’est mis à regarder par le trou de la serrure «Il n’y a personne, Joachim? » a demandé Clotaire. Joachim a répondu qu’il ne voyait rien. Alors, Clotaire s’est levé et il a dit qu’il allait faire manger son livre d’arithmétique à Agnan, ce qui était vraiment une drôle d’idée, mais ça n’a pas plu à Agnan qui a crié : «Non! J’ai des lunettes! Tu vas les manger aussi! » a dit Clotaire, qui voulait absolument qu’Agnan mange quelque chose. Mais Geoffroy a dit qu’il ne fallait pas perdre de temps avec des bêtises, qu’on ferait mieux de jouer à la balle. « Et les problèmes, alors? » a demandé Agnan, qui n’avait pas l’air content, mais nous, on n’a pas fait attention et on a commencé à se faire des passes et c’est drôlement chouette de jouer entre les bancs. Quand je serai grand, je m’achèterai une classe, rien que pour jouer dedans. Et puis, on a entendu un cri et on a vu Joachim assis pat terre et qui se tenait le nez avec les mains. C’était le Bouillon qui venait d’ouvrir la porte et Joachim n’avait pas dû le voir venir. «Qu’est-ce que tu as?» a demandé le Bouillon tout étonné, mais Joachim n’a pas répondu, il faisait ouille, ouille, et c’est tout, alors, le Bouillon l’a pris dans ses bras et l’a emmené dehors/ Nous, on a ramassé la balle et on est retournés à nos places. Quand le Bouillon est revenu avec Joachim qui avait le nez tout gonflé il nous a dit qu’il commençait à en avoir assez et que si ça continuait on verrait ce qu’on verrait. «Pourquoi ne prenez vous pas exemple sur votre camarade Agnan? il a demandé, il est sage, lui.» Et le Bouillon est parti. On a demandé à Joachim ce qu’il lui était arrivé et il nous a répondu qu’il s’était endormi à force de regarder par le trou de la serrure.
«Un fermier va à la foire, a dit Agnan dans un panier, il a vingt-huit oeufs à cinq cents francs la douzaine. C’est de ta faute, le coup du nez », a dit Joachim «Ouais! a dit Clotaire, on va lui faire manger son livre d’arithmétique, avec le fer¬mier, les oeufs et les lunettes! » Agnan, alors, s’est mis à pleurer. Il nous a dit que nous étions des méchants et qu’il le dirait à ses parents et qu’ils nous feraient tous renvoyer et le Bouillon a ouvert la porte. On était tous assis à nos places et on ne disait rien et le Bouillon a regardé Agnan qui pleu¬rait tout seul assis au bureau de la maîtresse. «Alors quoi, il a dit le Bouillon, c’est vous qui vous dissipez, maintenant? Vous allez me rendre fou! Chaque fois que je viens, il y en a un autre qui fait le pitre! Regardez-moi bien dans les yeux, tous! Si je reviens encore une fois et que je vois quelque chose d’anormal, je sévirai!» et il est parti de nouveau. Nous, on s’est dit que ce n’était plus le moment de faire les guignols, parce que le surveillant, quand il n’est pas content, il donne de drôles de punitions. On ne bougeait pas, on entendait seulement renifler Agnan et mâcher Alceste, un copain qui mange tout le temps. Et puis, on a entendu un petit bruit du côté de la porte. On a vu le bouton de porte qui tournait très doucement et puis la porte a commen-cé à s’ouvrir petit à petit, en grinçant. Tous, on regardait et on ne respirait pas souvent, même Alceste s’est arrêté de mâcher. Et, tout d’un coup, il y en a un qui a crié : « C’est le Bouillon! » La porte s’est ouverte et le Bouillon est entré, tout rouge. «Qui a dit ça?» il a demandé. «C’est Nicolas!» a dit Agnan. «C’est pas vrai, sale men¬teur!» et c’était vrai que c’était pas vrai, celui qui avait dit ça, c’était Rufus. «C’est toi! C’est toi! C’est toi!» a crié Agnan et il s’est mis à pleurer. «Tu seras en retenue! » m’a dit le Bouillon. Alors je me suis mis à pleurer, j’ai dit que ce n’était pas juste et que je quitterais l’école et qu’on me regret¬terait bien. «C’est pas lui, m’sieu, c’est Agnan qui a dit le Bouillon!» a crié Rufus. «Ce n’est pas moi qui ai dit le Bouillon!» a crié Agnan. «Tu as dit le Bouillon, je t’ai entendu dire le Bouillon, parfaitement, le Bouillon! — Bon, ça va comme ça, a dit le Bouillon, vous serez tous en retenue!» « Pourquoi moi? a demandé Alceste. Je n’ai pas dit le Bouillon, moi! » « Je ne veux plus entendre ce sobriquet ridicule, vous avez compris?» a crié le Bouillon, qui avait l’air drôlement énervé. «Je ne viendrai pas en retenue!» a crié Agnan et il s’est roulé par terre en pleurant et il avait des hoquets et il est devenu tout rouge et puis tout bleu. En classe, à peu près tout le monde criait ou pleu-rait, j’ai cru que le Bouillon allait s’y mettre aussi, quand le Directeur est entré. « Que se passe-t-il, le Bouil... Monsieur Dubon? » il a demandé, le Directeur. «Je ne sais plus, monsieur le Directeur, a répondu le Bouillon, il y en a un qui se roule par terre, un autre qui saigne du nez quand j’ouvre la porte, le reste qui hurle, je n’ai jamais vu ça! Jamais» et le Bouillon se passait la main dans les cheveux et sa moustache bougeait dans tous les sens.
Le lendemain, la maîtresse est revenue, mais le Bouillon a manqué.

Перевод на русский:

Бульон

Сегодня наша учительница отсутствовала в школе. Мы выстроились в школьном дворе, чтобы пойти в класс, когда пришел воспитатель и сообщил нам:

– Ваша учительница заболела.

Потом месье Дюбон, воспитатель, повел нас в класс. Этого воспитателя мы звали Бульон, конечно, не в его присутствии. Его так прозвали потому, что он все время говорит: «Посмотрите мне в глаза», а в бульоне есть такие жирные кружочки, как глазки. Я тоже не сразу понял это, мне взрослые объяснили. У Бульона большие усы, он часто наказывает, при нем не повеселишься. Поэтому мы были расстроены, когда он пришел за нами во двор и повел нас в класс. Но, к счастью, когда мы пришли в класс, он нам сказал:

– Я не могу остаться с нами, я должен работать с господином директором, посмотрите мне в глаза и обещайте быть умными.

Все наши глаза посмотрели в его, и мы дали обещание. Кстати, мы всегда неплохо себя ведем.

Но у Бульона был такой вид, как будто он сомневается, тогда он спросил, кто в классе самый лучший ученик.

– Это я, месье! – гордо сказал Аньян.

Это правда, Аньян – первый ученик в классе и любимчик нашей учительницы, а мы не очень его любим. Его нельзя часто бить по голове, потому что он носит очки.

– Хорошо, – сказал Бульон. – Садись на место учительницы и будешь наблюдать за классом. Время от времени я буду заходить и смотреть, как идут дела. Повторяйте ваши уроки.

Аньян, довольный, сел за стол учительницы, а Бульон ушел.

– Хорошо, – сказал Аньян. – У нас должна была быть арифметика, возьмите тетради, и будем решать задачу.

– Ты что, малость спятил? – сказал Клотэр.

– Клотэр, замолчите! – закричал Аньян, который уже вошел в роль учительницы.

– Скажи, ты – человек? – спросил его Клотэр.

В это время открылась дверь, и вошел довольный Бульон.

– А! – сказал он. – Я стоял за дверью и слушал. Вы, там, посмотрите мне в глаза!

Клотэр посмотрел, но то, что он увидел, не вызвало у него радости.

– Проспрягайте глагол в предложении: «Я не должен быть грубым с товарищем, в обязанности которого входит наблюдать за мной и который заставляет меня решать задачу по арифметике». Сказав это, Бульон вышел, пообещав прийти.

Иохим предложил понаблюдать у двери за воспитателем, все согласились, кроме Аньяна, который кричал:

– Иохим, сядьте на место!

Иохим показал язык Аньяну, сел около двери и стал смотреть через замочную скважину.

– Никого нет, Иохим? – спросил Клотэр.

Иохим ответил, что он ничего не видит. Тогда Клотэр встал и сказал, что он заставит Аньяна съесть учебник по арифметике. Это было, конечно, смешно, но Аньяну это не понравилось и он закричал:

– Нет! У меня очки!

– Придется тебе их тоже съесть, – сказал Клотэр, который обязательно хотел, чтобы Аньян съел что-нибудь.

А Жофруа сказал, что не стоит терять время на пустяки и лучше сыграть в мяч.

– А задачки? – спросил Аньян.

У него был недовольный вид, но мы не обратили на это внимания и стали пасовать мяч. Здорово играть между партами. Когда я буду взрослым, я куплю класс только для того, чтобы там играть. И вдруг мы услышали крик и увидели, что Иохим сидит на полу, закрыв нос руками. Дело в том, что Бульон только что открыл дверь, а Иохим не видел, как он подошел к двери.

– Что с тобой? – спросил удивленный Бульон.

Иохим ничего не ответил, он только кричал: «Ой, ой» – и все. Тогда Бульон взял его на руки и вышел вместе с ним. Мы взяли мяч и сели по местам.

Когда Бульон и Иохим вернулись, мы увидели, что нос у Иохима распух. Бульон сказал, что с него хватит и что если так будет продолжаться, то нам не поздоровится.

– Почему вы не берете пример с вашего товарища Аньяна? – спросил Бульон. – Он умный мальчик.

Бульон вышел. Все стали спрашивать Иохима, что с ним случилось. Он объяснил, что задремал из-за долгого смотрения в замочную скважину.

– Фермер идет на ярмарку, – сказал Аньян. – В корзине у него двадцать восемь яиц по сто франков за дюжину...

– Это из-за тебя я получил по носу, – сказал Иохим.

– Вот как! – сказал Клотэр. – Мы сейчас заставим его съесть учебник по арифметике вместе с фермером, яйцами и очками!

Тогда Аньян заплакал. Он сказал, что нас всех выгонят. И в этот момент Бульон открыл дверь. Мы все сидели на местах и молчали. Бульон посмотрел на Аньяна, который сидел один за столом учительницы и плакал.

– Ну что? – спросил Бульон. – Теперь ваша очередь пришла? Вы меня с ума сведете! Каждый раз, когда я вхожу, кто-то обязательно паясничает! Посмотрите мне в глаза все! Если я приду еще раз и что-нибудь будет не так, я вас строго накажу.

И он снова вышел. Мы поняли, что сейчас не время паясничать. Раз воспитатель недоволен, он может очень строго наказать. Мы сидели смирно. Было слышно, как сопит Аньян и жует Альсест – это тот, который всегда ест. Потом мы услышали какой-то шум около двери. Мы увидели, как ручка двери тихо повернулась и дверь начала медленно, со скрипом открываться. Все смотрели, затаив дыхание, даже Альсест перестал жевать. И вдруг кто-то закричал:

– Это Бульон!

Дверь открылась, и вошел Бульон, весь красный.

– Кто это сказал? – спросил он.

– Это Николя! – сказал Аньян.

– Неправда, подлый врун!

А на самом дело это сказал Руфю.

– Это ты! Это ты! – закричал Аньян и разрыдался.

– За это ты останешься после уроков! – сказал мне Бульон.

Тогда я стал плакать. Я сказал, что это неправда, что я уйду из школы и все будут меня жалеть.

– Это не он, месье, это Аньян сказал «Бульон»! – закричал Руфю.

– Это не я сказал «Бульон»! – закричал Аньян.

– Ты сказал «Бульон», я слышал, как ты сказал «Бульон», совершенно точно – «Бульон»!

– Хорошо, пусть будет так, – сказал Бульон. – Вы все останетесь после уроков!

– А я тут при чем? – спросил Альсест. – Я лично не говорил «Бульон»!

– Не хочу больше слышать это глупое прозвище, вы поняли? – прокричал Бульон, вид у него был очень раздраженный.

– Я не останусь после занятий! – кричал Аньян, катаясь по полу и заливаясь слезами. Потом он стал икать, весь покраснел, потом побледнел. В классе почти все кричали или плакали, я думал, что Бульон тоже не выдержит, и в это время вошел директор.

– Что происходит, Буль... месье Дюбон? – спросил директор.

– Я не знаю, господин директор, – ответил Бульон. – Один катается по полу, у другого из носа идет кровь, когда я открываю дверь, остальные вопят. Я никогда не видел такого! Никогда! – Бульон провел рукой по волосам, а его усы топорщились в разные стороны.

На следующий день пришла наша учительница, а Бульона уже не было.


Le football

Le football

Alceste nous a donné rendez-vous, à un tas de copains de la classe, pour cet après-midi dans le terrain vague, pas loin de la maison. Alceste c’est mon ami, il est gros, il aime bien manger, et s’il nous a donné rendez-vous, c’est parce que son papa lui a offert un ballon de football tout neuf et nous allons faire une partie terrible. Il est chouette, Alceste.
Nous nous sommes retrouvés sur le terrain à trois heures de l’après-midi, nous étions dix-huit. Il a fallu décider comment former les équipes, pour qu’il y ait le même nombre de joueurs de chaque côté.
Pour l’arbitre, ça a été facile. Nous avons choisi Agnan. Agnan c’est le premier de la classe, on ne l’aime pas trop, mais comme il porte des lunettes on ne peut pas lui taper dessus, ce qui, pour un arbitre, est une bonne combine. Et puis, aucune équipe ne voulait d’Agnan, parce qu’il est pas très fort pour le sport et il pleure trop facilement. Là où on a discuté c’est quand Agnan a demandé qu’on lui donne un sifflet. Le seul qui en avait un, c’était Rufus, dont le papa est agent de police.
«Je ne peux pas le prêter, mon sifflet à roulette, a dit Rufus, c’est un souvenir de famille. » II n’y avait rien à faire. Finalement, on a décidé qu’Agnan préviendrait Rufus et Rufus sifflerait à la place d’Agnan.
« Alors? On joue ou quoi? Je commence à avoir faim, moi! » a crié Alceste.
Mais là où c’est devenu compliqué, c’est que si Agnan était arbitre, on n’était plus que dix-sept joueurs, ça en faisait un de trop pour le partage. Alors, on a trouvé le truc il y en a un qui serait arbitre de touche et qui agiterait un petit drapeau, chaque fois que la balle sortirait du terrain. C’est Maixent qui a été choisi. Un seul arbitre de touche, ce n’est pas beaucoup pour surveiller tout le terrain mais Maixent court très vite, il a des jambes très longues et toutes maigres, avec de gros genoux sales. Maixent, il ne voulait rien savoir, il voulait jouer au ballon, lui, et puis il nous a dit qu’il n’avait pas de drapeau. Il a tout de même accepté d’être arbitre de touche pour la première mi-temps. Pour le drapeau, il agiterait son mouchoir qui n’était pas propre, mais bien sûr, il ne savait pas en sortant de chez lui que son mouchoir allait servir de drapeau.
« Bon, on y va? » a crié Alceste.
Après, c’était plus facile, on n’était plus que seize joueurs.
Il fallait un capitaine pour chaque équipe. Mais tout le monde voulait être capitaine. Tout le monde sauf Alceste, qui voulait être goal, parce qu’il n’aime pas courir. Nous, on était d’accord, il est bien, Alceste, comme goal; il est très large et il couvre bien le but. Ça laissait tout de même quinze capitaines et ça en faisait plusieurs de trop.
« Je suis le plus fort, criait Eudes, je dois être capitaine et je donnerai un coup de poing sur le nez de celui qui n’est pas d’accord!
— Le capitaine c’est moi, je suis le mieux habil¬lé! » a crié Geoffroy, et Eudes lui a donné un coup de poing sur le nez.
C’était vrai, que Geoffroy était bien habillé, son papa, qui est très riche, lui avait acheté un équipe¬ment complet de joueur de football, avec une che¬mise rouge, blanche et bleue.
« Si c’est pas moi le capitaine, a crié Rufus, j’appelle mon papa et il vous met tous en prison! »
Moi, j’ai eu l’idée de tirer au sort avec une pièce de monnaie. Avec deux pièces de monnaie, parce que la première s’est perdue dans l’herbe et on ne l’a jamais retrouvée. La pièce, c’était Joachim qui l’avait prêtée et il n’était pas content de l’avoir perdue; il s’est mis à la chercher, et pourtant Geoffroy lui avait promis que son papa lui enver¬rait un chèque pour le rembourser. Finalement, les deux capitaines ont été choisis : Geoffroy et moi.
« Dites, j’ai pas envie d’être en retard pour le goûter, a crié Alceste. On joue? »
Après, il a fallu former les équipes. Pour tous, ça allait assez bien, sauf pour Eudes. Geoffroy et moi, on voulait Eudes, parce que, quand il court avec le ballon, personne ne l’arrête. Il ne joue pas très bien, mais il fait peur. Joachim était tout con¬tent parce qu’il avait retrouvé sa pièce de monnaie, alors on la lui a demandée pour tirer Eudes au sort, et on a perdu la pièce de nouveau. Joachim s’est remis à la chercher, vraiment fâché, cette fois-ci, et c’est à la courte paille que Geoffroy a gagné Eudes. Geoffroy l’a désigné comme gardien de but, il s’est dit que personne n’oserait s’approcher de la cage et encore moins mettre le ballon dedans. Rudes se vexe facilement. Alceste mangeait des biscuits, assis entre les pierres qui marquaient son but. Il n’avait pas l’air content. « Alors, ça vient, oui? » il criait.
On s’est placés sur le terrain. Comme on n’était que sept de chaque côté, à part les gardiens de but, ça n’a pas été facile. Dans chaque équipe on a commencé à discuter. Il y en avait des tas qui voulaient être avants-centres. Joachim voulait être arrière-droit, mais c’était parce que la pièce de monnaie était tombée dans ce coin et il voulait continuer à la chercher tout en jouant.
Dans l’équipe de Geoffroy ça s’est arrangé très vite, parce que Eudes a donné des tas de coups de poing et les joueurs se sont mis à leur place sans protester et en se frottant le nez. C’est qu’il frappe dur, Eudes!
Dans mon équipe, on n’arrivait pas à se mettre d’accord, jusqu’au moment où Eudes a dit qu’il viendrait nous donner des coups de poing sur le nez à nous aussi : alors, on s’est placés.
Agnan a dit à Rufus : « Siffle! » et Rufus, qui jouait dans mon équipe, a sifflé le coup d’envoi. Geoffroy n’était pas content. Il a dit : « C’est malin! Nous avons le soleil dans les yeux! Il n’y a pas de raison que mon équipe joue du mauvais côté du terrain!»
Moi, je lui ai répondu que si le soleil ne lui plai¬sait pas, il n’avait qu’à fermer les yeux, qu’il jouerait peut-être même mieux comme ça. Alors, nous nous sommes battus. Rufus s’est mis à souffler dans son sifflet à roulette.
« Je n’ai pas donné l’ordre de siffler, a crié Agnan, l’arbitre c’est moi! » Ça n’a pas plu à Rufus qui a dit qu’il n’avait pas besoin de la permission
d’Agnan pour siffler, qu’il sifflerait quand il en aurait envie, non mais tout de même. Et il s’est mis à siffler comme un fou. «Tu es méchant, voilà ce que tu es! » a crié Agnan, qui a commencé à pleurer.
« Eh, les gars! » a dit Alceste, dans son but.
Mais personne ne l’écoutait. Moi, je continuais à me battre avec Geoffroy. je lui avais déchiré sa belle chemise rouge, blanche et bleue, et lui il disait : «Bah, bah, bah! Ça ne fait rien! Mon papa, il m’en achètera des tas d’autres! » Et il me don¬nait des coups de pied, dans les chevilles. Rufus courait après Agnan qui criait : « J’ai des lunettes! J’ai des lunettes! » Joachim, il ne s’occupait de per¬sonne, il cherchait sa monnaie, mais il ne la trou¬vait toujours pas. Eudes, qui était resté tranquille¬ment dans son but, en a eu assez et il a commencé à distribuer des coups de poing sur les nez qui se trouvaient le plus près de lui, c’est-à-dire sur ceux de son équipe. Tout le monde criait, courait. On s’amusait vraiment bien, c’était formidable!
« Arrêtez, les gars! » a crié Alceste de nouveau.
Alors Eudes s’est fâché. « Tu étais pressé de jouer, il a dit à Alceste, eh! bien, on joue. Si tu as quelque chose à dire, attends la mi-temps! »
« La mi-temps de quoi? a demandé Alceste. Je viens de m’apercevoir que nous n’avons pas de ballon, je l’ai oublié à la maison! »

Перевод на русский:

Футбол

Сегодня после обеда Альсест назначил нам встречу на пустыре, недалеко от дома. Альсест – это мой товарищ, он толстый и любит поесть. И если он нам назначил встречу, значит, его отец подарил ему новенький футбольный мяч и у нас будет колоссальная игра. Альсест – просто чудо.

Мы встречались в три часа на пустыре, нас было восемнадцать. Надо было решить, как будем составлять команды, чтобы в каждой команде было поровну.

С судьей решили быстро. Мы выбрали Аньяна. Аньян – первый ученик в классе. Его не очень-то любят, он носит очки, его нельзя бить, что для судьи совсем неплохо. И потом, ни одна из команд его не хотела брать, потому что он не очень-то сильный игрок и быстро может зареветь. Когда этот вопрос был решен, Аньян потребовал свисток. Единственный свисток был у Руфю, его отец полицейский.

– Я не могу его никому одолжить, – сказал Руфю. – Это фамильный сувенир.

Делать было нечего. Тогда решили, что Аньян будет предупреждать Руфю, а Руфю будет свистеть вместо Аньяна.

– Ну, играем или нет? Я скоро захочу есть! – закричал Альсест.

Но тут начались трудности. Если Аньян будет судьей, останется семнадцать игроков, один будет лишний. Тогда нашли такой выход: один будет судьей на линии, он же будет махать маленьким флажком каждый раз, когда мяч будет вне поля. На это был выбран Мексент. Один судья на линии – это маловато, чтобы наблюдать за всем полем, но Мексент бегает быстро, у него длинные и худые ноги с большими и грязными коленками. А Мексент не хочет ничего знать, он хочет играть только с мячом. Потом у него нет флажка. Но все же он согласился быть судьей на линии на первый тайм. Вместо флажка он будет размахивать своим не очень чистым платком, он ведь не знал, что ему придется его использовать как флаг.

– Хорошо, начали! – прокричал Альсест.

Теперь стало легче, осталось шестнадцать игроков.

В каждой команде должен быть капитан. Все хотели быть капитанами. Все, за исключением Альсеста, он хотел быть вратарем, потому что не любит бегать. Мы были согласны. Как вратарь он хорош: широкоплечий и толстый, он почти закрывает собою ворота. Таким образом, осталось пятнадцать капитанов, и опять один был лишний.

– Я самый сильный! – кричал Эд. – Я должен быть капитаном! Я дам в нос тому, кто будет против!

– Капитан – это я, я лучше всех одет! – закричал Жофруа, а Эд дал ему в нос.

Жофруа в самом деле был лучше всех одет. У него очень богатый папа, он ему купил полную форму футболиста, с красно-бело-голубой рубашкой.

– Если я не буду капитаном, – закричал Руфю, – то я позову отца, и он нас всех засадит в тюрьму!

Я предложил тянуть жребий с двумя монетами. Но одна монета потерялась в траве, и ее не могли найти. Это была монета, которую одолжил Иохим. Он был недоволен, что она потерялась, и стал ее искать. Тогда Жофруа, пообещал, что его отец пришлет ему чек вместо этой монеты. В конце концов два капитана были выбраны: Жофруа и я.

– Я не хочу опаздывать на полдник! – кричал Альсест. – Играем?

Потом надо было составить команды. Это прошло легко для всех, кроме Эда. И Жофруа, и я – мы оба хотели Эда. Когда у него мяч, его никто не может остановить. Играет он не очень хорошо, но его боятся. Иохим был доволен, он нашел свою монету. Ее у него снова попросили, чтобы бросить жребий и разыграть Эда. И снова ее потеряли. Иохим начал ее искать и страшно злился. Жофруа тянул жребий и выиграл Эда. Жофруа назначил его вратарем. Он сказал, что никто не имеет права приблизиться к воротам, тем более забить туда мяч. Эд нервничал. Альсест ел сухари, сидя в воротах, между двумя камнями. Вид у него был недовольный.

– Ну что, начинаем? – кричал он.

Все заняли свои места на поле. Так как в каждой команде было по семь игроков, не считая вратаря, то было трудновато. В каждой команде начались споры. Кто-то котел быть центром нападения. Иохим – правым крайним: его монета потерялась в этом углу, и он хотел ее найти.

В команде Жофруа все уладилось быстро, потому что Эд раздал столько ударов по носу, что игроки стояли на своих местах не протестуя, а потирая носы. Удар у Эда крепкий!

В моей команде мы не могли договориться, пока не вмешался Эд. Он сказал, что придет и даст каждому по носу, тогда все сразу встали на свои места.

Аньян велел Руфю:

– Свисти!

Руфю засвистел, он был в моей команде, и игра началась. Но Жофруа был недоволен. Он сказал:

– Хитро! Солнце светит нам в глаза! С какой стати наша команда должна играть в невыгодных условиях!

Я ответил, что если ему не нравится солнце, ему придется закрыть глаза, может, это ему поможет.

Руфю начал свистеть.

– Я не давал команды свистеть! – закричал Аньян. – Судья – я!

Это не понравилось Руфю, он сказал, что не нуждается в разрешении Аньяна и будет свистеть, когда ему захочется. И он засвистел как сумасшедший.

– Ты – дурак, вот кто ты! – закричал Аньян и заплакал.

– Ну, ребята! – сказал Альсест, стоя в своих воротах.

Но никто его не слышал. Я продолжал драться с Жофруа и разорвал его красно-бело-голубую рубашку, а он все приговаривал:

– Ба, ба, ба! Ничего! Мой папа купит мне еще кучу других!

Он бил меня ногами. Руфю бегал за Аньяном, который кричал:

– У меня очки! У меня очки!

Иохима никто не интересовал, он искал свою монету, но так и не мог ее найти. Эду надоело стоять в своих воротах, и он начал раздавать удары по носу тем, который находились ближе к нему, то есть бил своих, из своей команды. Все орали и бегали. Забавлялись отлично, все было колоссально.

– Остановитесь, ребята! – снова закричал Альсест.

Тогда Эд разозлился.

– Ты торопился играть, – сказал он Альсесту. – Ну так играй. Если хочешь что сказать, подожди до перерыва!

– Какого перерыва? – спросил Альсест. – Я только что заметил, что у нас нет мяча, я забыл его дома!


On a eu l’inspecteur

On a eu l’inspecteur

La maîtresse est entrée en classe toute nerveuse. « M. l’Inspecteur est dans l’école, elle nous a dit, je compte sur vous pour être sages et faire une bonne impression. » Nous on a promis qu’on se tiendrait bien, d’ailleurs, la maîtresse a tort de s’in¬quiéter, nous sommes presque toujours sages. « Je vous signale, a dit la maîtresse, que c’est un nouvel inspecteur, l’ancien était déjà habitué à vous, mais il a pris sa retraite... » Et puis, la maîtresse nous a fait des tas et des tas de recommandations, elle nous a défendu de parler sans être interrogés, de rire sans sa permission, elle nous a demandé de ne pas laisser tomber des billes comme la dernière fois que l’inspecteur est venu et qu’il s’est retrouvé par terre, elle a demandé à Alceste de cesser de manger quand l’inspecteur serait là et elle a dit à Clotaire, qui est le dernier de la classe, de ne pas se faire remarquer. Quelquefois je me demande si la maîtresse ne nous prend pas pour des guignols. Mais, comme on l’aime bien, la maîtresse, on lui a promis tout ce qu’elle a voulu. La maîtresse a regardé pour Voir si la classe et nous nous étions bien propres et elle a dit que la classe était plus propre que certains d’entre nous. Et puis, elle a demandé à Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou, de mettre de l’encre dans les encriers, au cas où l’inspecteur voudrait nous faire une dictée. Agnan a pris la grande bouteille d’encre et il allait commencer à verser dans les encriers du premier banc, là où sont assis Cyrille et Joachim, quand quelqu’un a crié « Voilà l’inspecteur! » Agnan a eu tellement peur qu’il a renversé de l’encre partout sur le banc. C’était une blague, l’inspecteur n’était pas là et la maîtresse était très fâchée. «Je vous ai vu, Clotaire, elle a dit. C’est vous l’auteur de cette plaisanterie stupide. Allez au piquet! » Clotaire s’est mis à pleurer, il a dit que s’il allait au piquet, il allait se faire remarquer et l’inspecteur allait lui poser des tas de questions et lui il ne savait rien et il allait se mettre à pleurer et que ce n’était pas une blague, qu’il avait vu l’inspecteur passer dans la cour avec le directeur et comme c’était vrai, la maîtresse a dit que bon, ça allait pour cette fois-ci. Ce qui était embêtant, c’est que le premier banc était tout plein d’encre, la maîtresse a dit alors qu’il fallait passer ce banc au dernier rang, là où on ne le verrait pas. On s’est mis au travail et ça a été une drôle d’affaire, parce qu’il fallait remuer tous les bancs et on s’amusait bien et l’inspecteur est entré avec le directeur.
On n’a pas eu à se lever, parce qu’on était tous debout, et tout le monde avait l’air bien étonné. « Ce sont les petits, ils..., ils sont un peu dissipés », a dit le directeur. « Je vois, a dit l’inspecteur, asseyez-vous, mes enfants. » On s’est tous assis, et, comme nous avions retourné leur banc pour le changer de place, Cyrille et Joachim tournaient le dos au tableau. L’inspecteur a regardé la maîtresse et il lui a demandé si ces deux élèves étaient toujours placés comme ça. La maîtresse, elle a fait la tête de Clotaire quand on l’interroge, mais elle n’a pas pleuré. « Un petit incident... » elle a dit. L’ins¬pecteur n’avait pas l’air très content, il avait de gros sourcils, tout près des yeux. «Il faut avoir un peu d’autorité, il a dit. Allons, mes enfants, mettez ce banc à sa place. » On s’est tous levés et l’inspecteur s’est mis à crier « Pas tous à la fois vous deux seulement! » Cyrille et Joachim ont retourné le banc et se sont assis. L’inspecteur a fait un sourire et il a appuyé ses mains sur le banc. « Bien, il a dit, que faisiez-vous, avant que je n’arrive? — On changeait le banc de place », a répondu Cyrille. « Ne parlons plus de ce banc! a crié l’inspecteur, qui avait l’air d’être nerveux. Et d’abord, pourquoi changiez-vous ce banc de place?
— A cause de l’encre », a dit Joachim. «L’encre?» a demandé l’inspecteur et il a regardé ses mains qui étaient toutes bleues. L’inspecteur a fait un gros soupir et il a essuyé ses doigts avec un mou¬choir.
Nous, on a vu que l’inspecteur, la maîtresse et le directeur n’avaient pas l’air de rigoler. On a décidé d’être drôlement sages.
«Vous avez, je vois, quelques ennuis avec la dis¬cipline, a dit l’inspecteur à la maîtresse, il faut user d’un peu de psychologie élémentaire », et puis, il s’est tourné vers nous, avec un grand sourire et il a éloigné ses sourcils de ses yeux. « Mes enfants, je veux être votre ami. Il ne faut pas avoir peur de moi, je sais que vous aimez vous amuser, et moi aussi, j’aime bien rire. D’ailleurs, tenez, vous connais¬sez l’histoire des deux sourds un sourd dit à l’autre: tu vas à la pêche? et l’autre dit : non, je vais à la pêche. Alors le premier dit : ah bon, je croyais que tu allais à la pêche. » C’est dommage que la maîtresse nous ait défendu de rire sans sa permission, parce qu’on a eu un mal fou à se rete¬nir. Moi, je vais raconter l’histoire ce soir à papa, ça va le faire rigoler, je suis sûr qu’il ne la connaît pas. L’inspecteur, qui n’avait besoin de la permission de personne, a beaucoup ri, mais comme il a vu que personne ne disait rien dans la classe, il a remis ses sourcils en place, il a toussé et il a dit «Bon, assez ri, au travail. — Nous étions en train d’étudier les fables, a dit la maîtresse, Le Corbeau et le Renard. — Parfait, parfait, a dit l’inspecteur, eh bien, continuez. » La maîtresse a fait semblant de chercher au hasard dans la classe, et puis, elle a montré Agnan du doigt : «Vous, Agnan, récitez-nous la fable. » Mais l’inspecteur a levé la main. « Vous permettez? » il a dit à la maîtresse, et puis, il a montré Clotaire. «Vous, là-bas, dans le fond, récitez-moi cette fable. » Clotaire a ouvert la bou-che et il s’est mis à pleurer. « Mais, qu’est-ce qu’il a? » a demandé l’inspecteur. La maîtresse a dit qu’il fallait excuser Clotaire, qu’il était très timide, alors, c’est Rufus qui a été interrogé. Rufus c’est un copain, et son papa, il est agent de police. Rufus a dit qu’il ne connaissait pas la fable par coeur, mais qu’il savait à peu près de quoi il s’agissait et il a commencé à expliquer que c’était l’histoire d’un corbeau qui tenait dans son bec un roquefort.
« Un roquefort? » a demandé l’inspecteur, qui avait l’air de plus en plus étonné. «Mais non, a dit Alceste, c’était un camembert. — Pas du tout, a dit Rufus, le camembert, le corbeau il n’aurait pas pu le tenir dans son bec, ça coule et puis ça sent pas bon! — Ça sent pas bon, mais c’est chouette à manger, a répondu Alceste. Et puis, ça ne veut rien dire, le savon ça sent bon, mais c’est très mauvais à manger, j’ai essayé, une fois. —Bah! a dit Rufus, tu es bête et je vais dire à mon papa de donner des tas de contraventions à ton papa! » Et ils se sont battus.
Tout le monde était levé et criait, sauf Clotaire qui pleurait toujours dans son coin et Agnan qui était allé au tableau et qui récitait Le Corbeau et le Renard. La maîtresse, l’inspecteur et le directeur criaient « Assez! ». On a tous bien rigolé.
Quand ça s’est arrêté et que tout le monde s’est assis, l’inspecteur a sorti son mouchoir et il s’est essuyé la figure, il s’est mis de l’encre partout et c’est dommage qu’on n’ait pas le droit de rire, parce qu’il faudra se retenir jusqu’à la récréation et ça ne va pas être facile.
L’inspecteur s’est approché de la maîtresse et il lui a serré la main. « Vous avez toute ma sympa¬thie, Mademoiselle. Jamais, comme aujourd’hui, je ne me suis aperçu à quel point notre métier est un sacerdoce. Continuez! Courage! Bravo! » Et il est parti, très vite, avec le directeur.
Nous, on l’aime bien, notre maîtresse, mais elle a été drôlement injuste. C’est grâce à nous qu’elle s’est fait féliciter, et elle nous a tous mis en rete¬nue!

Перевод на русский:

Визит инспектора

Учительница вошла в класс, она была очень взволнована.

– У нас в школе господин инспектор, – сказала она нам. – Я рассчитываю на вас, будьте умными и произведите на него хорошее впечатление.

Мы пообещали вести себя хорошо. Впрочем, учительница напрасно волновалась, мы были умными почти всегда.

– Хочу обратить ваше внимание, – сказала учительница, – что это новый инспектор. Предыдущий к вам уже привык, но он вышел на пенсию...

Потом учительница дала нам кучу рекомендаций. Она запретила говорить, когда нас не спрашивают, и смеяться без разрешения. Она нас просила не ронять шарики, как прошлый раз, когда пришел инспектор и очутился на полу. Она просила Альсеста не есть, когда придет инспектор, а Клотэру, последнему ученику в классе, она сказала, чтобы он старался не обращать на себя внимания. Иногда я спрашиваю себя, не принимает ли учительница нас за дурачков. Но так как мы любим ее, то пообещали все, что она хотела. Учительница посмотрела, чистый ли класс и мы, и сказала, что класс чище, чем некоторые из нас. Потом она попросила Аньяна, первого ученика в классе и своего любимчика, налить чернила в чернильницы на случай, если инспектор захочет дать диктант. Аньян взял большую бутылку с чернилами и начал разливать их в чернильницы первого ряда, там, где сидели Сирил и Иохим, как вдруг кто-то крикнул:

– Инспектор идет!

Аньян испугался и пролил чернила на парту. Это была шутка: инспектора не было, а учительница очень рассердилась.

– Я вас видела, Клотэр, – сказала она. – Это вы глупо поступили. Идите в угол!

Клотэр заплакал и сказал, что если он пойдет в угол, инспектор заметит его и начнет спрашивать, а он ничего не знает. Он продолжал плакать и говорить, что это была не шутка, он действительно видел, как инспектор шел по двору с директором, и что это правда.

– Хорошо, – сказала учительница, – на этот раз я тебя прощаю.

Первая парта была залита чернилами, это было ужасно! Учительница сказала, что надо переставить эту парту в последний ряд, там ее не будет видно. Все принялись за работу. Это была веселая затея, надо было передвинуть все парты, и мы здорово веселились, но в этот момент вошел инспектор вместе с директором.

Нам не пришлось вставать, так как мы все стояли, и вид у нас был очень удивленный.

– Это – маленькие, они... у них немного рассеянный вид, – сказал директор.

– Я вижу, – сказал инспектор. – Садитесь, дети.

Мы все сели, а так как мы передвинули парты, чтобы переставить их, то Сирил и Иохим оказались спиной к доске. Инспектор посмотрел на учительницу и спросил у нее:

– Что, эти два ученика всегда так сидят?

Учительница сделала так, как делает Клотэр, когда его спрашивают, только она не заплакала.

– Небольшой инцидент... – сказала она.

Вид у инспектора был не очень довольный. Его густые брови нахмурились и опустились до самых глаз.

– Надо иметь хоть немного авторитета, – сказал он. – Ну-ка, дети мои, поставьте эту парту на место.

Все встали, а инспектор воскликнул:

– Не все сразу, только вы двое!

Сирил и Иохим повернули парту и сели. Инспектор улыбнулся и оперся руками о парту.

– Хорошо, – сказал он. – Что вы делали до моего прихода?

– Передвигали парту, – сказал Сирил.

– Не будем говорить об этой парте! – вскричал инспектор и занервничал. – Во-первых, почему вы передвигали эту парту?

– Из-за чернил, – сказал Иохим.

– Чернил? – спросил инспектор и посмотрел на свои руки – они были синими. Он глубоко вздохнул и вытер пальцы платком.

Мы заметили, что инспектору, учительнице и директору было не до шуток. Мы решили быть очень послушными.

– У вас не все в порядке с дисциплиной, – обратился инспектор к учительнице. – Надо прибегнуть к элементарной психологии, – и он повернулся к нам, заулыбался, и его брови поползли вверх.

– Дети мои, я хочу быть вашим другом. Не бойтесь меня, я знаю, что вы любите позабавиться, и я тоже люблю посмеяться. Кстати, вы знаете историю про двух глухих? Один глухой спрашивает другого: «Ты идешь на рыбалку?», а другой ему отвечает: «Нет, я иду на рыбалку». Тогда первый говорит: «Ну, хорошо, а я думал ты идешь на рыбалку».

Жаль, что мы не могли смеяться без разрешения, потому что страшно трудно было удержаться от смеха. Я расскажу эту историю сегодня вечером папе, вот посмеемся! Я уверен, что он не знает. Инспектор никому не давал обещания не смеяться, он здорово смеялся, но когда он увидел, что никто не смеется в классе, брови его снова опустились к глазам, он покашлял и сказал:

– Ладно, хватит смеяться, за дело.

– Мы сейчас проходим басни, – сказала учительница. – «Ворона и Лисица».

– Прекрасно, очень хорошо, – сказал инспектор. – Продолжайте.

Учительница сделала вид, что ищет, кого бы спросить в классе, а сама указала пальцем на Аньяна:

– Вы, Аньян, прочтите нам эту басню.

Но инспектор поднял руку.

– Вы разрешите? – обратился он к учительнице и указал пальцем на Клотэра. – Вот вы, там, сзади, прочтите мне эту басню.

Клотэр открыл рот и разрыдался.

– Что с ним? – спросил инспектор.

Учительница сказала, что его надо простить, он очень застенчивый. Тогда обратились к Руфю. Руфю – это тот, у кого папа полицейский. Руфю сказал, что он не знает наизусть этой басни, но он знает, о чем в ней говорится. И начал объяснять всю эту историю с вороной, которая держала в клюве рокфор.

– Рокфор? – спросил инспектор, все больше и больше удивляясь.

– Да нет, – сказал Альсест, – это был камамбер[1].

– Совсем нет, – возразил Руфю. – Камамбер вороне не удержать в клюве, он некрепкий, он потечет, и потом у него не очень приятный запах!

– Он пахнет не очень хорошо, но он очень вкусный, – ответил Альсест. Это ни о чем не говорит, мыло пахнет хорошо, но есть его очень противно, я пробовал однажды.

– Ба! – сказал Руфю. – Ты дурак, и я скажу своему папе, чтобы он привлек к ответственности твоего папу.

И они подрались.

Все встали и кричали, кроме Клотэра, который продолжал плакать в углу, и Аньяна, который пошел к доске и декламировал басню.

Учительница, инспектор и директор кричали:

– Хватит!

Мы все отлично повеселились.

Когда все успокоились и сели на свои места, инспектор вынул носовой платок и вытер лицо, он весь испачкался чернилами.

Жаль, что нельзя было смеяться, надо было сдерживаться до переменки, а это было нелегко.

Инспектор подошел к учительнице и пожал ей руку:

– Мои симпатии на вашей стороне, мадемуазель. До сегодняшнего дня я не знал, до какой степени наша профессия воспитывает в детях преданность. Продолжайте! Не падайте духом! Браво! – И он быстро вышел вместе с директором.

Мы очень любим нашу учительницу, но она была вовсе не права. Ее поздравили благодаря нам, а она оставила нас после уроков!

[1] Рокфор и камамбер сорта сыра.


Rex

Rex

En sortant de l’école, j’ai suivi un petit chien. Il avait l’air perdu, le petit chien, il était tout seul et ça m’a fait beaucoup de peine. J’ai pensé que le petit chien serait content de trouver un ami et j’ai eu du mal à le rattraper. Comme le petit chien n’avait pas l’air d’avoir tellement envie de venir avec moi, il devait se méfier, je lui ai offert la moitié de mon petit pain au chocolat et le petit chien a mangé le petit pain au chocolat et il s’est mis à remuer la queue dans tous les sens et moi je l’ai appelé Rex, comme dans un film policier que j’avais vu jeudi dernier.
Après le petit pain, que Rex a mangé presque aussi vite que l’aurait fait Alceste, un copain qui mange tout le temps, Rex m’a suivi tout content. J’ai pensé que ce serait une bonne surprise pour papa et pour maman quand j’arriverais avec Rex à la maison. Et puis, j’apprendrais à Rex à faire des tours, il garderait la maison, et aussi, il m’aiderait à retrouver des bandits, comme dans le film de jeudi dernier.
Eh bien, je suis sûr que vous ne me croirez pas, quand je suis arrivé à la maison, maman n’a pas été tellement contente de voir Rex, elle n’a pas été contente du tout. Il faut dire que c’est un peu de la faute de Rex. Nous sommes entrés dans le salon et maman est arrivée, elle m’a embrassé, m’a demandé si tout s’était bien passé à l’école, si je n’avais pas fait de bêtises et puis elle a vu Rex et elle s’est mise à crier « Où as-tu trouvé cet animal? » Moi, j’ai commencé à expliquer que c’était un pauvre petit chien perdu qui m’aiderait à arrêter des tas de bandits, mais Rex, au lieu de se tenir tranquille, a sauté sur un fauteuil et il a commencé à mordre dans le coussin. Et c’était le fauteuil où papa n’a pas le droit de s’asseoir, sauf s’il y a des invités!
Maman a continué à crier, elle m’a dit qu’elle m’avait défendu de ramener des bêtes à la maison (c’est vrai, maman me l’a défendu la fois où j’ai ramené une souris), que c’était dangereux, que ce chien pouvait être enragé, qu’il allait nous mordre tous et qu’on allait tous devenir enragés et qu’elle allait chercher un balai pour mettre cet animal
dehors et qu’elle me donnait une minute pour sortir ce chien de la maison.
J’ai eu du mal à décider Rex à lâcher le coussin du fauteuil, et encore, il en a gardé un bout dans les dents, je ne comprends pas qu’il aime ça, Rex. Et puis, je suis sorti dans le jardin, avec Rex dans les bras. J’avais bien envie de pleurer. Alors, c’est ce que j’ai fait. Je ne sais pas si Rex était triste aussi, il était trop occupé à cracher des petits bouts de laine du coussin.
Papa est arrivé et il nous a trouvés tous les deux, assis devant la porte, moi en train de pleurer, Rex en train de cracher. «Eh bien, il a dit papa, qu’est-ce qui se passe ici?» Alors moi j’ai expliqué à papa que maman ne voulait pas de Rex et Rex c’était mon ami et j’étais le seul ami de Rex et il m’aiderait à retrouver des tas de bandits et il ferait des tours que je lui apprendrais et que j’étais bien malheureux et je me suis remis à pleurer un coup pendant que Rex se grattait une oreille avec la patte de derrière et c’est drôlement difficile à faire, on a essayé une fois à l’école et le seul qui y réussissait c’était Maixent qui a des jambes très longues.
Papa, il m’a caressé la tête et puis il m’a dit que maman avait raison, que c’était dangereux de ramener des chiens à la maison, qu’ils peuvent être malades et qu’ils se mettent à vous mordre et puis après, bing! tout le monde se met à baver et à être enragé et que, plus tard, je l’apprendrais à l’école, Pasteur a inventé un médicament, c’est un bienfaiteur de l’humanité et on peut guérir, mais ça fait très mal. Moi, j’ai répondu à papa que Rex n’était pas malade, qu’il aimait bien manger et qu’il était drôlement intelligent. Papa, alors, a regardé Rex et il lui a gratté la tête, comme il me fait à moi, quelquefois. « C’est vrai qu’il a l’air en bonne santé, ce petit chien », a dit papa et Rex s’est mis à lui lécher la main. Ça lui a fait drôlement plaisir à papa. «II est mignon », il a dit papa, et puis, il a tendu l’autre main et il a dit « La patte, donne la papatte, allons, la papatte, donne!» et Rex lui a donné la papatte et puis il lui a léché la main et puis il s’est gratté l’oreille, il était drôlement occupé, Rex. Papa, il rigolait et puis il m’a dit « Bon, attends-moi ici, je vais essayer d’arranger ça avec ta mère », et il est entré dans la maison. Il est chouette papa! Pendant que papa arrangeait ça avec maman, je me suis amusé avec Rex, qui s’est mis à faire le beau et puis comme je n’avais rien à lui donner à manger, il s’est remis à gratter son oreille, il est terrible, Rex!
Quand papa est sorti de la maison, il n’avait pas l’air tellement content. Il s’est assis à côté de moi, il m’a gratté la tête et il m’a dit que maman ne voulait pas du chien dans la maison, surtout après le coup du fauteuil. J’allais me mettre à pleurer, mais j’ai eu une idée. « Si maman ne veut pas de Rex dans la maison, j’ai dit, on pourrait le garder dans le jardin. » Papa, il a réfléchi un moment et puis il a dit que c’était une bonne idée, que dans le jardin Rex ne ferait pas de dégâts et qu’on allait lui construire une niche, tout de suite. Moi j’ai embrassé papa.
Nous sommes allés chercher des planches dans le grenier et papa a apporté ses outils. Rex, lui, il s’est mis à manger les bégonias, mais c’est moins grave que pour le fauteuil du salon, parce que nous avons plus de bégonias que de fauteuils.
Papa, il a commencé à trier les planches. « Tu vas voir, il m’a dit, on va lui faire une niche formidable, un vrai palais. — Et puis, j’ai dit, on va lui apprendre à faire des tas de tours et il va garder la maison! — Oui, a dit papa, on va le dresser pour chasser les intrus, Blédurt par exemple. » Monsieur Blédurt, c’est notre voisin, papa et lui, ils aiment bien se taquiner l’un l’autre. On s’amusait bien, Rex, moi et papa! Ça s’est un peu gâté quand papa a crié, à cause du coup de marteau qu’il s’est donne sur [e doigt et maman est sortie de la maison. « Qu’est-ce que vous faites? » a demandé maman. Alors moi, je lui ai expliqué que nous avions décidé, papa et moi, de garder Rex dans le jardin, là où il n’y avait pas de fauteuils et que papa lui fabriquait une niche et qu’il allait apprendre à Rex à mordre monsieur Blédurt, pour le faire enrager. Papa, il ne disait pas grand-chose, il se suçait le doigt et il regardait maman. Maman n’était pas contente du tout. Elle a dit qu’elle ne voulait pas de bête chez elle et regardez-moi un peu ce que cet animal a fait de mes bégonias! Rex a levé la tête et il s’est approché de maman en remuant la queue et puis il a fait le beau. Maman l’a regardé et puis elle s’est baissée et elle a caressé la tête de Rex et Rex lui a léché la main et on a sonné à la porte du jardin.
Papa est allé ouvrir et un monsieur est entré. Il a regardé Rex et il a dit : « Kiki! Enfin te voilà! Je te cherche partout! — Mais enfin, monsieur, a demandé papa, que désirez-vous? — Ce que je désire? a dit le monsieur. Je désire mon chien! Kiki s’est échappé pendant que je lui faisais faire sa petite promenade et on m’a dit qu’on avait vu un gamin l’emmener par ici. — Ce n’est pas Kiki, c’est Rex, j’ai dit. Et tous les deux on va attraper des bandits comme dans le film de jeudi dernier et on va le dresser pour faire des blagues à monsieur Blédurt! » Mais Rex avait l’air tout content et il a sauté dans les bras du monsieur. «Qui me prouve que ce chien est à vous, a demandé papa, c’est un chien perdu! — Et le collier, a répondu le monsieur, vous n’avez pas vu son collier? Il y a mon nom dessus! Jules Joseph Trempé, avec mon adresse, J’ai bien envie de porter plainte! Viens, mon pauvre Kiki, non mais! » et le monsieur est parti avec Rex.
On est restés tout étonnés, et puis maman s’est mise à pleurer. Alors, papa, il a consolé maman et il lui a promis que je ramènerais un autre chien, un de ces jours.

Перевод на русский:

Рекс

Возвращаясь домой после школы, я увидел бегущую впереди маленькую собачку. Она бежала одна, и мне стало жаль ее. Я подумал, что она обрадуется моей компании, и побежал за ней. Мне пришлось здорово потрудиться, чтобы догнать ее. Собачка, похоже, совсем не обрадовалась мне. Она, наверное, меня испугалась. Тогда я ей дал половину сдобной булочки. Она ее съела и завиляла хвостом. Я назвал ее Рексом, так звали собачку в полицейском фильме, который я видел на прошлой неделе.

После булочки, которую Рекс проглотил одним махом нe хуже моего товарища Альсеста, который все время ест, песик, довольный, пошел за мной. Я подумал, что папа с мамой обрадуются, когда я приведу Рекса домой. Я научил бы Рекса бегать вокруг нашего дома, он охранял бы наш дом и помогал бы мне ловить бандитов, как в том фильме, который я видел в последний четверг.

Вы мне, конечно, не поверите, но когда я пришел домой с Рексом, моя мама совсем не обрадовалась. По-моему, в этом немножко виноват сам Рекс. Мы с Рексом сразу пошли в гостиную. Вскоре туда пришла мама, она поцеловала меня, спросила, все ли хорошо прошло в школе, не натворил ли я глупостей, а потом увидела Рекса и сразу же закричала:

– Где ты нашел это животное?

Я начал объяснять, что бедная собачка потерялась, что теперь она будет помогать мне ловить бандитов. А Рекс, вместо того чтобы сидеть спокойно, прыгнул на кресло и начал грызть подушку. А это было то кресло, на которое даже папа не имел права садиться, оно было предназначено только для гостей.

Мама продолжала кричать, что она запретила мне приводить животных в дом. И это была правда. Мама мне в самом деле запретила это делать после того, как однажды я принес мышку. Она кричала, что это опасно, что собака может быть бешеной и искусать нас и что тогда мы все заболеем, что она сейчас же пойдет за метлой и выгонит собаку и что она дает мне одну минуту, чтобы вывести собаку из дома.

Я напрасно старался отнять у Рекса подушку, он лежал на ней, а в зубах у него торчал клок от этой подушки. Мне было непонятно, почему он так себя вел, зачем ему нужна была подушка. Потом я взял Рекса на руки и вышел с ним в сад. Мне очень хотелось заплакать, я не выдержал и разрыдался. Не знаю, было ли Рексу так же плохо, как мне, но он был занят подушкой, он раздирал ее в клочья.

Пришел папа. Мы с собакой сидели перед дверью, я плакал, Рекс плевался перьями.

– Что случилось? – спросил папа.

Я объяснил ему, что мама не захотела, чтобы Рекс остался в доме. А ведь он помогал бы мне ловить бандитов, бегал бы вокруг дома, я бы его этому научил. Я сказал папе, что мне очень плохо, и стал плакать, а Рекс чесал ухо задней лапой, это жутко трудно делать, мы однажды в школе пробовали, но это удалось сделать одному Мексенту, у него очень длинные ноги.

Папа стал гладить меня но голове, потом он сказал, что мама права, что действительно опасно приводить с улицы собаку, что они могут оказаться больными, могут кусаться. Возьмешь такую собачку, а потом – бах! Все люди заболевают и становятся бешеными. Позже, в школе, я узнал о Пастере, который изобрел лекарство от бешенства и спас человечество, и что теперь от этой тяжелой болезни можно вылечиться. Я сказал папе, что Рекс не болен, он любит хорошо поесть и что он очень умный. Папа посмотрел на Рекса, почесал его за ухом. Иногда он мне так же почесывает голову.

– Ты прав, у него вид здорового пса, – сказал папа.

Рекс стал лизать ему руку. Это было очень приятно папе. Он сказал:

– Он совсем маленький, – и протянул руку и попросил Рекса:

– Лапу, дай лапку, ну, лапку дай!

Рекс дал ему лапу, а потом стал лизать его руку, потом стал чесать лапой ухо, делал это все очень здорово и забавно. Папа засмеялся, а потом мне сказал:

– Хорошо, подожди меня здесь, я попробую все уладить с мамой, – и пошел в дом.

Мой папа самый лучший на свете. Пока папа улаживал дела с мамой, я забавлялся с Рексом.

Когда папа вышел из дома, вид у него был не очень довольный. Он присел около меня, почесал мне голову и сказал, что мама ни за что не хочет оставлять собаку в доме, особенно после случая с креслом. Я снова расплакался, но мне пришла в голову идея:

– Если мама не хочет, чтобы Рекс остался в доме, – сказал я, – его можно поместить в саду.

Папа подумал немного и сказал, что это дельная мысль, что в саду Рекс ничего не испортит, а мы сейчас же начнем строить ему будку. Я бросился обнимать папу.

Мы пошли в подвал за досками. Папа принес инструмент. Рекс принялся есть бегонии, но это не так страшно, как кресло в гостиной.

Папа начал отбирать доски.

– Ты увидишь, – сказал он мне, – мы сделаем шикарную будку, настоящий дворец.

– Потом мы научим его ходить вокруг дома, – сказал я. – Он будет охранять наш дом!

– Да, – сказал папа, – мы научим его выгонять непрошеных гостей, например, Блэда.

Месье Блэд, наш сосед, они с папой не ладят, задирают друг друга. Нам было весело: мне, Рексу и папе! Правда, когда папа ударил по пальцу молотком и вскрикнул от боли, из дома выбежала мама.

– Что это вы делаете? – спросила она.

Тогда я ей объяснил, что мы с напой решили оставить Рекса, он будет жить в саду, где нет кресел, и что папа сооружает ему будку, что мы научим Рекса кусать месье Блэда, чтобы он еще больше злился. Папа почти ничего не говорил, он сосал палец и смотрел на маму. Мама совсем не обрадовалась всему этому. Она сказала, что не хотела бы, чтобы в доме было животное.

– Вы только посмотрите, что это животное уже сделало с бегониями!

Рекс поднял морду, подошел к маме, виляя хвостом, и встал на задние лапы. Мама посмотрела на него, наклонилась и начала гладить Рекса по голове, а пес стал лизать ей руки, и в это время раздался звонок в воротах сада.

Папа пошел открывать калитку, в сад вошел какой-то мужчина. Он посмотрел на Рекса и произнес:

– Кики, наконец-то я тебя нашел! Я всюду тебя ищу!

– Что вам угодно, месье? – спросил папа.

– Мне угодно взять свою собаку! Кики убежала во время прогулки, а мне сказали, что видели, как какой-то мальчик увел ее в этом направлении.

– Это не Кики, это Рекс, – сказал я. – И мы с ним будем ловить бандитов, как в том фильме, который я видел в последний четверг. А еще мы хотели научить его злить месье Блэда!

Но Рекс обрадовался этому человеку и прыгнул ему прямо в руки.

– Кто может доказать, что это ваша собака? Это потерявшаяся собака!

– А ошейник, – ответил мужчина, – посмотрите на его ошейник. Там написано мое имя – Жюль Жозеф Трампе и мой адрес. Я уже хотел заявить о пропаже. Иди ко мне, моя бедненькая Кики!

Мы были очень расстроены, мама расплакалась. Папа стал ее утешать и пообещал ей на днях привести другую собаку.


Djodjo

Djodjo

Nous avons eu un nouveau, en classe. L’après-¬midi, la maîtresse est arrivée avec un petit garçon qui avait des cheveux tout rouges, des taches de rousseur et des yeux bleus comme la bille que j’ai perdue hier à la récréation, mais Maixent a triché. « Mes enfants, a dit la maîtresse, je vous présente un nouveau petit camarade. Il est étranger et ses parents l’ont mis dans cette école pour qu’il appren¬ne à parler français. Je compte sur vous pour m’ai¬der et être très gentils avec lui. » Et puis la maîtresse s’est tournée vers le nouveau et elle lui a dit « Dis ton nom à tes petits camarades. » Le nouveau n’a pas compris ce que lui demandait la maîtresse, il a souri et nous avons vu qu’il avait des tas de dents terribles. «Le veinard, a dit Alceste, un copain gros, qui mange tout le temps, avec des dents comme ça. il doit mordre des drôles de mor¬ceaux! » Comme le nouveau ne disait rien, la maîtresse nous a dit qu’il s’appelait Georges Mac Intosh. «Yes, a dit le nouveau, Dgeorges. — Par¬don, mademoiselle, a demandé Maixent, il s’appelle Georges ou Dgeorges? » La maîtresse nous a expliqué qu’il s’appelait Georges, mais que dans sa langue, ça se prononçait Dgeorges. «Bon, a dit Maixent, on l’appellera Jojo. — Non, a dit Joa¬chim, il faut prononcer Djodjo. — Tais-toi, Djoachim », a dit Maixent et la maîtresse les a mis tous les deux au piquet.
La maîtresse a fait asseoir Djodjo à côté d’Agnan. Agnan avait l’air de se méfier du nouveau, comme il est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, il a toujours peur des nouveaux, qui peuvent devenir premiers et chouchous. Avec nous, Agnan sait qu’il est tranquille.
Djodjo s’est assis, toujours en faisant son sou¬rire plein de dents. «C’est dommage que personne ne parle sa langue », a dit la maîtresse. « Moi je possède quelques rudiments d’anglais », a dit Agnan, qui, il faut le dire, parle bien. Mais après qu’Agnan eut sorti ses rudiments à Djodjo, Djodjo l’a regardé et puis il s’est mis à rire et il s’est tapé le front avec le doigt. Agnan était très vexé, mais Djodjo avait raison. Après, on a su qu’Agnan lui avait raconté des choses sur son tailleur qui était riche et sur le jardin de son oncle qui était plus grand que le chapeau de sa tante. Il est fou, Agnan!
La récréation a sonné et nous sommes sortis, tous, sauf Joachim, Maixent et Clotaire, qui étaient punis. Clotaire est le dernier de la classe et il ne savait pas sa leçon. Quand Clotaire est interrogé, il n’a jamais de récréation.
Dans la cour, on s’est mis tous autour de Djodjo. On lui a posé beaucoup de questions, mais lui, tout ce qu’il faisait, c’était nous montrer des tas de dents. Et puis, il s’est mis à parler, mais on n’a rien compris, ça faisait « oinshouinshouin » et c’est tout. « Ce qu’il y a, a dit Geoffroy qui va beaucoup au cinéma, c’est qu’il parle en version originale. Il lui faudrait des sous-titres. — Je pourrais peut-être traduire », a dit Agnan qui voulait essayer ses ru¬diments encore un coup. «Bah, a dit Rufus, toi, tu es un dingue! » Ça, ça lui a plu, au nouveau, il a montré Agnan du doigt et il a dit : «Aoh! Dingue-dinguedingue! » Il était tout content. Agnan, lui, il est parti en pleurant, il pleure tout le temps, Agnan. Nous, on a commencé à le trouver drôle¬ment chouette, Djodjo, et moi, je lui ai donné un bout de mon morceau de chocolat de la récréation. « Qu’est-ce qu’on fait comme sport dans ton pays? » a demandé Eudes. Djodjo, bien sûr, n’a pas compris, il continuait à dire « dingue-dingue dingue », mais Geoffroy a répondu « En voilà une question, ils jouent au tennis, chez eux! —Espèce de guignol, a crié Eudes, je ne te parle pas, à toi! — Espèce guignol! Dinguedingue! » a crié le nouveau qui avait l’air de beaucoup s’amuser avec flous. Mais Geoffroy n’avait pas aimé la façon dont lui avait répondu Eudes. « Qui est un guignol?» il a demandé et il a eu tort parce que Eudes est très fort et il aime bien donner des coups de poing sur les nez et ça n’a pas raté pour celui de Geoffroy. Quand il a vu le coup de poing, Djodjo s’est arrêté de dire « dinguedingue » et « espèce guignol ». Il a regardé Eudes et il a dit : « boxing? très bon! » Et il a mis ses poings devant sa figure et il a commencé. a danser tout autour d’Eudes comme les boxeurs à la télévision chez Clotaire, parce que nous on n’en a pas encore et moi je voudrais bien que papa en achète une. «Qu’est-ce qui lui prend? » a demandé Eudes. « Il veut faire de la boxe avec toi, gros malin! » a répondu Geoffroy qui se frottait le nez. Eudes a dit « bon » et il a essayé de boxer avec Djodjo. Mais Djodjo se débrouillait drôlement mieux qu’Eudes. Il lui donnait tout un tas de coups et Eudes commençait à se fâcher : « S’il ne laisse pas son nez en place, comment voulez-vous que je me batte? » il a crié et bing! Djodjo a donné un coup de poing à Eudes qui l’a fait tomber assis. Eudes n’était pas fâché. « T’es costaud! » il a dit en se relevant. «Costaud, dingue, espèce guignol! » a répondu le nouveau, qui apprend drôlement vite. La récréation s’est terminée, et, comme d’habitude, Alceste s’est plaint qu’on ne lui laissait pas le temps de terminer les quatre petits pains pleins de beurre qu’il apporte de chez lui.
En classe, quand nous sommes entrés, la maîtresse a demandé à Djodjo s’il s’était bien amusé, alors, Agnan s’est levé et il a dit : « Mademoiselle, ils lui apprennent des gros mots! — C’est pas vrai, sale menteur! » a crié Clotaire, qui n’était pas sorti en récréation. «Dingue, espèce guignol, sale menteur », a dit Djodjo tout fier.
Nous, on ne disait rien, parce qu’on voyait que la maîtresse n’était pas contente du tout. «Vous devriez avoir honte, elle a dit, de profiter d’un cama¬rade qui ignore votre langue! Je vous avais deman¬dé pourtant d’être gentils, mais on ne peut pas vous faire confiance! Vous vous êtes conduits comme des petits sauvages, des mal élevés! — Dingue, espèce guignol, sale menteur, sauvage, mal élevé », a dit Djodjo, qui avait l’air de plus en plus content d’apprendre tant de choses.
La maîtresse l’a regardé avec des yeux tout ronds. « Mais... mais, elle a dit, Georges, il ne faut pas dire des choses comme ça! — Vous avez vu, mademoiselle? Qu’est-ce que je vous disais? » a dit Agnan. « Si tu ne veux pas rester en retenue, Agnan, a crié la maîtresse, je te prierai de garder tes réflexions pour toi! » Agnan s’est mis à pleurer. « Vilain cafard! » a crié quelqu’un, mais la maîtresse n’a pas su qui c’était, sinon, j’aurais été puni, alors, Agnan s’est roulé par terre en criant que personne ne l’aimait, que c’était affreux et qu’il allait mourir, et la maîtresse a dû sortir avec lui pour lui passer de l’eau sur la figure et le calmer.
Quand la maîtresse est revenue, avec Agnan, elle avait l’air fatiguée, mais heureusement, la cloche a sonné la fin de la classe. Avant de partir, la maîtresse a regardé le nouveau et lui a dit : « Je me demande ce que tes parents vont penser. —Vilain cafard », a répondu Djodjo en lui donnant la main.
La maîtresse avait tort de s’inquiéter, parce que les parents de Djodjo ont dû penser qu’il avait appris tout le français dont il avait besoin.
La preuve, c’est que Djodjo n’est plus revenu à l’école.

Перевод на русский:

Джоджо

К нам в класс пришел новенький. После перерыва наша учительница привела маленького мальчика, у него были рыжие волосы, веснушки и глаза голубого цвета, как мой шарик, который я вчера потерял на переменке, играя с Мексентом, – видно, он сжульничал.

– Дети, – сказала учительница, – представляю вам вашего нового маленького товарища. Он иностранец, и родители поместили его в нашу школу, чтобы он научился говорить по-французски. Я рассчитываю на вашу помощь и надеюсь, что вы будете добры к нему.

Потом учительница повернулась к мальчику и попросила:

– Скажи своим маленьким товарищам, как тебя зовут.

Новенький не понял, о чем его спрашивает учительница, он улыбнулся, и мы увидели, что у него очень красивые зубы.

– Счастливчик, – сказал толстяк Альсест, который все время ест, – с такими зубами он может откусить любой кусок!

Так как новичок ничего не говорил, то учительница нам сказала, что его зовут Жорж Мак-Интош.

– Да, – сказал новенький по-английски, – Джорж.

– Простите, мадемуазель, – спросил Мексент. – Его зовут Жорж или Джорж?

Учительница нам объяснила, что его зовут Жорж, но на его языке это звучит как «Джорж».

– Хорошо, – сказал Мексент, – мы будем его звать Жожо.

– Нет, – возразил Иохим, – надо произносить Джоджо.

– Замолчи, Джоахим, – сказал Мексент.

И учительница поставила их обоих в угол.

Учительница посадила Джоджо рядом с Аньяном. Аньян недоверчиво отнесся к новенькому соседу, так как он был первым учеником в классе и любимчиком учительницы и всегда боялся новичков, которые могли бы стать первыми учениками и любимчиками. С нами Аньян чувствовал себя спокойно.

Джоджо сел, продолжая улыбаться во весь рот.

– Жаль, что никто не говорит на его языке, – сказала учительница.

– Я говорю немножко по-английски, – сказал Аньян.

Кстати, он хорошо говорил. После того как Аньян выпалил несколько фраз по-английски, новенький посмотрел на него, потом засмеялся и постучал пальцем по лбу. Аньян обиделся, но Джоджо был прав. Потом мы узнали, что Аньян рассказал ему про своего богатого портного и про сад своего дяди, который был больше, чем шляпа его тетки. Наш Аньян просто спятил!

Раздался звонок, и мы вышли на переменку, все, кроме Иохима, Мексента и Клотэра, которые были наказаны. Клотэр, последний ученик в классе, как всегда, не знал урока. Когда Клотэра спрашивают, он вечно остается без переменки.

Во дворе все столпились вокруг Джоджо. Ему задавали много вопросов, а он только улыбался во весь рот, показывая свои зубы. А потом он начал говорить, но никто ничего не понял.

– Дело в том, – объяснил Жофруа, который часто ходит в кино, – что он говорит как в недублированных фильмах. Нужны субтитры.

– Тогда бы я, наверное, смог перевести, – воскликнул Аньян. Он хотел показать свой английский еще раз.

– Ха, – сказал Руфю, – да ты точно спятил!

Это понравилось новичку, и он показал пальцем на Аньяна и повторил:

– Спятил, спятил, спятил!

Он был доволен. А Аньян в слезах, он вечно плачет. Нам Джоджо ужасно понравился, и на перемене я ему отдал кусок шоколада.

– Каким видом спорта занимаются в вашей стране? – спросил Эд.

Джоджо, конечно, ничего не понял и продолжал повторять «спятилспятилспятил». Тогда Жофруа ответил:

– Что за вопрос, они играют в теннис!

– Гиньоль[1]! – закричал Эд. – Я не с тобой разговариваю!

– Гиньоль! Спятилспятилспятил! – прокричал новенький, ему было забавно с нами. Но Жофруа не понравилось, как ему ответил Эд.

– Кто гиньоль? – спросил он, но он был не прав, потому что Эд очень сильный и он любит бить в нос. И на этот раз он не сдержался. При виде этого Джоджо перестал повторять «спятилспятилспятил» и «гиньоль». Он посмотрел на Эда и сказал:

– Боксинг? Здорово!

Он выставил перед лицом свои кулаки и стал танцевать вокруг Эда, как делают боксеры по телевизору у Клотэра. У нас телевизора еще нет, и мне очень хотелось бы, чтобы папа купил его.

– Что с ним? – спросил Эд.

– Он хочет с тобой боксировать, этот умник! – ответил Жофруа, потирая нос.

Эд ответил «хорошо» и начал боксировать с Джоджо, Джоджо лучше удавалось уходить от ударов, чем Эду. Он нанес ему серию ударов, и Эд начал сердиться.

– Что же, вы хотите, чтобы я расквасил ему нос? – закричал он.

И – бах! Джоджо нанес Эду удар, от которого он, падая, сел. Эд не рассердился.

– Ты молодец! – сказал он, вставая.

– Молодец, спятил, гиньоль! – ответил новенький, который очень быстро запоминал слова.

Переменка закончилась, и, как всегда, Альсест жаловался, что ему не хватило времени съесть оставшийся хлеб с маслом, который он принес из дома.

Когда мы вошли в класс, учительница спросила Джоджо, хорошо ли он провел время, тогда Аньян встал и сказал:

– Мадемуазель, его научили плохим словам!

– Да он нахально врет! – закричал Клотэр, который вообще не выходил на переменку.

– Спятил, гиньоль, нахальноврет, – выпалил с гордостью Джоджо.

Мы все молчали, понимая, что учительница недовольна.

– Вам должно быть стыдно, – сказала она, – пользоваться тем, что ваш товарищ не знает вашего языка! Я ведь просила вас быть добрыми к нему, но вам нельзя доверять! Вы вели себя как маленькие дикари, плохо воспитанные!

– Спятил, гиньоль, вред, дикари, плохо воспитанные, – произнес Джоджо, радуясь своим успехам во французском языке.

Учительница смотрела на него широко раскрытыми глазами.

– Нет... нет... Жорж, не надо повторять эти слова!

– Вы видите, мадемуазель? Что я вам говорил? – ликовал Аньян.

– Если ты не хочешь остаться после уроков, Аньян, – закричала учительница, – я прошу тебя замолчать!

Аньян заплакал.

– Мерзкий ябедник, – закричал кто-то, но учительница не узнала, кто это был, иначе я был бы наказан.

А Аньян катался по полу и кричал, что никто его не любит, что это ужасно и что он хочет умереть. Учительница должна была выйти с ним, чтобы освежить его лицо водой и успокоить.

Когда учительница вернулась вместе с Аньяном, у нее был усталый вид, но, к счастью, прозвенел звонок. Прежде чем уйти, учительница посмотрела на новенького и сказала:

– Я думаю о том, что скажут твои родители.

– Мерзкий ябедник! – ответил Джоджо, подавая ей руку.

Учительница напрасно волновалась, так как родители Джоджо, должно быть, решили, что их сын достаточно пополнил свой запас французского языка. В доказательство этого Джоджо больше не появился в нашем классе.

[1] Клоун, кривляка, паяц (франц.).


Le chouette bouquet

Le chouette bouquet

C’est l’anniversaire de ma maman et j’ai décidé de lui acheter un cadeau comme toutes les années depuis l’année dernière, parce qu’avant j’étais trop petit.
J’ai pris les sous qu’il y avait dans ma tirelire et il y en avait beaucoup, heureusement, parce que, par hasard, maman m’a donné de l’argent hier. Je savais le cadeau que je ferais à maman : des fleurs pour mettre dans le grand vase bleu du salon, un bouquet terrible, gros comme tout.
A l’école, j’étais drôlement impatient que la classe finisse pour pouvoir aller acheter mon ca¬deau. Pour ne pas perdre mes sous, j’avais ma main dans ma poche, tout le temps, même pour jouer au football à la récréation, mais, comme je ne joue pas gardien de but, ça n’avait pas d’impor¬tance. Le gardien de but c’était Alceste, un copain qui est très gros et qui aime bien manger. « Qu’est-ce que tu as à courir avec une seule main? » il m’a demandé. Quand je lui ai expliqué que c’était parce que j ‘allais acheter des fleurs pour ma maman, il m’a dit que lui, il aurait préféré quelque chose à manger, un gâteau, des bonbons ou du boudin blanc, mais, comme le cadeau ce n’était pas pour lui, je n’ai pas fait attention et je lui ai mis un but. On a gagné par 44 à 32.
Quand nous sommes sortis de l’école, Alceste m’a accompagné chez le fleuriste en mangeant la moitié du petit pain au chocolat qui lui restait de la classe de grammaire. Nous sommes entrés dans le magasin, j’ai mis tous mes sous sur le comptoir et j’ai dit à la dame que je voulais un très gros bou¬quet de fleurs pour ma maman, mais pas des bégonias, parce qu’il y en a des tas dans notre jardin et ce n’est pas la peine d’aller en acheter ailleurs. «Nous voudrions quelque chose de bien », a dit Alceste et il est allé fourrer son nez dans les fleurs qui étaient dans la vitrine, pour voir si ça sentait bon. La dame a compté mes sous et elle m’a dit qu’elle ne pourrait pas me donner beaucoup, beau¬coup de fleurs. Comme j’avais l’air très embêté, la dame m’a regardé, elle a réfléchi un peu, elle m’a dit que j’étais un mignon petit garçon, elle m’a donné des petites tapes sur la tête et puis elle m’a dit qu’elle allait arranger ça. La dame a choisi des fleurs à droite et à gauche et puis elle a mis des tas de feuilles vertes et ça, ça a plu à Alceste, parce qu’il disait que ces feuilles ressemblaient aux légu¬mes qu’on met dans le pot-au-feu. Le bouquet était très chouette et très gros, la dame l’a enveloppé dans un papier transparent qui faisait du bruit et elle m’a dit de faire attention en le portant. Comme J avais mon bouquet et qu’Alceste avait fini de sentir les fleurs, j’ai dit merci à la dame et nous sommes sortis.
J’étais tout content avec mon bouquet, quand nous avons rencontré Geoffroy, Clotaire et Rufus, trois copains de l’école. « Regardez Nicolas, a dit Geoffroy, ce qu’il peut avoir l’air andouille avec ses fleurs! — Tu as de la veine que j ‘aie des fleurs, je lui ai dit, sinon, tu recevrais une gifle! Donne-les-moi, tes fleurs, m’a dit Alceste, je veux bien les tenir pendant que tu gifles Geoffroy.» Alors, moi, j’ai donné le bouquet à Alceste et Geoffroy m’a donné une gifle. On s’est battus et puis j’ai dit qu’il se faisait tard, alors on s’est arrêtés. Mais j’ai dû rester encore un peu, parce que Clotaire a dit : « Regardez Alceste, maintenant c’est lui qui a l’air d’une andouille, avec les fleurs! » Alors, Alceste lui a donné un grand coup sur la tête, avec le bouquet.
« Mes fleurs! j’ai crié. Vous allez casser mes fleurs! » C’est vrai, aussi! Alceste, il donnait des tas de coups avec mon bouquet et les fleurs volaient de tous les côtés parce que le papier s’était déchiré et Clotaire criait « Ça ne me fait pas mal, ça ne me fait pas mal! »
Quand Alceste s’est arrêté, Clotaire avait la tête couverte par les feuilles vertes du bouquet et c’est vrai que ça ressemblait drôlement à un pot-au-feu. Moi, j’ai commencé à ramasser mes fleurs et je leur disais, à mes copains, qu’ils étaient méchants. « C’est vrai, a dit Rufus, c’est pas chouette ce que vous avez fait aux fleurs de Nicolas! — Toi, on ne t’a pas sonné! » a répondu Geoffroy et ils ont com¬mencé à se donner des gifles. Alceste, lui, est parti de son côté, parce que la tête de Clotaire lui avait donné faim et il ne voulait pas être en retard pour le dîner.
Moi, je suis parti avec mes fleurs. Il en manquait, il n’y avait plus de légumes ni de papier, mais ça faisait encore un beau bouquet, et puis, plus loin, j’ai rencontré Eudes.
«Tu fais une partie de billes? » il m’a demandé, Eudes. «Je ne peux pas, je lui ai répondu, il faut que je rentre chez moi donner ces fleurs à ma maman. » Mais Eudes m’a dit qu’il était encore de bonne heure et puis moi, j’aime bien jouer aux billes, je joue très bien, je vise et bing! presque toujours, je gagne. Alors, j’ai rangé les fleurs sur le trottoir et j’ai commencé à jouer avec Eudes et c’est chouette de jouer aux billes avec Eudes, parce qu’il perd souvent. L’ennui, c’est que quand il perd il n’est pas content et il m’a dit que je trichais et moi je lui ai dit qu’il était un menteur, alors, il m’a poussé et je suis tombé assis sur le bouquet et ça ne leur a pas fait du bien aux fleurs. «Je le dirai à maman, ce que tu as fait à ses fleurs », je lui ai dit à Eudes et Eudes était bien embêté. Alors, il m’a aidé à choisir les fleurs qui étaient les moins écrasées. Moi je l’aime bien Eudes, c’est un bon copain.
Je me suis remis à marcher, mon bouquet, il n’était plus bien gros, mais les fleurs qui restaient, ça allait; une fleur était un peu écrasée, mais les deux autres étaient très bien. Et alors, j ‘ai vu arri¬ver Joachim sur son vélo. Joachim, c’est un copain d’école qui a un vélo.
Alors, là, j’ai bien décidé de ne pas me battre, parce que si je continuais à me disputer avec tous les copains que je rencontrais dans la rue, bientôt, il ne me resterait plus de fleurs pour donner à ma maman. Et puis, après tout, ça ne les regarde pas les copains, si je veux offrir des fleurs à ma maman, c’est mon droit et puis moi, je crois qu’ils sont jaloux, tout simplement, parce que ma maman va être très contente et elle va me donner un bon dessert et elle va dire que je suis très gentil et puis qu’est-ce qu’ils ont tous à me taquiner?
« Salut, Nicolas! » il m’a dit, Joachim. « Qu’est ce qu’il a mon bouquet? j’ai crié à Joachim. An douille toi-même! » Joachim a arrêté son vélo, il m’a regardé avec des yeux tout ronds et il m’a demandé : «Quel bouquet? — Celui-ci! » je lui ai répondu et je lui ai envoyé les fleurs à la figure. Je crois que Joachim ne s’attendait pas à recevoir des fleurs sur la figure, en tout cas, ça ne lui a pas plu du tout. Il a jeté les fleurs dans la rue et elles sont tombées sur le toit d’une auto qui passait et elles sont parties avec l’auto. « Mes fleurs! j’ai crié. Les fleurs de ma maman! — T’en fais pas, m’a dit Joachim, je prends le vélo et je rattrape l’auto! » Il est gentil, Joachim, mais il ne pédale pas vite, surtout quand ça monte, et pourtant, il s’entraîne pour le Tour de France qu’il fera quand il sera grand. Joachim est revenu en me disant qu’il n’avait pas pu rattraper l’auto, qu’elle l’avait lâché dans un col. Mais il me ramenait une fleur qui était tombée du toit de l’auto. Pas de chance, c’était celle qui était écrasée.
Joachim est parti très vite, ça descend pour aller chez lui, et moi, je suis rentré à la maison, avec ma fleur toute chiffonnée. J’avais comme un grosse boule dans la gorge. Comme quand je ramène mon Carnet de classe à la maison avec des zéros dedans.
J’ai ouvert la porte et j’ai dit à maman «Joyeux anniversaire, maman» et je me suis mis à pleurer. Maman a regardé la fleur, elle avait l’air un peu étonnée, et puis, elle m’a pris dans ses bras, elle m’a embrassé des tas et des tas de fois, elle a dit qu’elle n’avait jamais reçu un aussi beau bouquet et elle a mis la fleur dans le grand vase bleu du salon.
Vous direz ce que vous voudrez, mais ma maman, elle est chouette!

Перевод на русский:

Красивый букет

Сегодня мамин день рождения, и я решил купить ей подарок, как в прошлом году. А раньше я не покупал, потому что был еще маленьким.

Я вынул из копилки все монеты, а их там, к счастью, было немало, потому что вчера мама вдруг дала мне деньги. Я знал, какой подарок сделать маме: цветы, которые я поставлю в большую голубую вазу в гостиной.

В школе я с нетерпением ждал окончания занятий, чтобы пойти и купить подарок. Чтобы не потерять деньги, я все время держал руку в кармане, даже во время игры в футбол на переменке, а так как я не был вратарем, то мне это нисколько не мешало. Вратарем был Альсест, он очень толстый и большой обжора.

– Что с тобой, почему ты бегаешь с одной рукой? – спросил он меня.

Я ему объяснил, что пойду покупать цветы для мамы, а он мне сказал, что он лучше купил бы что-нибудь вкусное: пирожное, конфеты или колбасу. Но так как подарок был не для него, я не обратил на это внимания и забил ему мяч в ворота. Мы выиграли 44:32.

После школы Альсест пошел со мной в цветочный магазин. По дороге он доедал пряник, который остался у него от урока грамматики. Мы вошли с ним в магазин, я выложил все свои деньги на прилавок и сказал, что мне нужен очень большой букет цветов для моей мамы, но только не бегоний, их у нас у самих полно в саду, незачем покупать.

– Мы бы хотели что-нибудь красивое, – сказал Альсест.

Он подошел к витрине и стал смотреть и нюхать цветы. Продавщица сосчитала мои монеты и сказала, что не может мне дать очень много цветов. Я расстроился, она посмотрела на меня, немного подумала и сказала, что я славный малыш, погладила меня по голове и пообещала сделать все как надо. Она выбирала цветы со всех сторон, положила много зеленых листьев, и это понравилось Альсесту, потому что они походили па овощи, которые кладут в жаркое. Букет получился очень красивый и большой. Продавщица завернула его в шуршащий целлофан и велела мне нести его осторожно. Когда букет был у меня в руках, я сказал спасибо, и мы вышли. Я, довольный, иду с букетом, и вдруг мы встречаем Жофруа, Клотэра и Руфю, трех наших школьных товарищей.

– Смотрите-ка, Николя, – сказал Жофруа, – какой у него дурацкий вид с этим букетом!

– Тебе повезло, что у меня цветы, а то бы я дал тебе по морде!

– Дай мне цветы, – сказал мне Альсест, – я могу их подержать, пока ты дашь затрещину Жофруа.

Я отдал букет Альсесту, а Жофруа влепил мне пощечину. Мы подрались, потом я сказал, что уже поздно, и мы остановились. Но мне пришлось еще немного задержаться, так как Клотэр сказал:

– Посмотрите на Альсеста, теперь у него дурацкий вид с этими цветами!

Альсест ударил его по голове этим букетом.

– Мои цветы! – закричал я. – Вы сломали мои цветы!

Так оно и было! Альсест продолжал лупить букетом, и цветы разлетались в разные стороны, так как целлофан разорвался, а Клотэр кричал:

– Мне не больно, мне не больно!

Когда Альсест остановился, голова Клотэра была вся в зеленых листьях из букета и ужасно походила на жаркое с овощами. Я же начал собирать цветы, говорил своим товарищам, что они злые и нехорошие.

– Да, – сказал Руфю, – нехорошо вы поступили с цветами Николя!

– А тебя не спросили, – сказал Жофруа, и они начали драться.

Альсест ушел, ему захотелось есть при виде головы Клотэра, и он не хотел опаздывать к обеду, Я ушел с цветами. Многих цветов уже не было, не было больше ни овощей, ни целлофана, но букет был еще красивый. По пути я встретил Эда.

– Сыграем в шарики? – спросил он меня.

– Я не могу, – ответил я. – Мне надо идти домой и отдать цветы маме.

Но Эд сказал, что еще рано. А я очень люблю играть в шары. Я очень хорошо играю. Сначала прицеливаюсь, а потом – бах... и выигрываю. Я положил цветы на тротуар, и мы начали с Эдом играть. Здорово играть в шары с Эдом, он всегда проигрывает. Плохо то, что когда он проигрывает, то злится и начинает говорить, что я жилю. Я сказал ему, что это неправда. Тут он меня толкнул и я упал прямо на букет, от чего он не стал красивее.

– Я скажу маме, что ты сделал с цветами, – сказал я Эду.

Ему стало неприятно, и он начал помогать мне собирать цветы, которые не очень пострадали. Я люблю Эда, он хороший товарищ.

И я понес букет домой, он стал, конечно, меньше, но все же был красивым. Один цветок был немного помят, но два других были очень хороши. И вдруг я увидел Иохима, ехавшего на велосипеде. Иохим – это мой школьный товарищ, у которого есть велосипед.

Я решил больше не драться, потому что если я начну выяснять отношения со всеми товарищами на улице, то для мамы не останется ни одного цветка. И потом, какое дело ребятам до того, что я хочу подарить маме цветы. Это моя забота. Да они просто завидуют мне: моя мама будет довольна и даст что-нибудь вкусное на десерт, и скажет, какой я хороший. И что они ко мне пристают?

– Привет, Николя! – сказал Иохим.

– Ну, как мой букет? – громко спросил я Иохима. – Сам дурак! – добавил я.

Иохим остановился, посмотрел на меня круглыми глазами и спросил:

– Какой букет?

– Этот! – ответил я и бросил цветы ему в лицо.

Я понимаю, что Иохим не ожидал этого, во всяком случае ему это совсем не понравилось. Он швырнул цветы на дорогу, и они попали на крышу проходящей машины и уехали на ней.

– Мои цветы! – закричал я. – Цветы моей мамы!

– Не расстраивайся, – сказал Иохим. – Я сяду на велосипед и догоню эту машину.

Он хороший, Иохим, но он не может быстро ехать на велосипеде, особенно когда дорога идет в гору, хотя он и тренируется, чтобы принять участие в соревнованиях Тур де Франс[1], когда станет взрослым. Иохим вернулся и сказал, что он не смог догнать машину, она скрылась в узком проезде. Но он привез мне один цветок, который упал с крыши машины. Не повезло – это был тот, помятый цветок.

Иохим быстро уехал в сторону своего дома, а я вернулся домой с одним-единственным помятым цветком. У меня в горле стоял ком, так у меня бывает, когда я приношу домой дневник с двойками.

Я открыл дверь.

– С днем рождения, мама, – сказал я и заплакал.

Мама посмотрела на цветок, у нее был несколько удивленный вид, потом она взяла меня на руки, обняла и поцеловала много, много раз. Она сказала, что никогда не получала в подарок такого красивого цветка. Она поставила цветок в большую синюю вазу в гостиной.

Вы можете говорить все, что захотите, но моя мама лучше всех на свете!

[1] Ежегодные велосипедные гонки во Франции.


Les carnets

Les carnets

Cet après-midi, à l’école, on n’a pas rigolé, parce que le directeur est venu en classe nous distribuer les carnets. Il n’avait pas l’air content, le directeur, quand il est entré avec nos carnets sous le bras. «Je suis dans l’enseignement depuis des années, il a dit, le directeur, et je n’ai jamais vu une classe aussi dissipée. Les observations portées sur vos carnets par votre maîtresse en font foi. Je vais commencer à distribuer les carnets. » Et Clotaire s’est mis à pleurer. Clotaire c’est le dernier de la classe et tous les mois, dans son carnet, la maîtresse écrit des tas de choses et le papa et la maman de Clotaire ne sont pas contents et le privent de dessert et de télévision. Ils sont tellement habitués, m’a raconté Clotaire, qu’une fois par mois, sa maman ne fait pas de dessert et son papa va voir la télévision chez des voisins.
Sur mon carnet à moi il y avait : «Élève turbulent, souvent distrait. Pourrait faire mieux. » Eudes avait : « Elève dissipé. Se bat avec ses camarades. Pourrait faire mieux. » Pour Rufus, c’était : «Persiste à jouer en classe avec un sifflet à roulette, maintes fois confisqué. Pourrait faire mieux. » Le seul qui ne pouvait pas faire mieux, c’était Agnan. Agnan, c’est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse. Le directeur nous a lu le carnet d’Agnan : « Elève appliqué, intelligent. Arrivera. » Le directeur nous a dit qu’on devait suivre l’exemple d’Agnan, que nous étions des petits vauriens, que nous finirions au bagne et que ça ferait sûrement beaucoup de peine à nos papas et à nos mamans qui devaient avoir d’autres projets pour nous. Et puis il est parti.
Nous, on était bien embêtés, parce que les car nets, nos papas doivent les signer et ça, ce n’est pas toujours très rigolo. Alors, quand la cloche a sonné la fin de la classe, au lieu de courir tous à la porte, de nous bousculer, de nous pousser et de nous jeter nos cartables à la tête comme nous le faisons d’habitude, nous sommes sortis doucement, sans rien dire. Même la maîtresse avait l’air triste. Nous, on ne lui en veut pas à la maîtresse. Il faut dire que ce mois-ci, on a un peu fait les guignols et puis Geoffroy n’aurait pas dû renverser son encrier par terre sur Joachim qui était tombé en faisant des tas de grimaces parce que Eudes lui avait donné un coup de poing sur le nez alors que c’était Rufus qui lui avait tiré les cheveux à Eudes.
Dans la rue, nous marchions pas vite, en traînant les pieds. Devant la pâtisserie on a attendu Alceste qui était entré acheter six petits pains au chocolat qu’il a commencé à manger tout de suite. «Il faut que je fasse des provisions, il nous a dit Alceste, parce que ce soir, pour le dessert... » et puis il a poussé un gros soupir, tout en mâchant. Il faut dire que sur le carnet d’Alceste, il y avait « Si cet élève mettait autant d’énergie au travail qu’à se nourrir, il serait le premier de la classe, car il pourrait faire mieux. »
Celui qui avait l’air le moins embêté, c’était Eudes. « Moi, il a dit, je n’ai pas peur. Mon papa, il ne me dit rien, je le regarde droit dans les yeux et puis lui, il signe le carnet et puis voilà! » Il a de la veine, Eudes. Quand on est arrivés au coin, on s’est séparés. Clotaire est parti en pleurant, Alceste en mangeant et Rufus en sifflant tout bas dans son sifflet à roulette.
Moi, je suis resté tout seul avec Eudes. « Si tu as peur de rentrer chez toi, c’est facile, m’a dit Eudes. Tu viens chez moi et tu restes coucher à la maison. » C’est un copain Eudes. Nous sommes partis ensemble et Eudes m’expliquait comment il regardait son papa dans les yeux. Mais, plus on s’approchait de la maison de Eudes, moins Eudes parlait. Quand on s’est trouvés devant la porte de la maison, Eudes ne disait plus rien. On est restés là un moment et puis j’ai dit à Eudes « Alors, on entre? » Eudes s’est gratté la tête et puis il m’a dit « Attends-moi un petit moment. Je reviendrai te chercher. » Et puis Eudes est entré chez lui. Il avait laissé la porte entrouverte, alors j ‘ai entendu une claque, une grosse voix qui disait : «Au lit sans dessert, petit bon à rien » et Eudes qui pleurait. Je crois que pour ce qui est des yeux de son papa, Eudes n’a pas dû bien regarder.
Ce qui était embêtant, c’est que maintenant il fallait que je rentre chez moi. J’ai commencé à marcher en faisant attention de ne pas mettre les pieds sur les raies entre les pavés, c’était facile parce que je n’allais pas vite. Papa, je savais bien ce qu’il me dirait. Il me dirait que lui était toujours le premier de sa classe et que son papa à lui était très fier de mon papa à moi et qu’il ramenait de l’école des tas de tableaux d’honneur et de croix et qu’il aimerait me les montrer, mais qu’il les a perdus dans le déménagement quand il s’est marié. Et puis, papa me dirait que je n’arriverais à rien, que je serais pauvre et que les gens diraient ça c’est Nicolas, celui qui avait des mauvaises notes à l’école, et ils me montreraient du doigt et je les ferais rigoler.
Après, papa me dirait qu’il se saignait aux quatre veines pour me donner une éducation soignée et pour que je sois armé pour la vie et que moi j’étais un ingrat et que je ne souffrais même pas de la peine que je faisais à mes pauvres parents et que je n’aurai pas de dessert et pour ce qui est du cinéma, on attendra le prochain carnet.
Il va me dire tout ça, mon papa, comme le mois dernier et le mois d’avant, mais moi, j’en ai assez. Je vais lui dire que je suis très malheureux, et Puisque c’est comme ça, eh bien je vais quitter la maison et partir très loin et on me regrettera beaucoup et je ne reviendrai que dans des tas d’années et j’aurai beaucoup d’argent et papa aura honte de m’avoir dit que je n’arriverai à rien et les gens n’oseront pas me montrer du doigt pour rigoler et avec mon argent j ‘emmènerai papa et maman au cinéma et tout le monde dira : « Regardez, c’est Nicolas qui a des tas d’argent et le cinéma c’est lui qui le paie à son papa et à sa maman, même s’ils n’ont pas été très gentils avec lui » et au cinéma, j’emmènerai aussi la maîtresse et le directeur de l’école et je me suis trouvé devant chez moi.
En pensant à tout ça et me racontant des chouettes histoires, j’avais oublié mon carnet et j’avais marché très vite. J’ai eu une grosse boule dans la gorge et je me suis dit que peut-être il valait mieux partir tout de suite et ne revenir que dans des tas d’années, mais il commençait à faire nuit et maman n’aime pas que je sois dehors quand il est tard. Alors, je suis entré.
Dans le salon, papa était en train de parler avec maman. Il avait des tas de papiers sur la table devant lui et il n’avait pas l’air content. « C’est incroyable, disait papa, à voir ce que l’on dépense dans cette maison, on croirait que je suis un multimillionnaire! Regarde-moi ces factures! Cette facturé du boucher! Celle de l’épicier! Oh, bien sûr, l’argent c’est moi qui dois le trouver! » Maman n’était pas contente non plus et elle disait à papa qu’il n’avait aucune idée du coût de la vie et qu’un jour il devrait aller faire des courses avec elle et qu’elle retournerait chez sa mère et qu’il ne fallait pas discuter de cela devant l’enfant. Moi, alors, j’ai donné le carnet à papa. Papa, il a ouvert le carnet, il a signé et il me l’a rendu en disant : « L’enfant n’a rien à voir là-dedans. Tout ce que je demande, c’est que l’on m’explique pourquoi le gigot coûte ce prix-là! — Monte jouer dans ta chambre, Nicolas », m’a dit maman. « C’est ça, c’est ça », a dit papa.
Je suis monté dans ma chambre, je me suis couché sur le lit et je me suis mis à pleurer.
C’est vrai ça, si mon papa et ma maman m’aimaient, ils s’occuperaient un peu de moi!

Перевод на русский:

Дневники

Сегодня в школе после занятий никто не баловался, потому что в класс пришел директор, чтобы отдать нам дневники. Когда он вошел в класс с дневниками под мышкой, вид у него был не очень довольный.

– Я работаю в системе образования много лет, – сказал он, – и никогда не видел такого недисциплинированного класса. Замечания вашей учительницы подтверждают это. Сейчас я раздам вам дневники.

Клотэр заплакал. Он последний ученик в классе. Учительница каждый месяц пишет в его дневнике много замечаний. Папа и мама Клотэра недовольны им, они лишали его сладкого, не разрешали смотреть телевизор. Они уже настолько привыкли к этому, рассказывал мне Клотэр, что один раз в неделю мама не дает ему ничего на сладкое, а папа идет к соседям смотреть телевизор.

У меня в дневнике была запись: «Непослушный, часто невнимателен. Мог бы учиться лучше». А у Эда было: «Рассеян, дерется с товарищами. Мог бы иметь лучшие результаты». А у Руфю: «Упорно продолжает играть в классе со свистком, который неоднократно отбирался. Мог бы учиться лучше». Единственный, кто не мог бы учиться лучше, был Аньян. Он был первым учеником в классе и любимчиком учительницы. Директор прочитал нам запись в дневнике Аньяна: «Прилежный, способный. Добьется успехов». Директор сказал, что нам нужно брать пример с Аньяна, что мы маленькие бездельники, что кончим тюрьмой и что это, конечно, причинит много горя нашим папам и мамам, которые ждут от нас совсем другого. Потом он ушел.

Мы все очень расстроились, ведь наши папы должны были подписать дневники, а это совсем не легкое дело. Когда прозвенел звонок, вместо того чтобы всем сразу бежать к дверям, толкаться, драться и бросаться портфелями, как это мы обычно делаем, мы тихо вышли, не говоря ни слова. Даже у нашей учительницы был грустный вид. Мы на нее не сердились. Надо сказать, что в этот месяц мы действительно немного повеселились. Да и Жофруа не должен был опрокидывать чернильницу на Иохима, который упал на пол и стал строить гримасы. Эд его ударил кулаком по носу, а Руфю дергал за волосы Эда.

По улице мы шли медленно, еле волоча ноги. У кондитерской подождали Альсеста, он зашел купить шесть пряников в шоколаде и сразу же начал их есть.

– Мне надо кое-что купить из продуктов, – сказал нам Альсест, – на сегодня, на сладкое. – Потом он глубоко вздохнул, продолжая жевать.

Надо сказать, что у него в дневнике была такая запись: «Если бы этот ученик тратил столько же энергии на учебу, сколько он тратит на еду, он был бы первым в классе; мог бы заниматься лучше».

Меньше всех был озадачен Эд.

– Я не боюсь, – сказал он мне. – Папа мне ничего не сделает. Я смотрю ему прямо в глаза, он подписывает дневник, и все!

Эду везет. Дойдя до угла, все разошлись. Клотэр ушел в слезах, Альсест – продолжая жевать, а Руфю – тихо посвистывая.

Я остался один с Эдом.

– Если ты боишься идти домой, все очень просто, – сказал Эд. – Ты пойдешь ко мне и останешься у меня ночевать.

Эд – это товарищ! Мы пошли вместе с Эдом, и он мне рассказывал, как он смотрит в глаза своему отцу. Чем ближе мы подходили к дому Эда, тем меньше он говорил. Когда мы подошли к двери дома, Эд молчал. Мы немного постояли у двери, а потом я сказал:

– Ну что, входим?

Эд почесал голову и сказал:

– Подожди меня минутку. Я приду за тобой. – И Эд вошел к себе, оставив дверь приоткрытой.

И вдруг я услышал шлепок и грубый голос:

– В кровать, останешься без сладкого, негодник.

И я услышал, как плачет Эд. Я думаю, что Эду не удалось хорошо посмотреть в глаза своему отцу.

Очень жаль, но мне надо было идти домой. Я шел, стараясь не наступать на линии между плитами тротуара. Это было нетрудно, потому что я шел медленно. Я знал, что скажет мне папа. Он скажет, что он всегда был первым учеником в классе, что его отец гордился им и что он приносил из школы много почетных грамот и наград, но он их потерял при переезде после женитьбы. Потом папа мне скажет, что я ничего не добьюсь, буду бедным и что люди скажут: «Это Николя, у него были плохие отметки в школе» – и будут показывать пальцем на меня и смеяться надо мной. Потом папа мне скажет, что он лезет вон ил кожи, чтобы дать мне образование и чтобы я был подготовлен к жизни, а я такой неблагодарный, что даже не переживаю за те неприятности, которые причиняю своим бедным родителям, и что не получу десерта, а что касается кино, то подождем, мол, до следующего месяца.

Он все мне это скажет, как в прошлый месяц и месяц до того, но с меня хватит. Я отвечу, что мне очень плохо и раз уж так, то я уйду из дома и уеду далеко-далеко. Меня будут очень жалеть, по я вернусь только через много лет, у меня будет много денег, и папе будет стыдно за то, что он мне говорил, что я буду неудачником, а люди не посмеют показывать на меня пальцем и смеяться. Я поведу папу и маму в кино на своп деньги, и все будут говорить: «Смотрите, это Николя, у него много денег, и в кино он платит за папу и маму, хотя они не очень-то добры к нему». А я еще поведу в кино учительницу и директора школы. И в этот момент я подошел к дому.

Думая обо всем этом и рассказывая себе эти забавные истории, я забыл про свой дневник и уже шел быстрым шагом. У меня в горле стоял ком, и я сказал себе, что лучше всего было бы сейчас уехать и вернуться только через много-много лет, но стало темнеть, а мама не любит, если меня нет дома, когда уже поздно. И тогда я вошел.

В гостиной папа разговаривал с мамой. На столе было много всяких бумаг перед папой, и у него был недовольный вид.

– Невероятно, – сказал папа, – сколько тратится денег в этом доме, можно подумать, что я мультимиллионер! Посмотри эти счета! Этот счет от мясника! Этот – от бакалейщика! О, деньги, конечно, должен находить я!

Мама тоже была недовольна, она говорила, что он не имеет никакого представления о стоимости жизни, и что однажды ему придется пойти вместе с ней за покупками, и что она уйдет к своей матери, и что не надо все это говорить при ребенке. Тогда я дал папе дневник. Он раскрыл его, расписался и отдал мне, говоря:

– Ребенок здесь ни при чем. Я прошу, чтобы мне объяснили, почему баранья ножка столько стоит!

– Поднимись в свою комнату, Николя, – сказала мама.

– Да, да, – подтвердил отец.

Я поднялся к себе в комнату, лег на кровать и заплакал.

Да, это так, если бы мой папа и моя мама любили бы меня, они бы хоть немного мне посочувствовали.


Louisette

Louisette

Je n’étais pas content quand maman m’a dit qu’une de ses amies viendrait prendre le thé avec sa petite fille. Moi, je n’aime pas les filles. C’est bête, ça ne sait pas jouer à autre chose qu’à la poupée et à la marchande et ça pleure tout le temps. Bien sûr, moi aussi je pleure quelquefois, mais c’est pour des choses graves, comme la fois où le vase du salon s’est cassé et papa m’a grondé et ce n’était pas juste parce que je ne l’avais pas fait exprès et puis ce vase il était très laid et je sais bien que papa n’aime pas que je joue à la balle dans la maison, mais dehors il pleuvait.
« Tu seras bien gentil avec Louisette, m’a dit maman, c’est une charmante petite fille et je veux que tu lui montres que tu es bien élevé. »
Quand maman veut montrer que je suis bien élevé, elle m’habille avec le costume bleu et la chemise blanche et j’ai l’air d’un guignol. Moi j’ai dit à maman que j‘aimerais mieux aller avec les copains au cinéma voir un film de cow-boys, mais maman elle m’a fait des yeux comme quand elle n’a pas envie de rigoler.
« Et je te prie de ne pas être brutal avec cette petite fille, sinon, tu auras affaire à moi, a dit maman, compris? » A quatre heures, l’amie de maman est venue avec sa petite fille. L’amie de maman m’a embrassé, elle m’a dit, comme tout le monde, que j’étais un grand garçon, elle m’a dit aussi « Voilà Louisette. » Louisette et moi, on s’est regardés. Elle avait des cheveux jaunes, avec des nattes, des yeux bleus, un nez et une robe rouges. On s’est donné les doigts, très vite. Maman a servi le thé, et ça, c’était très bien, parce que, quand il y a du monde pour le thé, il y a des gâteaux au chocolat et on peut en reprendre deux fois. Pendant le goûter, Louisette et moi on n’a rien dit. On a mangé et on ne s’est pas regardés. Quand on a en fini, maman a dit : «Maintenant, les enfants, allez vous amuser. Nicolas, emmène Loui¬sette dans ta chambre et montre-lui tes beaux jouets. » Maman elle a dit ça avec un grand sourire, mais en même temps elle m’a fait des yeux, ceux avec lesquels il vaut mieux ne pas rigoler. Louisette et moi on est allés dans ma chambre, et là, je ne savais pas quoi lui dire. C’est Louisette qui a dit, elle a dit «Tu as l’air d’un singe. » Ça ne m’a pas plu, ça, alors je lui ai répondu : « Et toi, tu n’es qu’une fille! » et elle m’a donné une gifle. J’avais bien envie de me mettre à pleurer, mais je me suis retenu, parce que maman voulait que je sois bien élevé, alors, j’ai tiré une des nattes de Louisette et elle m’a donné un coup de pied à la cheville. Là, il a fallu quand même que je fasse « ouille, ouille »parce que ça faisait mal. J’allais lui donner une gifle, quand Louisette a changé de conversation, elle m’a dit « Alors, ces jouets, tu me les mon¬tres? » J’allais lui dire que c’était des jouets de garçon, quand elle a vu mon ours en peluche, celui que j’avais rasé à moitié une fois avec le rasoir de papa. Je l’avais rasé à moitié seulement, parce que le rasoir de papa n’avait pas tenu le coup. « Tu joues à la poupée? » elle m’a demandé Louisette, et puis elle s’est mise à rire. J’allais lui tirer une natte et Louisette levait la main pour me la mettre sur la figure, quand la porte s’est ouverte et nos deux mamans sont entrées. « Alors, les enfants, a dit maman, vous vous amusez bien? — Oh, oui madame! » a dit Louisette avec des yeux tout ouverts et puis elle a fait bouger ses paupières très vite et maman l’a embrassée en disant : «Adorable, elle est adorable! C’est un vrai petit poussin! » et Louisette travaillait dur avec les paupières. «Montre tes beaux livres d’images à Louisette », m’a dit ma maman, et l’autre maman a dit que nous étions deux petits poussins et elles sont parties.
Moi, j’ai sorti mes livres du placard et je les ai donnés à Louisette, mais elle ne les a pas regardés et elle les a jetés par terre, même celui où il y a des tas d’Indiens et qui est terrible : « Ça ne m’inté¬resse pas tes livres, elle m’a dit, Louisette, t’as pas quelque chose de plus rigolo? » et puis elle a regardé dans le placard et elle a vu mon avion, le chouette, celui qui a un élastique, qui est rouge et qui vole. « Laisse ça, j’ai dit, c’est pas pour les filles, c’est mon avion! » et j’ai essayé de le repren¬dre, mais Louisette s’est écartée. «Je suis l’invitée, elle a dit, j’ai le droit de jouer avec tous tes jouets, et situ n’es pas d’accord, j’appelle ma maman et on verra qui a raison! » Moi, je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas qu’elle le casse, mon avion, mais je n’avais pas envie qu’elle appelle sa maman, parce que ça ferait des histoires. Pendant que j’étais là, à penser, Louisette a fait tourner l’hélice pour remonter l’élastique et puis elle a lâché l’avion. Elle l’a lâché par la fenêtre de ma chambre qui était ouverte, et l’avion est parti. « Regarde ce que tu as fait, j’ai crié. Mon avion est perdu! » et je me suis mis à pleurer. « Il n’est pas perdu, ton avion, bêta, m’a dit Louisette, regarde, il est tombé dans le jardin, on n’a qu’à aller le chercher. »
Nous sommes descendus dans le salon et j’ai demandé à maman si on pouvait sortir jouer dans le jardin et maman a dit qu’il faisait trop froid, mais Louisette a fait le coup des paupières et elle a dit qu’elle voulait voir les jolies fleurs. Alors, ma maman a dit qu’elle était un adorable poussin et elle a dit de bien nous couvrir pour sortir. Il faudra que j’apprenne, pour les paupières, ça a l’air de marcher drôlement, ce truc!
Dans le jardin, j’ai ramassé l’avion, qui n’avait rien, heureusement, et Louisette m’a dit : «Qu’est-ce qu’on fait? Je ne sais pas, moi, je lui ai dit, tu voulais voir les fleurs, regarde-les, il y en a des tas par là. » Mais Louisette m’a dit qu’elle s’en moquait de mes fleurs et qu’elles étaient minables. J’avais bien envie de lui taper sur le nez, à Loui¬sette, mais je n’ai pas osé, parce que la fenêtre du salon donne sur le jardin, et dans le salon il y avait les mamans. « Je n’ai pas de jouets, ici, sauf le ballon de football, dans le garage. » Louisette m’a dit que ça, c’était une bonne idée. On est ailes chercher le ballon et moi j ‘étais très embêté, j ‘avals peur que les copains me voient jouer avec une fille. « Tu te mets entre les arbres, m’a dit Louisette, et tu essaies d’arrêter le ballon. »
Là, elle m’a fait rire, Louisette, et puis. elle a pris de l’élan et, boum! un shoot terrible! La balle, je n’ai pas pu l’arrêter, elle a cassé la vitre de la fenêtre du garage.
Les mamans sont sorties de la maison en courant. Ma maman a vu la fenêtre du garage et elle a com¬pris tout de suite. «Nicolas! elle m’a dit, au lieu de Jouer à des jeux brutaux, tu ferais mieux de t’occu¬per de tes invités, surtout quand ils sont aussi gentils que Louisette! » Moi, j’ai regardé Louisette, elle était plus loin, dans le jardin, en train de Sentir les bégonias.
Le soir, j ‘ai été privé de dessert, mais ça ne fait rien, elle est chouette, Louisette, et quand on sera grands, on se mariera.
Elle a un shoot terrible!

Перевод на русский:

Луизет

Я был недоволен, когда мама сказала, что к нам придет на чай одна ее знакомая со своей маленькой дочкой. Я не люблю девчонок. Ужасно глупо играть только в куклы и продавщицы. И потом еще они все время плачут. Конечно, я тоже иногда плачу, но из-за серьезных вещей, как, например, в тот раз, когда разбилась ваза в гостиной и папа меня ругал. Но это было несправедливо, потому что я это сделал не нарочно. И потом эта ваза была очень некрасивая. Я знаю, что папа не любит, когда я играю в мяч в доме, но на улице шел дождь.

– Прошу тебя быть любезным с Луизет, – сказала мама. – Это очень милая девочка, и я хочу, чтобы ты вел себя как воспитанный мальчик.

Когда мама хочет показать, что я хорошо воспитанный мальчик, она велит мне надеть голубой костюм и белую рубашку, и я становлюсь похожим на гиньоля.

Я сказал маме, что я лучше пойду с товарищами в кино на ковбойский фильм. Мама сделала такие глаза, что я понял: с ней шутить нельзя.

– И прошу тебя не быть грубым с этой маленькой девочкой, иначе будешь иметь дело со мной, понял?

В четыре часа пришла мамина приятельница с маленькой девочкой. Мамина приятельница обняла меня и сказала, что я совсем взрослый мальчик. Так все мне говорят.

– Познакомься, это Луизет.

Мы посмотрели друг на друга. У нее были светлые волосы, заплетенные в косы, голубые глаза, нос и платье – красные. Мы поздоровались за руку. Мама подала чай с шоколадными пирожными, и это здорово, потому что, когда у нас гости, можно брать сразу два пирожных. За столом ни я, ни Луизет не сказали ни слова. Ели, не глядя друг на друга. Когда кончили есть, мама сказала:

– Теперь, дети, идите играть. Николя, отведи Луизет в свою комнату к покажи ей красивые игрушки.

Мама говорила и улыбалась, но одновременно она на меня так посмотрела, что мне стало не до шуток. Мы с Луизет пошли ко мне в комнату, там я не знал, что ей показать. Тогда Луизет первая заговорила:

– У тебя вид, как у обезьяны.

Это мне не понравилось, и я ей ответил:

– А ты всего лишь девчонка!

Она влепила мне затрещину. Я хотел заплакать, но сдержался, потому что мама хотела, чтобы я был воспитанным. Тогда я дернул ее за косичку, а она ударила меня ногой в лодыжку. Я захныкал, мне было больно. Я бы дал ей как следует, но Луизет сразу же обратилась ко мне:

– Ну а игрушки ты мне покажешь?

Я хотел ей сказать, что у меня игрушки для мальчиков, но она увидела плюшевого мишку, которого я обрил только наполовину, потому что сломалась папина бритва.

– Ты играешь в куклы? – спросила Луизет и засмеялась.

Я хотел дернуть ее за косу, но Луизет замахнулась, чтобы ударить меня по лицу. В этот момент открылась дверь и вошли наши мамы.

– Ну, дети, вы хорошо играете?

– О да, мама! – сказала Луизет с широко раскрытыми глазами и сразу часто заморгала.

Мама ее обняла и поцеловала, говоря:

– Прелесть, какая прелесть! Ну просто маленький птенчик!

Луизет все продолжала часто моргать.

– Покажи Луизет книжки с красивыми картинками, – сказала мне мама, а другая мама сказала, что мы как два маленьких птенчика, и они вышли.

Я вынул из шкафа книги и дал их Луизет, но она на них не посмотрела и сразу же бросила их на пол, даже ту – с индейцами. Это было ужасно.

– Твои книги меня не интересуют, – сказала Луизет. – У тебя есть что-нибудь поинтереснее?

Она стала смотреть в шкафу и увидела мой самолет, мой красивый красный самолет, который летает.

– Не тронь это, – сказал я. – Это не для девчонок, это мой самолет!

Я попытался отобрать его, но Луизет отступила на шаг и сказала:

– Я твоя гостья и имею право играть с твоими игрушками. Если ты но согласен, то я позову маму, посмотрим, кто прав!

Я не знал, что делать, боялся, чтобы она его не сломала, но и не хотел, чтобы она позвала маму, потому что из этого могла получиться целая история. Пока я все это думал, Луизет завела пропеллер, самолет поднялся, и она выпустила его в открытое окно моей комнаты. Самолет полетел.

– Посмотри, что ты сделала! – закричал я. – Мой самолет разбился! – И я заплакал.

– Не сломался твой самолет, осёл, – сказала мне Луизет. – Смотри, он упал в сад, надо за ним сбегать.

Мы спустились в гостиную, и я спросил у мамы, можно ли нам поиграть в саду. Мама ответила, что на улице холодно, но Луизет заморгала ресницами и сказала, что она хотела бы посмотреть красивые цветы. Тогда мама ей сказала, что она прелестный цыпленок, и просила нас теплее одеться. Я запомню этот трюк с ресницами, он здорово проходит!

В саду я поднял самолет. С ним, к счастью, ничего не случилось, а Луизет меня спросила:

– А что теперь будем делать?

– Откуда я знаю! – ответил я. – Ты хотела посмотреть цветы, смотри на них, их здесь много.

Но Луизет сказала, что ей наплевать на цветы и что они вовсе не красивые. Мне очень хотелось дать ей в нос, но я не осмелился, потому что окно гостиной выходило в сад, а в гостиной сидели наши мамы.

– Здесь нет игрушек, кроме футбольного мяча в гараже.

Луизет понравилась эта идея. Мы пошли в гараж за мячом, и я очень боялся, чтобы ребята не увидели, что я играю с девчонкой.

– Ты встань между деревьями, – сказала мне Луизет, – и старайся не пропустить мяч.

Мне было смешно смотреть, как Луизет разбежалась и... бум! Сильнейший удар! Я не смог поймать мяч, и он разбил стекло в окне гаража.

Из дома выбежали мамы. Моя мама увидела разбитое окно гаража и все поняла.

– Николя! – сказала она мне. – Вместо того чтобы играть в грубые игры, ты бы лучше занялся своей гостьей, милой Луизет!

Я посмотрел на Луизет, она была в глубине сада и нюхала бегонии.

Вечером мне не дали сладкого, но это ерунда. Луизет была чертовски красивой. Когда мы вырастем, то обязательно поженимся.

Она колоссально бьет по воротам!


On a répété pour le ministre

On a répété pour le ministre

On nous a fait tous descendre dans la cour et le directeur est venu nous parler. «Mes chers enfants, il nous a dit, j ‘ai le grand plaisir de vous annoncer qu’à l’occasion de son passage dans notre ville Monsieur le Ministre va nous faire l’honneur de venir visiter cette école. Vous n’ignorez peut-être pas que Monsieur le Ministre est un ancien élève de l’école. Il est pour vous un exemple, un exemple qui prouve qu’en travaillant bien il est possible d’aspirer aux plus hautes destinées. Je tiens à ce que Monsieur le Ministre reçoive ici un accueil inoubliable et je compte sur vous pour m’aider dans ce but. » Et le directeur a envoyé Clotaire et Joachim au piquet parce qu’ils se battaient.
Après, le directeur a réuni tous les professeurs et les surveillants autour de lui et il leur a dit qu’il avait des idées terribles pour recevoir le ministre. Pour commencer, on allait tous chanter La Marseillaise et puis après, trois petits s’avanceraient avec des fleurs et ils donneraient les fleurs au ministre. C’est vrai qu’il a des chouettes idées le directeur et ce sera une bonne surprise pour le ministre de recevoir des fleurs, il ne s’y attend sûrement pas. Notre maîtresse a eu l’air inquiète, je me demande pourquoi. Je la trouve nerveuse, ces derniers temps, la maîtresse.
Le directeur a dit qu’on allait commencer la répétition tout de suite et là, on a été rudement contents, parce qu’on n’allait pas aller en classe. Mademoiselle Vanderblergue, qui est professeur de chant, nous a fait chanter La Marseillaise. Il paraît que ce n’était pas trop réussi, pourtant, on faisait un drôle de bruit. C’est vrai que nous, nous étions un peu en avance sur les grands. Eux, ils en étaient au jour de gloire qui est arrivé et nous, nous en étions déjà au deuxième étendard sanglant qui est levé, sauf Rufus qui ne connaît pas les paroles et qui faisait « lalala » et Alceste qui ne chantait pas parce qu’il était en train de manger un croissant. Mademoiselle Vanderblergue a fait des grands gestes avec les bras pour nous faire taire, mais au lieu de gronder les grands qui étaient en retard, elle nous a grondés nous qui avions gagné et ce n’est pas juste. Peut-être, ce qui a mis en colère mademoiselle Vanderblergue, c’est que Rufus, qui chante en fermant les yeux, n’avait pas vu qu’il fallait s’arrêter et il avait continué à faire « lalala ». Notre maîtresse a parlé au directeur et à mademoiselle Vanderblergue et puis le directeur nous a dit que seuls les grands chanteraient, les petits feraient semblant. On a essayé et ça a très bien marché, mais il y avait moins de bruit et le directeur a dit à Alceste que ce n’était pas la peine de faire des grimaces pareilles pour faire semblant de chanter et Alceste lui a répondu qu’il ne faisait pas semblant de chanter, qu’il mâchait et le directeur a poussé un gros soupir.
«Bon, a dit le directeur, après La Marseillaise, On va faire avancer trois petits. » Le directeur nous a regardés et puis il a choisi Eudes, Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, et moi. «Dommage que ce ne soit pas des filles, adit le directeur, on pourrait les habiller en bleu, blanc et rouge, ou alors, ce qui se fait parfois, on leur met un nœud dans les cheveux, c’est du meilleur effet. » « Si on me met un nœud dans les cheveux, ça va fumer », a dit Eudes. Le directeur a tourné la tête très vite et il a regardé Eudes avec un œil tout grand et l’autre tout petit, à cause du sourcil qu’il avait mis dessus. «Qu’est-ce que tu as dit? » a demandé le directeur, alors notre maîtresse a dit très vite : «Rien, monsieur le directeur, il a toussé. — Mais non, mademoiselle, a dit Agnan, je l’ai entendu, il a dit... » Mais la maîtresse ne l’a pas laissé finir, elle lui a dit qu’elle ne lui avait rien demandé. «Exactement, sale cafard, a dit Eudes, on ne t’a pas sonné. » Agnan s’est mis à pleurer et à dire que personne ne l’aimait et qu’il était très malheureux et qu’il se sentait mal et qu’il allait en parler à son papa et qu’on allait voir ce qu’on allait voir et la maîtresse a dit à Eudes de ne pas parler sans avoir la permission et le directeur s’est passé la main sur la figure comme pour l’essuyer et il a demandé à la maîtresse si cette petite conversation était terminée et s’il pouvait continuer, la maîtresse elle est devenue toute rouge et ça lui allait très bien, elle est presque aussi jolie que maman, mais chez nous c’est plutôt papa qui devient rouge.
« Bien, a dit le directeur, ces trois enfants vont s’avancer vers Monsieur le Ministre et vont lui offrir des fleurs. Il me faut quelque chose qui ressemble à des bouquets de fleurs pour la répétition. » Le Bouillon, qui est le surveillant, a dit « J’ai une idée, monsieur le directeur, je reviens tout de suite », et il est parti en courant et il est revenu avec trois plumeaux. Le directeur a eu l’air un peu surpris et puis il a dit que oui, après tout, pour la répétition, ça ferait l’affaire. Le Bouillon nous a donné un plumeau à chacun, à Eudes, à Agnan et à moi. « Bien, a dit le directeur, maintenant, les enfants, nous allons supposer que je suis Monsieur le Ministre, alors vous, vous vous avancez et vous me donnez les plumeaux. » Nous, on fait comme il avait dit, le directeur, et on lui a donné les plumeaux. Le directeur tenait les plumeaux dans les bras, quand tout d’un coup il s’est fâché. II a regardé Geoffroy et il lui a dit «Vous, là-bas! Je vous ai vu rire. J’aimerais bien que vous nous disiez ce qu’il y a de tellement drôle, pour que nous puissions tous en profiter. C’est ce que vous avez dit, m’sieu, a répondu Geoffroy, l’idée de mettre des nœuds dans les cheveux de Nicolas, Eudes et ce sale chouchou d’Agnan, c’est ça qui m’a fait rigoler! Tu veux un coup de poing sur le nez?» a demandé Eudes. « Ouais », j’ai dit, et Geoffroy m’a donné une gifle. On a commencé à se battre et les autres copains s’y sont mis aussi, sauf Agnan qui se roulait par terre en criant qu’il n’était pas un sale chouchou et que personne ne l’aimait et que son papa se plaindrait au ministre. Le directeur agitait ses plumeaux et criait : « Arrêtez! Mais arrêtez! » Tout le monde courait partout, mademoiselle Vanderblergue s’est trouvée mal, c’était terrible.
Le lendemain, quand le ministre est venu, ça c’est bien passé, mais nous on ne l’a pas vu, parce qu’on nous avait mis dans la buanderie, et même si le ministre avait voulu nous voir il n’aurait pas pu Parce que la porte était fermée à clef.
Il a de drôles d’idées, le directeur!

Перевод на русский:

Повторяем для министра

Нас всех заставили спуститься во двор, где директор нам сообщил:

– Дорогие мои дети, – сказал он. – Имею удовольствие сообщить вам, что в связи с проездом через наш город господина министра он окажет нам честь своим присутствием в нашей школе. Вы, наверное, не знаете, что господин министр в прошлом ученик нашей школы. Для вас он является примером, который доказывает, что, хорошо работая, можно надеяться на высокие назначения. Я надеюсь, что господин министр получит здесь незабываемый прием, и я рассчитываю на вашу помощь.

Тут директор отправил в угол Клотэра и Иохима, потому что они дрались. Потом директор собрал около себя всех преподавателей и воспитателей и сказал им, что у него есть потрясающие идеи, как лучше принять министра. Сначала споем «Марсельезу», потом трое самых младших преподнесут министру цветы. У директора действительно были интересные идеи, и для министра было бы большим сюрпризом получить цветы, он совсем на это не рассчитывал. Наша учительница очень волновалась, мне это было непонятно. Я нахожу, что она последнее время стала раздражительной.

Директор сказал, что репетировать все это начнем сразу же, чему мы очень обрадовались, потому что не надо было идти в класс. Мадемуазель Ванденберг, преподавательница пения, заставила нас петь «Марсельезу». Похоже, это у нас не очень-то получалось, при этом мы страшно шумели. Мы пели, немного опережая взрослых. Они пели еще «День победы наступил», а мы уже пели другой куплет, кроме Руфю, который, не зная слов, пел «ля-ля-ля», а Альсест не пел вообще, потому что он ел булочку.

Мадемуазель Ванденберг замахала руками, чтобы мы замолчали. Вместо того чтобы отругать взрослых, которые все время отставали, она обругала нас, и это было несправедливо. Может быть, мадемуазель Ванденберг рассердило то, что Руфю, который пел с закрытыми глазами, не видел, когда надо остановиться, и продолжал свое «ля-ля-ля». Наша учительница разговаривала с директором и мадемуазель Ванденберг. Потом директор нам объявил, что будут петь только взрослые, а маленькие будут делать вид, что поют. Мы попробовали, и это хорошо получилось, но было меньше шума. Директор сказал Альсесту, что совсем не обязательно строить гримасы, когда делаешь вид, что поешь. Альсест ему ответил, что он не делает вида, что поет, он жует, и директор тяжело вздохнул.

– Хорошо, – сказал директор, – после «Марсельезы» выпустим вперед трех малышей.

Директор посмотрел на нас и выбрал Эда, Аньяна, первого ученика в классе и любимчика учительницы, и меня.

– Жаль, что нет девочек, – сказал директор, – их можно было бы одеть в голубое, белое и красное или, что иногда делают, прицепить им бант на волосы, эффект – прекрасный.

– Если мне прицепят бант на волосы, я так разозлюсь, что он задымится, – сказал Эд.

Директор быстро повернулся и посмотрел на Эда одним большим глазом, а другим – совсем маленьким, потому что он одну бровь опустил.

– Что ты сказал? – спросил директор.

Наша учительница быстро ответила ему:

– Ничего, господин директор, у него кашель.

– Нет, мадемуазель, – сказал Аньян, – я слышал, что он сказал...

Учительница не дала ему договорить, она ему сказала, что она его ни о чем не спрашивает.

– Точно, паршивый ябедник, – сказал Эд, – тебя не спросили!

Аньян заплакал и начал говорить, что никто его не любит, что он несчастный, что он плохо себя чувствует, что он все расскажет своему папе и тогда все увидят, что будет, и что учительница сказала Эду не говорить без ее разрешения. Директор провел рукой по лбу, как бы вытирая его. Он спросил у учительницы, закончен ли этот разговор и может ли он продолжать. Учительница покраснела, и ей это было очень к лицу, она почти так же красива, как мама, но у нас обычно краснеет папа.

– Хорошо, – сказал директор, – эти три мальчика подойдут к господину министру и преподнесут ему цветы. Мне нужно что-нибудь похожее на букет цветов, для репетиции.

Бульон, наш воспитатель, сказал:

– У меня идея, господин директор, я сейчас вернусь. – И он убежал и вернулся с тремя метелками из больших перьев.

Директор сначала немного удивился, а потом одобрил: мол, для репетиции сойдет. Бульон дал каждому по метелке – Эду, Аньяну и мне.

– Хорошо, – сказал директор. – Теперь, дети, вообразим, что я господин министр, вы идете мне навстречу и отдаете мне метелки.

Мы сделали, как он нам сказал, и отдали ему метелки. Директор держал перья в руках, и вдруг он рассердился. Он увидел Жофруа и сказал ему:

– Эй вы, там! Я видел, как вы смеялись. Мне очень интересно, что вас так рассмешило. Мы бы все посмеялись с вами вместе.

– То, что вы сказали, месье, – ответил Жофруа. – Идея приколоть банты на волосы Николя, Эда и этого паршивого любимчика Аньяна, от этого мне и стало смешно!

– Ты хочешь получить кулаком по носу? – спросил Эд.

– Как бы не так! – сказал я.

И Жофруа влепил мне затрещину. Мы подрались, к нам присоединились и другие ребята, кроме Аньяна, он катался по полу, крича, что он не был паршивым любимчиком и что никто его не любит, и что его папа пожалуется министру. Директор размахивал перьями и кричал:

– Прекратите! Ну прекратите же!

Кругом все бегали, а мадемуазель Ванденберг стало плохо, это было ужасно.

На следующий день, когда приехал министр, все прошло прекрасно, но мы этого не видели. Нас всех загнали в прачечную, и даже если бы министр захотел нас увидеть, он не смог бы этого сделать, потому что дверь была закрыта на ключ.

Дурацкие идеи у директора!


Je fume

Je fume

J’étais dans le jardin et je ne faisais rien, quand est venu Alceste et il m’a demandé ce que je faisais et je lui ai répondu : « Rien. »
Alors, Alceste m’a dit : « Viens avec moi, j’ai quelque chose à te montrer, on va rigoler. » Moi, j’ai tout de suite suivi Alceste, on s’amuse bien tous les deux. Alceste, je ne sais pas si je vous l’ai dit, c’est un copain qui est très gros et qui mange tout le temps. Mais là, il ne mangeait pas, il avait la main dans la poche et, pendant que nous marchions dans la rue, il regardait derrière lui comme pour voir si on ne nous suivait pas. « Qu’est-ce que tu veux me montrer, Alceste? » j ‘ai demandé. « Pas encore », il m’a dit.
Enfin, quand on a tourné le coin de la rue, Alceste a sorti de sa poche un gros cigare. «Regarde, il m’a dit, et c’est un vrai, pas en chocolat! »Ça, qu’il n’était pas en chocolat, il n’avait pas besoin de me le dire, si le cigare avait été en chocolat, Alceste ne me l’aurait pas montré, il l’aurait mangé.
Moi, j’étais un peu déçu, Alceste m’avait dit qu’on allait rigoler. « Et qu’est-ce qu’on va faire avec ce cigare? » j’ai demandé. « Cette question! m’a répondu Alceste, on va le fumer, pardi! » Je n’étais pas tellement sûr que ce soit une bonne idée de fumer le cigare, et puis, j’avais bien l’impression que ça ne plairait pas à maman et à papa, mais Alceste m’a demandé si mon papa et ma maman m’avaient défendu de fumer le cigare. J’ai réfléchi, et là, je dois dire que papa et maman m’ont défendu de faire des dessins sur les murs de ma chambre, de parler à table quand il y a des invités sans que je sois interrogé, de remplir la baignoire pour jouer avec mon bateau, de manger des gâteaux avant le dîner, de claquer les portes, de me mettre les doigts dans le nez et de dire des gros mots, mais, de fumer le cigare, ça, papa et maman ne me l’ont jamais défendu.
«Tu vois, m’a dit Alceste. De toute façon, pour qu’on n’ait pas d’histoires, nous allons nous cacher quelque part où nous pourrons fumer tranquillement. » Moi, j’ai proposé qu’on aille dans le terrain vague qui n’est pas loin de la maison. Papa, il n’y va jamais. Alceste a dit que c’était une bonne idée et nous allions déjà passer la palissade pour entrer dans le terrain tague, quand Alceste s’est frappé le front. «Tu as du feu? » il m’a demandé, je lui ai répondu que non. «Ben alors, a dit Alceste, comment on va faire pour le fumer, ce cigare? » J’ai proposé qu’on demande du feu à un monsieur dans la rue, je l’ai déjà vu faire à mon papa et c’est très amusant, parce que l’autre monsieur essaie toujours d’allumer son briquet et avec le vent il ne peut pas, alors il donne sa cigarette à papa et papa appuie sa cigarette contre celle du monsieur et la cigarette du monsieur est toute chiffonnée et le monsieur n’est pas tellement content. Mais Alceste m’a dit que j’étais tombé sur la tête et que jamais un monsieur ne voudrait nous donner du feu parce qu’on était trop petits. Dommage, ça m’aurait amusé de chiffonner la cigarette d’un monsieur avec notre gros cigare. « Et si on allait acheter des allumettes chez un marchand de tabac? » j ‘ai dit. « T’as des Sous? » m’a demandé Alceste. Moi j’ai dit qu’on pourrait se cotiser comme à la fin de l’année, à l’école, pour acheter un cadeau à la maîtresse. Alceste s’est fâché, il a dit que lui il mettait le cigare, qu’il était juste que je paie les allumettes. «Tu l’as payé, le cigare? »j’ai demandé. « Non, m’a dit Alceste, je l’ai trouvé dans le tiroir du bureau de mon papa, et, comme mon papa ne fume pas le cigare, ça ne va pas le priver et il ne verra jamais que le cigare n’est plus là. — Si t’as pas payé le cigare, il n’y a pas de raison que je pale les allumettes », j’ai dit. Finalement, j’ai accepte d’acheter les allumettes, à condition qu’Alceste vienne avec moi dans le bureau de tabac, j ‘avais un peu peur d’y aller seul.
Nous sommes entrés dans le bureau de tabac et la dame nous a demandé : « Qu’est-ce que vous vouiez, mes lapins? — Des allumettes » j’ai dit. «C’est pour nos papas », a dit Alceste, mais ça, ce n’était pas malin, parce que la dame s’est méfiée et elle a dit que nous ne devions pas jouer avec des allumettes, qu’elle ne voulait pas nous en vendre et que nous étions des petits garnements. Moi, j’aimais mieux avant, quand Alceste et moi on était des lapins.
Nous sommes sortis du bureau de tabac et nous étions bien embêtés. C’est difficile de fumer le cigare, quand on est petit! «Moi j ‘ai un cousin qui est boy-scout, m’a dit Alceste. Il paraît qu’on lui a appris à faire du feu en frottant des bouts de bois. Si on était boy-scouts, on saurait comment faire pour fumer le cigare. » Je ne savais pas qu’on apprenait ces choses-là, chez les boy-scouts, mais il ne faut pas croire tout ce que raconte Alceste. Moi, je n’ai jamais vu de boy-scout fumer le cigare.
«J’en ai assez de ton cigare, j’ai dit à Alceste, je rentre chez moi. — Oui, a dit Alceste, d’ailleurs je commence à avoir faim et je ne veux pas être en retard pour le goûter, il y a du baba. » Et, tout d’un coup, on a vu par terre, sur le trottoir, une boîte d’allumettes! Vite, on l’a ramassée et on a vu qu’il restait une allumette dedans. Alceste était tellement nerveux qu’il en a oublié son baba. Et pour qu’Alceste oublie un baba, il faut qu’il soit drôlement nerveux! « Allons vite dans le terrain vague! » a crié Alceste.
Nous avons couru et nous avons passé la palissade, là où il manque une planche. Il est chouette le terrain vague, nous y allons souvent, pour jouer. Il y a de tout, là-bas : de l’herbe, de la boue, des pavés, des vieilles caisses, des boîtes de conserve, des chats et surtout, surtout, une auto! C’est une vieille auto, bien sûr, elle n’a plus de roues, ni de moteur, ni de portes, mais nous, on s’amuse bien là-dedans, on fait vrom, vrom et on joue aussi à l’autobus, ding, ding, fin de section, complet. C’est terrible!
«Nous allons fumer dans l’auto », a dit Alceste. Nous y sommes entrés et, quand nous nous sommes assis, les ressorts dans les fauteuils ont fait un drôle de bruit, comme le fauteuil de pépé, chez mémé, que mémé ne veut pas faire arranger parce qu’il lui rappelle pépé.
Alceste a mordu le bout du cigare et il l’a crache. Il m’a dit qu’il avait vu faire ça dans un film de bandits. Et puis, on a fait bien attention de ne pas gâcher l’allumette et tout s’est bien passé. Alceste, comme le cigare était à lui, c’était lui qui commençait, aspirait en faisant des tas de bruit et il y avait beaucoup de fumée. Le premier coup, ça l’a surpris, Alceste, ça l’a fait tousser et il m’a passé le cigare. J’ai aspiré, moi aussi, et, je dois dire que je n’ai pas trouvé ça tellement bon et ça m’a fait tousser, aussi. « Tu ne sais pas, m’a dit Alceste, regarde! La fumée par le nez! » Et Alceste a pris le cigare et il a essayé de faire passer la fumée par son nez, et ça, ça l’a rudement fait tousser. Moi, j’ai essayé à mon tour et j’ai mieux réussi, mais la fumée m’a fait piquer les yeux. On rigolait bien.
On était là à se passer le cigare, quand Alceste m’a dit : « Ça me fait tout chose, je n’ai plus faim. » Il était vert, Alceste, et puis, tout d’un coup, il a été drôlement malade. Le cigare, on l’a jeté, moi, j’avais la tête qui me tournait et j’avais un peu envie de pleurer. « Je rentre chez ma maman », a dit Alceste et il est parti en se tenant le ventre. Je crois qu’il ne mangera pas de baba ce soir.
Je suis rentré à la maison, aussi. Ça n’allait pas très fort. Papa était assis dans le salon en fumant sa pipe, maman tricotait et moi j’ai été malade. Maman était très inquiète, elle m’a demandé ce que j’avais, je lui ai dit que c’était la fumée, mais je n’ai pas pu continuer à lui expliquer le coup du cigare, parce que j’ai encore été malade. « Tu vois, a dit maman à papa, je t’ai toujours dit que cette pipe empestait! » Et, à la maison, depuis que j ‘ai fumé le cigare, papa n’a plus le droit de fumer la pipe.

Перевод на русский:

Я курю

Я был в саду и ничего но делал, когда пришел Альсест и спросил меня, что я делаю. Я ему ответил:

– Ничего.

Тогда Альсест предложил мне:

– Пойдем со мной, я тебе что-то покажу, вот посмеемся-то.

Я сразу же пошел с Альсестом, нам вдвоем всегда весело. Альсест, я не знаю, говорил ли я вам это, очень толстый парень, он все время ест. Но тогда он не ел, он держал руку в кармане. Пока мы шли по улице, он все время оглядывался, не идет ли кто за нами.

– Что ты хочешь мне показать, Альсест? – спросил я.

– Подожди, – ответил мне Альсест.

Альсест вынул из кармана большую сигару.

– Смотри, – сказал он мне, – это настоящая, не шоколадная!

То, что она не из шоколада, он мог мне не говорить. Если бы она была из шоколада, Альсест мне бы ее не показывал, он бы ее съел.

Я был немного разочарован. Альсест же сказал, что мы повеселимся.

– А что мы будем делать с этой сигарой? – спросил я.

– Спрашиваешь! – ответил мне Альсест. – Будем курить, черт возьми!

Я не был уверен, что это здорово придумано. И потом я знал, что это не понравится ни маме, ни папе. Но Альсест спросил меня, запрещали ли папа и мама мне курить сигару. Я стал вспоминать, что папа и мама мне запретили: рисовать на стенах моей комнаты, говорить за столом при гостях, если меня не спрашивают, наполнять ванну водой, чтобы играть с лодкой, есть сладости до обеда, хлопать дверьми, ковырять в носу и говорить грубые слова. Но курить сигару – это папа и мама мне никогда не запрещали.

– Вот видишь, – сказал мне Альсест. – В любом случае, чтобы чего-нибудь не вышло, мы где-нибудь спрячемся и сможем спокойно покурить.

Я предложил пойти на пустырь, который был недалеко от дома. Папа туда никогда не ходит. Альсесту понравилась эта идея. Мы уже прошли забор, за которым начинался пустырь, как вдруг Альсест хлопнул себя по лбу и спросил:

– У тебя есть огонь?

Я ему ответил, что нет.

– Тогда как же мы будем курить? – спросил он.

Я ему ответил, что спросим огня у кого-нибудь из прохожих, я видел, как папа это делает на улице. Мне было забавно смотреть, потому что прохожий всегда пытался зажечь зажигалку, но из-за ветра у него ничего не получалось. Тогда он давал свою сигарету папе, а папа прикасался к ней своей, сигарета прохожего мялась, и он был не очень доволен. Но Альсест мне сказал, что я дурак, что никогда никакой мужчина не даст нам огня, потому что мы маленькие. Жаль, было бы забавно посмотреть, как наша большая сигара сомнет сигарету.

– А что, если купить спички в табачной лавке? – сказал я.

– У тебя есть деньги? – спросил Альсест.

Я сказал, что можно скинуться, как это мы делаем в конце года в школе, чтобы купить подарок учительница. Альсест рассердился и сказал, что у него сигара, это было справедливо, и я должен заплатить за спички.

– А ты платил за сигару? – спросил я.

– Нет, – ответил мне Альсест. – Я ее нашел в ящике бюро моего папы, а так как папа не курит сигары, то он никогда не заметит, что ее нет.

– Если ты не платил за сигару, с какой стати мне платить за спички? сказал я.

В конце концов я согласился купить спички при условии, что Альсест пойдет со мной в табачную лавку – мне немножко страшно было идти туда одному.

Мы вошли в табачную лавку, хозяйка магазина нас спросила:

– Что хотите, кролики?

– Спички, – сказал я.

– Для наших родителей, – добавил Альсест, но это было не очень удачно, потому что пожилая дама нам не поверила.

Она сказала, что мы не должны играть со спичками, что она не может их нам продать и что мы маленькие пострелы. Мне больше понравилось первое определение, когда Альсест и я были кроликами.

Мы вышли из табачной лавки расстроенные. Трудно курить сигару, если ты маленький!

– У меня есть двоюродный брат, он бойскаут, – сказал мне Альсест. Его, наверное, научили, как добывать огонь, натирая деревянные поверхности. Если бы мы были бойскаутами, мы бы знали, как выкурить сигару.

Я не знал, что этим вещам учат бойскаутов, но не надо верить всему, что рассказывает Альсест. Я никогда не видел бойскаутов, курящих сигары.

– Хватит с меня твоей сигары, – сказал я Альсесту. – Я иду домой.

– Да, – сказал Альсест, – я уже есть захотел, я не хочу опаздывать к полднику, у нас будет ромовая баба.

И вдруг мы увидели на тротуаре спичечную коробку. Мы ее быстро подняли и увидели, что в коробке всего лишь одна спичка. Альсест так разнервничался, что забыл про ромовую бабу, а ему нужно для этого очень разволноваться.

– Пошли быстро на пустырь! – закричал Альсест.

Мы побежали, пролезли через забор, там, где нет одной доски. Этот пустырь – мировой, мы часто сюда приходим играть. Там все есть: трава, грязь, камни, старые ящики, коробки из-под консервов, кошки, а самое главное – там есть автомобиль. Это, конечно, старая машина, у нее нет ни колес, ни мотора, ни дверей, но нам там очень хорошо, внутри этой машины. Мы играем в автобус: «Динь-динь, конец участка, свободных мест нет». Это ужасно интересно!

– Будем курить в машине, – сказал Альсест.

Мы вошли в машину. Когда мы садились, пружины кресел издали странный звук, такой же, как в дедушкином кресле у бабушки, которое бабушка не хочет чинить, так как оно напоминает ей о дедушке.

Альсест откусил кончик сигары и выплюнул его. Он мне сказал, что он видел в фильме про бандитов, как это делается. Потом мы осторожно зажгли спичку, и все прошло хорошо. Так как сигара была у Альсеста, он первый начал курить, и было очень много дыма. После первой затяжки Альсест закашлялся и протянул сигару мне. Я вдохнул и должен сказать, что не нашел это приятным. Я тоже закашлялся.

– Ты не умеешь, – сказал мне Альсест, – смотри! Дым идет через нос!

Альсест взял у меня сигару и попробовал пропустить дым через нос, это вызвало у него сильный кашель. Потом я попробовал, у меня лучше получилось, но дым начал есть мне глаза. Здорово мы позабавились!

Когда мы попробовали еще раз затянуться, Альсест сказал мне:

– Со мной произошло что-то непонятное, мне расхотелось есть.

Он позеленел, потом вдруг ему стало плохо. Мы бросили сигару. У меня жутко кружилась голова и хотелось плакать.

– Я пойду к маме, – сказал Альсест.

Он встал, держась за живот. Я думаю, что в этот вечер он не будет есть ромовую бабу.

Я тоже пошел домой. Было не очень-то весело. Папа сидел в кресле и курил трубку, мама вязала, а я был больной. Мама очень беспокоилась, она спрашивала, что со мной. Я ей сказал, что это от дыма, я не мог ей все рассказать о сигаре, мне было еще очень плохо.

– Ты видишь, – сказала мама папе, – я всегда говорила, что твоя трубка – это зараза!

С тех пор папе было запрещено курить трубку в доме.


Le petit poucet

Le petit poucet

La maîtresse nous a expliqué que le directeur de l’école allait partir, il prenait sa retraite. Pour fêter ça, on prépare des choses terribles, à l’école, on va faire comme pour la distribution des prix : les papas et les mamans viendront, on mettra des chaises dans la grande classe, des fauteuils pour le directeur et les professeurs, des guirlandes et une estrade pour faire la représentation. Les comiques, comme d’habitude, ça va être nous, les élèves.
Chaque classe prépare quelque chose. Les grands vont faire la gymnastique, ils se mettent tous les uns Sur les autres et celui qui est le plus haut, il agite Un petit drapeau et tout le monde applaudit. Ils ont fait ça, l’année dernière, pour la distribution des prix et c’était très chouette, même si à la fin ça a un peu raté pour le drapeau, parce qu’ils sont tombés avant de l’agiter. La classe au-dessus de la nôtre va danser, Ils seront tous habillés en paysans, avec des sabots, ils se mettront en rond, taperont sur l’estrade avec les sabots, mais au lieu d’agiter un drapeau, ils agiteront des mouchoirs en criant « youp-là! » Eux aussi, ils ont fait ça l’année dernière, c’était moins bien que la gymnastique, mais ils ne sont pas tombés. Il y a une classe qui va chanter Frère Jacques et un ancien élève qui va réciter un compliment et nous dire que c’est parce que le directeur lui a donné de bons conseils qu’il est devenu un homme et secrétaire à la mairie.
Nous, ça va être formidable! La maîtresse nous a dit que nous allions jouer une pièce! Une pièce comme dans les théâtres et dans la télévision de Clotaire, parce que papa n’a pas voulu encore en acheter une.
La pièce s’appelle Le Petit Poucet et le Chat Botté, et aujourd’hui, en classe, nous faisons la première répétition, la maîtresse doit nous dire quels rôles on va jouer. Geoffroy, à tout hasard, est venu habillé en cow-boy, son papa est très riche et il lui achète des tas de choses, mais la maîtresse n’a pas tellement aimé le déguisement de Geof¬froy. «Je t’ai déjà prévenu, Geoffroy, elle lui a dit, que je n’aime pas te voir venir à l’école déguisé. D’ailleurs, il n’y a pas de cow-boys dans cette pièce. — Pas de cow-boys? a demandé Geoffroy, et vous appelez ça une pièce? Ça va être rien moche! » et la maîtresse l’a mis au piquet.
L’histoire de la pièce est très compliquée et je n’ai pas très bien compris quand la maîtresse nous l’a racontée. Je sais qu’il y a le Petit Poucet qui cherche ses frères et il rencontre le Chat Botté et il y a le marquis de Carabas et un ogre qui veut manger les frères du Petit Poucet et le Chat Botté aide le Petit Poucet et l’ogre est vaincu et il devient gentil et je crois qu’à la fin il ne mange pas les frères du Petit Poucet et tout le monde est content et ils mangent autre chose.
«Voyons, a dit la maîtresse, qui va jouer le rôle du Petit Poucet? — Moi, mademoiselle, a dit Agnan. C’est le rôle principal et je suis le premier de la classe! » C’est vrai qu’Agnan est le premier de la classe, c’est aussi le chouchou et un mauvais camarade qui pleure tout le temps et qui porte des lunettes et on ne peut pas lui taper dessus a cause d’elles. «T’as une tête à jouer le Petit Poucet, comme moi à faire de la dentelle! » a dit Eudes, un copain, et Agnan s’est mis à pleurer et la maîtresse a mis Eudes au piquet, à côté de Geoffroy.
« Il me faut un ogre, maintenant, a dit la maîtresse, un ogre qui a envie de manger le Petit poucet! » Moi, j’ai proposé que l’ogre soit Alceste, parce qu’il est très gros et il mange tout le temps. Mais Alceste n’était pas d’accord, il a regardé Agnan et il a dit : «Je ne mange pas de ça, moi!» C’est la première fois que je lui vois l’air dégoûté, à Alceste, c’est vrai que l’idée de manger Agnan, ce n’est pas tellement appétissant. Agnan s’est vexé qu’on ne veuille pas le manger. «Si tu ne retires pas ce que tu as dit, a crié Agnan, je me plaindrai à mes parents et je te ferai renvoyer de l’école! — Silence! a crié la maîtresse. Alceste, tu feras la foule des villageois et puis aussi, tu seras le souffleur, pour aider tes camarades pendant la représentation. »L’idée de souffler aux copains, comme quand ils sont au tableau, ça l’a amusé, Alceste, il a pris un biscuit dans sa poche, se l’est mis dans la bouche et il a dit : « D’ac! — En voilà une façon de s’exprimer, a crié la maîtresse, veux-tu parler correctement! — D’ac, mademoiselle », a corrigé Alceste et la maîtresse a poussé un gros soupir, elle a l’air fatiguée, ces jours-ci.
Pour le Chat Botté, la maîtresse avait d’abord choisi Maixent. Elle lui avait dit qu’il aurait un beau costume, une épée, des moustaches et une queue. Maixent était d’accord pour le beau cos¬tume, les moustaches et surtout l’épée, mais il ne Voulait rien savoir pour la queue. « J’aurai l’air d’un singe », il a dit. « Ben quoi, a dit Joachim, tu Seras naturel! » et Maixent lui a donné un coup de pied, Joachim lui a rendu une gifle, la maîtresse les a mis tous les deux au piquet et elle m’a dit que le Chat Botté ce serait moi et que si ça ne me plaisait pas c’était le même prix, parce qu’elle commençait a en avoir assez de cette bande de garnements et elle plaignait beaucoup nos parents d’avoir à nous élever et que si ça continuait comme ça on finirait au bagne et elle plaignait les gardiens.
Après avoir choisi Rufus pour faire l’ogre et Clotaire le marquis de Carabas, la maîtresse nous a donné des feuilles écrites à la machine, où il y avait ce que nous avions à dire. La maîtresse a vu qu’il y avait des tas d’acteurs au piquet, alors, elle leur a dit de revenir pour aider Alceste à faire la foule des villageois. Alceste n’était pas content, il voulait faire la foule tout seul, mais la maîtresse lui a dit de se taire. « Bon, a dit la maîtresse, on va commencer, lisez bien vos rôles. Agnan, voilà ce que tu vas faire tu arrives ici, tu es désespéré, c’est la forêt, tu cherches tes frères et tu te trouves devant Nicolas, le Chat Botté. Vous autres, la foule, vous dites, tous ensemble : mais, c’est le Petit Poucet et le Chat Botté! Allons-y. »
Nous nous sommes mis devant le tableau noir. Moi, j’avais une règle à ma ceinture pour faire semblant que c’était l’épée et Agnan a commencé à`lire son rôle. « Mes frères, il a dit, où sont mes pauvres frères! — Mes frères, a crié Alceste, où sont mes pauvres frères! — Mais enfin, Alceste, que fais-tu? » a demandé la maîtresse. « Ben quoi, a répondu Alceste, je suis le souffleur, alors, je souf¬fle! — Mademoiselle, a dit Agnan, quand Alceste souffle, il m’envoie des miettes de biscuit sur mes lunettes et je n’y vois plus rien! Je me plaindrai a mes parents! » Et Agnan a enlevé ses lunettes pour les essuyer, alors, Alceste en a vite profité et il lui a donné une gifle. « Sur le nez! a crié Eudes, tape sur le nez! » Agnan s’est mis à crier et à pleurer. Il a dit qu’il était malheureux et qu’on voulait le tuer et il s’est roulé par terre. Maixent, Joachim et Geoffroy ont commencé à faire la foule : « Mais c’est le Petit Poucet, ils disaient, et le Chat Botté! »Moi je me battais avec Rufus. J’avais la règle et lui un plumier. La répétition marchait drôlement bien, quand tout d’un coup, la maîtresse a crié «Assez! A vos places! Vous ne jouerez pas cette pièce pen¬dant la fête. Je ne veux pas que monsieur le Direc¬teur voie ça! » Nous sommes tous restés la bouche ouverte.
C’était la première fois que nous entendions la maîtresse punir le directeur!

Перевод на русский:

Мальчик с пальчик

Учительница объяснила нам, что директор школы увольняется, он выходит на пенсию. Чтобы отметить это событие, в школе идут большие приготовления, похожие на те, когда раздают награды: придут папы и мамы, в большом классе поставят стулья, кресла для директора и преподавателей, развесят цветочные гирлянды и устроят эстраду для представлений. Актерами, как всегда, будем мы, ученики.

Каждый класс должен был что-нибудь подготовить. Старшие – показать гимнастические упражнения. Они встанут друг на друга, и тот, кто окажется на самом верху, будет махать флажком, и все станут аплодировать. Они это делали в прошлом году, когда раздавали премии, было ужасно интересно, хотя в самом конце тот, что стоял на самом верху, не помахал флажком, и все свалились. Класс старше нас будет танцевать. Они все будут одеты в костюмы сельских жителей и наденут сабо[1]. Они поведут хоровод, потопают ногами по сцене, а вместо флажков помашут платками, крича «оп-ля!». Это они уже делали в прошлом году, это не так интересно, как гимнастика, но зато они не свалились, как те. Другой класс будет петь «Братец Жак», а бывший ученик, которому наш директор помог выйти в люди и стать секретарем в мэрии, прочтет приветствие.

У нас все шло отлично! Учительница сказала, что мы будем играть настоящую пьесу. Пьесу такую, как в театрах и по телевизору у Клотэра. Ведь мой папа не захотел покупать телевизор.

Пьеса называется «Мальчик с Пальчик и Кот в Сапогах», и сегодня в классе у нас будет первая репетиция. Учительница раздаст нам роли. Жофруа на всякий случай пришел в школу в ковбойском костюме, у него очень богатый папа, он ему покупает кучу вещей, но учительнице не очень нравятся переодевания Жофруа.

– Я тебя уже предупреждала, Жофруа, – сказала она ему, – я не люблю, когда ты приходишь в школу переодетым. Кстати, в этой пьесе нет ковбоев.

– Нет ковбоев? – спросил Жофруа. – И вы это называете пьесой? Тогда, наверное, какое-то барахло?

И учительница поставила его в угол.

Содержание пьесы очень трудное, я не все понял, когда учительница нам ее пересказывала. Я понял, что там есть Мальчик с Пальчик, который ищет своих братьев и встречает Кота в Сапогах. Там еще есть маркиз Карабас и Людоед, который хочет съесть братьев Мальчика с Пальчика, а Кот в Сапогах помогает Мальчику с Пальчику, чтобы Людоеда победили и он стал добрым. Думаю, что в конце концов он не съест братьев Мальчика с Пальчика и все будут довольны. Они съедят что-нибудь другое.

– Ну ладно, – сказала учительница. – Кто будет играть роль Мальчика с Пальчика?

– Я, мадемуазель, – сказал Аньян. – Это главная роль, а я первый ученик в классе!

Это верно, Аньян – первый ученик в классе и любимчик учительницы, но плохой товарищ, и плачет все время, и носит всегда очки, и его нельзя бить по голове из-за этих очков.

– Ты можешь играть Мальчика с Пальчика, как я плести кружева? – сказал Эд.

И Аньян начал плакать. Учительница поставила Эда в угол рядом с Жофруа.

– Теперь мне нужен Людоед, – сказала учительница. – Людоед, который хочет съесть Мальчика с Пальчика!

Я предложил Альсеста на роль Людоеда, потому что он толстый и все время ест. Но Альсест не согласился, он посмотрел на Аньяна и сказал:

– Я такое не ем!

Впервые я увидел отвращение на лице Альсеста: действительно, съесть Aньяна вовсе неаппетитно. Аньян рассердился, что его не хотят есть.

– Если ты не возьмешь свои слова обратно, – закричал Аньян, – я пожалуюсь родителям и тебя выгонят из школы!

– Замолчите! – закричала учительница. – Альсест, ты будешь представлять толпу деревенских жителей, а также будешь суфлером, чтобы помогать своим товарищам во время представления.

Идея подсказывать ребятам, когда они у доски, Альсесту понравилась. Он вынул сухарь из кармана, засунул его в рот и сказал:

– Согласен!

– Что за тон! – закричала учительница.

– Согласен, мадемуазель, – исправился Альсест, и учительница глубоко вздохнула. Последние дни у нее был усталый вид.

На роль Кота в Сапогах учительница выбрала сначала Мексента. Она ему сказала, что у него будет красивый костюм, шпага, усы и хвост. Мексенту нравился красивый костюм, усы и особенно шпага, но он ни за что не хотел носить хвост.

– Я буду похож на обезьяну, – сказал он.

– Очень хорошо, – сказал Иохим, – ты будешь походить на себя!

Мексент двинул его ногой, Иохим ответил ему пощечиной, учительница поставила их обоих в угол, а мне сказала, что я буду Котом в Сапогах. А если мне это не нравится, то будет то же самое, что и с теми, кто уже стоит в углу. Что с нее хватит, что она устала управлять этой бандой бездельников, что ей жаль наших родителей, которым приходится нас воспитывать, и что если так будет продолжаться, мы закончим каторгой. Мол, она сочувствует тем, кто будет нашими воспитателями. После того как были выбраны Руфю Людоедом, а Клотэр маркизом Карабасом, учительница раздала нам наши роли, напечатанные на пишущей машинке. Когда она увидела, что целая куча актеров стоит по углам, она их вернула на место, чтобы они помогли Альсесту создать толпу деревенских жителей. Альсесту это не понравилось, он хотел один быть толпой, но учительница велела ему замолчать.

– Начнем, – сказала она, – читайте хорошенько свои роли. Аньян, ты вот что будешь делать: ты приходишь, ты расстроен, ты в лесу ищешь своих братьев, и вдруг ты очутился перед Николя – Котом в Сапогах. Все остальные – это толпа, вы все одновременно говорите: «Но ведь это Мальчик с Пальчик и Кот в Сапогах!» Начали!

Мы все встали перед черной доской. У меня за поясом была линейка вместо шпаги, а Аньян начал читать свою роль.

– Братья мои, – сказал он, – где мои бедные братья?

– Братья мои, – закричал Альсест, – где мои бедные братья?

– Ну, хватит, Альсест, что ты делаешь? – спросила учительница.

– Ну и что, – ответил Альсест, – я ведь суфлер!

– Мадемуазель, – сказал Аньян. – Когда Альсест подсказывает, в мои очки летят сухарные крошки, и я ничего не вижу! Я пожалуюсь своим родителям! – И Аньян снял свои очки, чтобы протереть, тогда Альсест этим воспользовался и дал ему пощечину.

– В нос! – кричал Эд. – Дай ему в нос!

Аньян стал кричать и плакать. Он говорил, что он несчастный, что его хотят убить. И он начал кататься по полу. Мексент и Жофруа начали представлять толпу.

– Но это Мальчик с Пальчик, – говорили они, – и Кот в Сапогах!

Я дрался с Руфю. У меня была линейка, а у него пенал. Репетиция проходила забавно, как вдруг учительница закричала:

– Хватит! По местам! Вы не будете играть эту пьесу на празднике! Я не хочу, чтобы господин директор видел это!

Мы все стояли с открытыми ртами.

Впервые мы поняли, как учительница наказывает директора!

[1] Сабо — деревянные башмаки (франц.).


Le vélo

Le vélo

Papa ne voulait pas m’acheter de vélo. Il disait toujours que les enfants sont très imprudents et qu’ils veulent faire des acrobaties et qu’ils cassent leurs vélos et qu’ils se font mal. Moi, je disais à papa que je serais prudent et puis je pleurais et puis je boudais et puis je disais que j’allais quitter la maison, et, enfin, papa a dit que j’aurais un vélo si j’étais parmi les dix premiers à la composition d’arithmétique.
C’est pour ça que j’étais tout content hier en rentrant de l’école, parce que j’étais dixième à la composition. Papa, quand il l’a su, il a ouvert des grands yeux et il a dit : «Ça alors, eh ben ça alors» et maman m’a embrassé et elle m’a dit que papa m’achèterait tout de suite un beau vélo et que c’était très bien d’avoir réussi ma composition d’arithmétique, il faut dire que j’ai eu de la chance, parce qu’on n’était que onze pour faire la composition, tous les autres copains avaient la grippe et le onzième c’était Clotaire qui est tou¬jours le dernier mais lui ce n’est pas grave parce qu’il a déjà un vélo.
Aujourd’hui, quand je suis arrivé à la maison, j’ai vu papa et maman qui m’attendaient dans le jardin avec des gros sourires sur la bouche.
«Nous avons une surprise pour notre grand gar¬çon! » a dit maman et elle avait des yeux qui rigo¬laient, et papa est allé dans le garage et il a ramené, vous ne le devinerez pas : un vélo! Un vélo rouge et argent qui brillait, avec une lampe et une son¬nette. Terrible! Moi, je me suis mis à courir et puis, j’ai embrassé maman, j’ai embrassé papa et j’ai embrassé le vélo. «Il faudra me promettre d’être prudent, a dit papa, et de ne pas faire d’acrobaties!» J’ai promis, alors maman m’a embrassé, elle m’a dit que j’étais son grand garçon à elle et qu’elle allait préparer une crème au chocolat pour le dessert et elle est rentrée dans la maison. Ma maman et mon papa sont les plus chouettes du monde!
Papa, il est resté avec moi dans le jardin. « Tu sais, il m’a dit, que j’étais un drôle de champion cycliste et que si je n’avais pas connu ta mère, je serais peut-être passé professionnel? » Ça, je ne le savais pas. Je savais que papa avait été un cham¬pion terrible de football, de rugby, de natation et de boxe, mais pour le vélo, c’était nouveau. «Je vais te montrer », a dit papa, et il s’est assis sur mon vélo et il a commencé à tourner dans le jardin. Bien sûr, le vélo était trop petit pour papa et il avait du mal avec ses genoux qui lui remontaient jusqu’à la figure, mais il se débrouillait.
« C’est un des spectacles les plus grotesques aux¬quels il m’ait été donné d’assister depuis la dernière fois que je t’ai vu! » Celui qui avait parlé c’était monsieur Blédurt, qui regardait par-dessus la haie du jardin. Monsieur Blédurt c’est notre voisin, qui aime bien taquiner papa. «Tais-toi, lui a répondu papa, tu n’y connais rien au vélo! — Quoi? a crié monsieur Blédurt, sache, pauvre ignorant, que j’étais champion interrégional amateur et que je serais passé professionnel si je n’avais pas connu ma femme! » Papa s’est mis à rire. « Champion, toi? il a dit, papa. Ne me fais pas rire, tu sais à peine te tenir sur un tricycle! » Ça, ça ne lui a pas plu à monsieur Blédurt. « Tu vas voir », il a dit et il a sauté par-dessus la haie. « Passe-moi ce vélo », il a dit monsieur Blédurt en mettant la main sur le guidon, mais papa refusait de lâcher le vélo. «On ne t’a pas fait signe, Blédurt, a dit papa, rentre dans ta tanière! — Tu as peur que je te fasse honte devant ton malheureux enfant? » a demandé mon¬sieur Blédurt. « Tais-toi, tiens, tu me fais de la peine, voilà ce que tu me fais! » a dit papa, il a arraché le guidon des mains de monsieur Blédurt et il a recommencé à tourner dans le jardin. «Grotesque! » a dit monsieur Blédurt, « Ces paroles d envie ne m’atteignent pas », a répondu papa.
Moi, je courais derrière papa et je lui ai demandé Si je pourrais faire un tour sur mon vélo, mais il ne m'écoutait pas, parce que monsieur Blédurt s’est mis à rigoler en regardant papa et papa a dérapé sur les bégonias. « Qu’est-ce que tu as à rire bête¬ment? » a demandé papa. « Je peux faire un tour, maintenant? » j’ai dit. « Je ris parce que ça m’amuse de rire! » a dit monsieur Blédurt. « C’est mon vélo, après tout », j’ai dit. « Tu es complète¬ment idiot, mon pauvre Blédurt », a dit papa. «Ah oui? » a demandé monsieur Blédurt. « Oui! » a répondu papa. Alors, monsieur Blédurt s’est approché de papa et il a poussé papa qui est tombé avec mon vélo dans les bégonias. « Mon vélo! » j’ai crié. Papa s’est levé et il a poussé monsieur Blédurt qui est tombé à son tour en disant «Non mais, essaie un peu! »
Quand ils ont cessé de se pousser l’un l’autre, monsieur Blédurt a dit « J’ai une idée, je te fais une course contre la montre autour du pâté de maisons, on verra lequel de nous deux est le plus fort! Pas question, a répondu papa, je t’interdis de monter sur le vélo de Nicolas! D’ailleurs, gros comme tu l’es, tu le casserais, le vélo. — Dégon¬flé! » a dit monsieur Blédurt. «Dégonflé? moi? a crié papa, tu vas voir! » Papa a pris le vélo et il est sorti sur le trottoir. Monsieur Blédurt et moi nous l’avons suivi. Moi, je commençais à en avoir assez et puis je ne m’étais même pas assis sur le vélo! « Voilà, a dit papa, on fait chacun un tour du pâté de maisons et on chronomètre, le gagnant est pro¬clamé champion. Ce n’est d’ailleurs qu’une forma¬lité, pour moi, c’est gagné d’avance! — Je suis heureux que tu reconnaisses ta défaite », a dit monsieur Blédurt. «Et moi, qu’est-ce que je fais?» J’ai demandé. Papa s’est retourné vers moi, tout surpris, comme s’il avait oublié que j’étais là. « Toi? il m’a dit papa, toi? Eh bien, toi, tu seras le chronométreur. Monsieur Blédurt va te donner sa montre. » Mais monsieur Blédurt ne voulait pas la donner, sa montre, parce qu’il disait que les enfants ça cassait tout, alors papa lui a dit qu’il était radin et il m’a donné sa montre à lui qui est chouette avec une grande aiguille qui va très vite mais moi j’aurais préféré mon vélo.
Papa et monsieur Blédurt ont tiré au sort et c’est monsieur Blédurt qui est parti le premier. Comme c’est vrai qu’il est assez gros, on ne voyait presque pas le vélo et les gens qui passaient dans la rue se retournaient en rigolant pour le regarder, monsieur Blédurt. Il n’allait pas très vite et puis, il a tourné le coin et il a disparu. Quand on l’a vu revenir par l’autre coin, monsieur Blédurt était tout rouge, il tirait la langue et il faisait des tas de zigzags. « Combien? » il a demandé quand il est arrivé devant moi. « Neuf minutes et la grande aiguille entre le cinq et le six », j’ai répondu. Papa s’est mis à rigoler. «Ben mon vieux, il a dit, avec toi, le Tour de France ça durerait six mois! — Plutôt que de te livrer à des plaisanteries infantiles, a répondu monsieur Blédurt qui avait du mal à respirer, essaie de faire mieux! » Papa a pris le vélo et il est parti.
Monsieur Blédurt qui reprenait sa respiration et moi qui regardais la montre, on attendait. Moi, je voulais que papa gagne, bien sûr, mais la montre avançait et on a vu neuf minutes et puis après, dix minutes. « J’ai gagné! Je suis le champion! »a crié monsieur Blédurt.
A quinze minutes, on ne voyait toujours pas revenir papa. «C’est curieux, a dit monsieur Blé¬durt, on devrait aller voir ce qui s’est passé. » Et puis, on a vu papa qui arrivait. Il arrivait à pied. Il avait le pantalon déchiré, il avait son mouchoir sur le nez et il tenait le vélo à la main. Le vélo qui avait le guidon de travers, la roue toute tordue et la lampe cassée. «Je suis rentré dans une poubelle », a dit papa.
Le lendemain, j’en ai parlé pendant la récré à Clotaire. Il m’a dit qu’il lui était arrivé à peu près la même chose avec son premier vélo.
« Qu’est-ce que tu veux, il m’a dit, Clotaire, les papas, c’est toujours pareil, ils font les guignols, et, si on ne fait pas attention, ils cassent les vélos et ils se font mal. »

Перевод на русский:

Велосипед

Папа но хотел покупать мне велосипед. Он говорил, что дети очень неосторожны, вечно норовят делать трюки и разбивают свои велосипеды, Я говорил ему, что буду осторожным, потом я плакал, потом надулся, а потом сказал, что уйду из дома. Наконец пана заявил, что купит велосипед, если я буду в первой десятке по арифметике.

Вчера, возвращаясь из школы, я был в хорошем настроении: я оказался десятым по сложению. Когда об этом узнал папа, он широко раскрыл глаза и сказал:

– Вот это здорово!

А мама меня поцеловала и сказала, что папа немедленно купит мне красивый велосипед и что она очень рада, что у меня все в порядке со сложением. Надо сказать, что мне просто повезло, потому что другие ребята болели гриппом, а одиннадцатым был Клотэр, который везде последний, и потом он не в счет, у него уже был велосипед.

Сегодня, когда я пришел домой, то увидел, что папа и мама меня ждали в саду и вовсю улыбались.

– У нас сюрприз для нашего большого мальчика! – сказала мама, а глаза ее смеялись.

Папа пошел в гараж и привел – вам не догадаться! – велосипед! Серебристо-красный, весь блестящий, с лампочкой и звонком. Колоссальный! Я стал бегать, потом поцеловал маму, поцеловал папу и даже велосипед.

– Надо бы тебе пообещать быть умным мальчиком, – сказал папа, – и не заниматься трюкачеством!

Я пообещал, тогда мама меня обняла и сказала, что я ее большой мальчик и что она приготовила шоколадный крем на сладкое. Потом она ушла в дом. Моя мама и мой папа самые лучшие на свете!

Папа остался со мною в саду.

– Ты знаешь, – сказал он мне, – я был в некотором роде чемпионом в велосипедном спорте. Если бы я не познакомился с твоей матерью, я мог бы, наверное, перейти в профессионалы.

Этого я не знал. Я знал, что папа был чемпионом по футболу, по регби, по плаванию, по боксу, но по велосипедному спорту – это было для меня новостью.

– Я тебе сейчас покажу, – сказал папа.

Он сел на мой велосипед н начал ездить по саду. Конечно, велосипед был мал для папы, и ему было трудно с коленками, которые доставали почти до подбородка, но он выкручивался.

– Это одно из самых смешных зрелищ, которые я видел с того момента, как я тебя знаю! – Это сказал месье Блэд, который смотрел через забор сада.

Месье Блэд – это наш сосед, он очень любит подшучивать над папой.

– Замолчи! – ответил ему папа. – Ты ничего не понимаешь в велосипеде!

– Что? – закричал месье Блэд. – Знай же, невежда, что я был межрегиональным чемпионом-любителем и мог бы перейти в профессионалы, если бы я не познакомился со своей женой!

Папа засмеялся.

– Чемпион, ты? – сказал папа. – Не смеши, ты едва держишься на трехколесном!

Это не понравилось месье Блэду.

– Сейчас увидишь, – сказал он и перепрыгнул через ограду. – Дай мне этот велосипед, – сказал месье Блэд и положил руку на руль, но папа не выпускал велосипед из рук.

– Тебя не звали сюда, Блэд, – сказал папа. – Иди в свою берлогу!

– Ты боишься, что тебе будет стыдно перед твоим несчастным ребенком? спросил месье Блэд.

– Замолчи, ты меня оскорбил! – сказал отец. Он вырвал руль из рук месье Блэда и стал кружить по саду.

– Шут гороховый! – сказал месье Блэд.

– Да ты просто завидуешь, – ответил папа.

Я бежал за папой и просил его дать мне прокатиться на велосипеде хоть один круг, но он не слышал меня, потому что месье Блэд продолжал насмехаться над ним, а папа кружил по саду, задевая бегонии.

– Что ты ржешь? – спросил папа.

– Теперь я могу сделать круг? – спросил я.

– Я смеюсь, потому что мне смешно! – ответил месье Блэд.

– В конце концов это мой велосипед, – вставил я.

– Да ты круглый идиот, бедняга Блэд, – сказал папа.

– Да ну? – спросил месье Блэд.

– Да! – ответил папа.

Тогда месье Блэд подошел к папе, толкнул его, и он упал с моим велосипедом на бегонии.

– Мой велосипед! – закричал я.

Папа встал и толкнул месье Блэда, тот тоже упал, говоря:

– А ну, попробуй только еще!

Когда они кончили толкаться, месье Блэд сказал:

– У меня идея. Я объеду вокруг дома, и мы посмотрим, кто из нас двоих сильнее.

– Не может быть и речи, я запрещаю тебе садиться на велосипед моего сына! Кстати, ты такой толстый, что можешь его сломать.

– Да ты сам-то не умеешь ездить! – сказал месье Блэд.

– Это я-то не умею? – закричал папа. – Я тебе сейчас покажу!

Папа взял велосипед и вышел на тротуар. Мы с месье Блэдом пошли за ним. Мне уже все начинало надоедать, а главное, я еще даже не сидел на велосипеде!

– Вот, – сказал папа, – каждый сделает круг вокруг домов, засечем время. Кто выиграет, будет провозглашен чемпионом. Для меня это, конечно, формальность, я заранее знаю, что выиграю.

– Я рад, что ты признаешь свое поражение, – сказал месье Блэд.

– А что мне делать? – спросил я.

Папа повернулся ко мне крайне удивленный, словно он забыл, что я здесь.

– Ты? – сказал мне папа. – Ты? Ладно, ты будешь засекать время. Месье Блэд даст тебе свои часы.

Но месье Блэд не хотел давать мне свои часы, потому что, как он говорил, дети все портят. Тогда папа ему сказал, что он жмот, и дал мне свои дорогие часы с большой стрелкой, которая очень быстро передвигалась, но мне бы больше хотелось взять свой велосипед.

Папа и месье Блэд тянули жребий, первым выпало ехать месье Блэду. Он в самом деле очень толстый, велосипеда под ним почти не было видно. На улице прохожие шутили и смеялись над ним. Он ехал не очень быстро, потом повернул за угол и исчез.

Когда он появился с другой стороны улицы, то был весь красный. Он ехал с высунутым языком и все время делал зигзаги.

– Сколько? – спросил он, когда подъехал ко мне.

– Девять минут, а большая стрелка между пятью и шестью, – ответил я.

Папа стал подшучивать.

– Ну, старина, – сказал он, – с тобой Тур де Франс длился бы шесть месяцев!

– Вместо того чтобы отпускать детские шуточки, – ответил месье Блэд, очень тяжело дыша, – попробуй проехать лучше!

Папа взял велосипед и уехал.

Месье Блэд, которому стало немного лучше, и я, который смотрел на часы, мы стали ждать. Я, конечно, хотел, чтобы выиграл папа. Но часы шли очень быстро, прошло девять минут, потом десять.

– Я выиграл! Я – чемпион! – закричал месье Блэд.

Прошло пятнадцать минут, а папы все еще не было видно.

– Странно, – сказал месье Блэд, – надо бы пойти посмотреть, что произошло.

Потом показался папа. Он шел пешком, с разорванными брюками, одной рукой держал платок у носа, а другой нес велосипед. Руль был вывернут, колесо исковеркано, лампочка разбита.

– Я наехал на мусорный ящик, – сказал папа.

На следующий день, на переменке, я рассказывал Клотэру эту историю. Он сказал мне, что с ним случилось примерно то же самое, с его первым велосипедом.

– Что ты хочешь, – сказал мне Клотэр, – папы все одинаковые, они любят валять дурака, того и гляди и велосипед поломают, и сами разобьются.


Je suis malade

Je suis malade

Je me sentais très bien hier, la preuve, j’ai mangé des tas de caramels, de bonbons, de gâteaux, de frites et de glaces, et, dans la nuit, je me demande pourquoi, comme ça, j’ai été très malade.
Le docteur est venu ce matin. Quand il est entré dans ma chambre, j’ai pleuré, mais plus par habi¬tude que pour autre chose, parce que je le connais bien, le docteur, et il est rudement gentil. Et puis ça me plaît quand il met la tête sur ma poitrine, parce qu’il est tout chauve et je vois son crâne qui brille juste sous mon nez et c’est amusant. Le docteur n’est pas resté longtemps, il m’a donné une petite tape sur la joue et il a dit à maman : « Mettez-le à la diète et surtout, qu’il reste couché, qu’il se repose. » Et il est parti.
Maman m’a dit «Tu as entendu ce qu’a dit le docteur. J’espère que tu vas être très sage et très obéissant. » Moi, j’ai dit à maman qu’elle pouvait être tranquille. C’est vrai, j’aime beaucoup nia maman et je lui obéis toujours. Il vaut mieux, parce que, sinon, ça fait des histoires.
J’ai pris un livre et j’ai commencé à lire, c’était chouette avec des images partout et ça parlait d’un petit ours qui se perdait dans la forêt où il y avait des chasseurs. Moi j’aime mieux les histoires de cow-boys, mais tante Pulchérie, à tous mes anniver¬saires, me donne des livres pleins de petits ours, de petits lapins, de petits chats, de toutes sortes de petites bêtes. Elle doit aimer ça, tante Pulchérie.
J’étais en train de lire, là où le méchant loup allait manger le petit ours, quand maman est entrée suivie d’Alceste. Alceste c’est mon copain, celui qui est très gros et qui mange tout le temps. « Re¬garde, Nicolas, m’a dit maman, ton petit ami Alceste est venu te rendre visite, n’est-ce pas gentil? Bonjour, Alceste, j’ai dit, c’est chouette d’être venu. » Maman a commencé à me dire qu’il ne fallait pas dire « chouette » tout le temps, quand elle a vu la boîte qu’Alceste avait sous le bras. « Que portes-tu là, Alceste? » elle a demandé. « Des chocolats », a répondu Alceste. Maman, alors, a dit à Alceste qu’il était très gentil, mais qu’elle ne voulait pas qu’il me donne les chocolats, parce que j’étais à la diète. Alceste a dit à maman qu’il ne pensait pas me donner les chocolats, qu’il les avait apportés pour les manger lui-même et que si je voulais des chocolats, je n’avais qu’à aller m’en acheter, non mais sans blague. Maman a regardé Alceste, un peu étonnée, elle a soupiré et puis elle est sortie en nous disant d’être sages. Alceste s’est assis à côté de mon lit et il me regar¬dait sans rien dire, en mangeant ses chocolats. Ça me faisait drôlement envie. « Alceste, j’ai dit, tu m’en donnes de tes chocolats? T’es pas ma¬lade? » m’a répondu Alceste. « Alceste, t’es pas chouette », je lui ai dit. Alceste m’a dit qu’il ne fallait pas dire « chouette » et il s’est mis deux chocolats dans la bouche, alors on s’est battus.
Maman est arrivée en courant et elle n’était pas contente. Elle nous a séparés, elle nous a grondés, et puis, elle a dit à Alceste de partir. Moi, ça m’em¬bêtait de voir partir Alceste, on s’amusait bien, tous les deux, mais j’ai compris qu’il valait mieux ne pas discuter avec maman, elle n’avait vraiment pas l’air de rigoler. Alceste m’a serré la main, il m’a dit à bientôt et il est parti. Je l’aime bien, Alceste, c’est un copain.
Maman, quand elle a regardé mon lit, elle s’est mise à crier. Il faut dire qu’en nous battant, Alceste et moi, on a écrasé quelques chocolats sur les draps, il y en avait aussi sur mon pyjama et dans mes cheveux. Maman m’a dit que j’étais insuppor¬table et elle a changé les draps, elle m’a emmené à la salle de bains, où elle m’a frotté avec une éponge et de l’eau de Cologne et elle m’a mis un pyjama propre, le bleu à rayures. Après, maman m’a couché et elle m’a dit de ne plus la déranger. Je suis resté seul et je me suis remis à mon livre, celui avec le petit ours. Le vilain loup, il ne l’avait pas eu, le petit ours, parce qu’un chasseur avait battu le loup, mais maintenant, c’était un lion qui voulait manger le petit ours et le petit ours, il ne voyait pas le lion, parce qu’il était en train de man¬ger du miel. Tout ça, ça me donnait de plus en plus faim. J’ai pensé à appeler maman, mais je n’ai pas voulu me faire gronder, elle m’avait dit de ne pas la déranger, alors je me suis levé pour aller voir s’il n’y aurait pas quelque chose de bon dans la glacière.
Il y avait des tas de bonnes choses, dans la glacière. On mange très bien à la maison. J’ai pris dans mes bras une cuisse de poulet, c’est bon froid, du gâteau à la crème et une bouteille de lait. «Nicolas! » j’ai entendu crier derrière moi. J’ai eu très peur et j’ai tout lâché. C’était maman qui était entrée dans la cuisine et qui ne s’attendait sans doute pas à me trouver là. J’ai pleuré, à tout hasard, parce que maman avait l’air fâchée comme tout. Alors, maman n’a rien dit, elle m’a emmené dans la salle de bains, elle m’a frotté avec l’éponge et l’eau de Cologne et elle m’a changé de pyjama, parce que, sur celui que je portais, le lait et le gâteau à la crème avaient fait des éclaboussures. Maman m’a mis le pyjama rouge à carreaux et elle m’a envoyé coucher en vitesse, parce qu’il fallait qu’elle nettoie la cuisine.
De retour dans mon lit, je n’ai pas voulu repren¬dre le livre avec le petit ours que tout le monde vou¬lait manger. J’en avais assez de cette espèce d’ours qui me faisait faire des bêtises. Mais ça ne m’amu¬sait pas de rester comme ça, sans rien faire, alors, j’ai décidé de dessiner. Je suis allé chercher tout ce qu’il me fallait dans le bureau de papa. Je n’ai pas voulu prendre les belles feuilles de papier blanc avec le nom de papa écrit en lettres brillantes dans le coin, parce que je me serais fait gronder, j ‘ai pré¬féré prendre des papiers où il y avait des choses écrites d’un côté et qui ne servaient sûrement plus. J’ai pris aussi le vieux stylo de papa, celui qui ne risque plus rien.
Vite, vite, vite, je suis rentré dans ma chambre et je me suis couché. J’ai commencé à dessiner des trucs formidables : des bateaux de guerre qui se battaient à coups de canon contre des avions qui explosaient dans le ciel, des châteaux forts avec des tas de monde qui attaquaient et des tas de monde qui leur jetaient des choses sur la tête pour les empêcher d’attaquer. Comme je ne faisais pas de bruit depuis un moment, maman est venue voir ce qui se passait. Elle s’est mise à crier de nouveau. Il faut dire que le stylo de papa perd un peu d’encre, c’est pour ça d’ailleurs que papa ne s’en sert plus. C’est très pratique pour dessiner les explosions, mais je me suis mis de l’encre partout et aussi sur les draps et le couvre-lit. Maman était fâchée et ça ne lui a pas plu les papiers sur lesquels je dessinais, parce qu’il paraît que ce qui était écrit de l’autre côté du dessin, c’était des choses importantes pour papa.
Maman m’a fait lever, elle a changé les draps du lit, elle m’a emmené dans la salle de bains, elle m’a frotté avec une pierre ponce, l’éponge et ce qui restait au fond de la bouteille d’eau de Cologne et elle m’a mis une vieille chemise de papa à la place de mon pyjama, parce que, de pyjama propre, je n’en avais plus.
Le soir, le docteur est venu mettre sa tête sur ma poitrine, je lui ai tiré la langue, il m’a donné une petite tape sur la joue et il m’a dit que j’étais guéri et que je pouvais me lever.
Mais on n’a vraiment pas de chance avec les maladies, à la maison, aujourd’hui. Le docteur a trouvé que maman avait mauvaise mine et il lui a dit de se coucher et de se mettre à la diète.

Перевод на русский:

Я болею

Вчера я чувствовал себя очень хорошо, доказательство – я съел целую гору карамели, конфет, пирожных, а ночью мне было очень плохо, и я себя спрашиваю: почему так получилось?

Доктор пришел утром. Когда он вошел в комнату, я плакал, но скорее по привычке, а не по каким-нибудь другим причинам. Доктора я давно знал, он очень хороший. И потом мне очень нравится, когда он кладет голову мне на грудь. Он совсем лысый, и мне видно, как блестит его череп прямо перед моим носом, а это ужасно смешно. Доктор был недолго, он похлопал меня слегка по щеке и сказал маме:

– Посадите его на диету, а главное, чтобы он не вставал с постели, пусть отдохнет. – И он ушел.

Мама мне сказала:

– Ты слышал, что сказал доктор? Надеюсь, ты будешь умным и послушным мальчиком.

Я сказал маме, что она может не беспокоиться. Это правда, я очень люблю маму и всегда ее слушаюсь. Так лучше, иначе будет мною неприятностей.

Я взял книгу и начал читать. Здорово интересная была эта книга с картинками, в ней рассказывалось, как маленький медвежонок заблудился в лесу, где было много охотников. Я, конечно, больше люблю истории про ковбоев, но тетя Пульхерия на все мои дни рождения дарила мне небольшие книжки про медвежат, кроликов, котов и про всяких маленьких животных. Ей, наверное, это нравится, моей тете Пульхерии.

Я читал про злого волка, который должен был съесть маленького медвежонка, в этот момент вошла мама вместе Альсестом. Альсест – это мой товарищ, он очень толстый и все время ест.

– Смотри, Николя, – сказала мама, – тебя пришел навестить твой маленький друг Альсест. Очень мило, правда?

– Здравствуй, Альсест, – сказал я. – Здорово, что ты пришел.

Мама меня стала учить, что не надо говорить часто «здорово». В этот момент она увидела коробку, которая была под мышкой у Альсеста.

– Что ты там принес, Альсест? – спросила она.

– Шоколадные конфеты, – сказал Альсест.

Тогда мама сказала Альсесту, что он очень милый мальчик, но она бы не хотела, чтобы он мне давал шоколадные конфеты, потому что я на диете. Альсест сказал маме, что он и не думал давать мне конфеты, он их принес для себя, и что если я захочу конфет, он сходит и купит их мне уж без шуток.

Мама посмотрела на Альсеста немного удивленно, вздохнула и вышла, попросив нас быть умными. Альсест сел рядом с моей кроватью и смотрел на меня, молча уплетая свои конфеты.

Мне стало ужасно обидно.

– Альсест, – сказал я, – ты дашь мне конфет?

– Ты не больной? – ответил он мне.

– Ну и барахло же ты, Альсест, – сказал я ему.

Альсест ответил, что я но должен так обзывать его, и он положил в рот две конфеты, тогда мы стали драться.

Прибежала мама, у нее был недовольный вид. Она нас разняла и отругала. Потом она сказала Альсесту, чтобы он ушел. Когда Альсест стал уходить, мне стало грустно. Мы с ним хорошо повеселились, но я понял, что с мамой лучше не спорить, ей было не до шуток. Альсест пожал мне руку, сказал «до скорого» и ушел. Я люблю его, он настоящий товарищ.

Когда мама увидела мою кровать, она начала кричать. Надо сказать, что во время драки с Альсестом мы раздавили несколько шоколадных конфет на простыне, на моей пижаме и у меня на голове. Мама сказала, что я невыносимый. Она сменила простыни, отвела меня в ванную комнату, оттерла меня губкой и одеколоном, надела на меня чистую пижаму в голубую полоску. Потом мама уложила меня в кровать и просила больше ее не беспокоить. Я остался один и принялся за свою книжку про маленького медвежонка. Противный волк не поймал медвежонка, потому что охотники убили волка. Теперь лев хотел съесть медвежонка, а он не видел льва, он в это время ел мед. Все это вызвало у меня аппетит. Я думал было позвать маму, но мне не хотелось, чтобы она опять меня ругала. Она мне сказала, чтобы я ее не беспокоил.

Тогда я встал, чтобы посмотреть, нет ли чего-нибудь вкусного в холодильнике. Там была куча хороших вещей, у нас в доме всегда есть вкусная еда. Я взял куриную ножку, холодная она очень вкусная, пирожное с кремом и бутылку молока.

– Николя! – услышал я крик за спиной.

Я очень испугался и все выронил. В кухню вошла мама. Она не ожидала, конечно, меня здесь увидеть. Я заплакал на всякий случай, потому что у мамы был страшно сердитый вид. Тогда мама, не говоря ни слова, отвела меня в ванную комнату, снова оттерла меня губкой и одеколоном, сменила мне пижаму, на которой были пятна от молока и пирожного с кремом. Мама надела на меня пижаму в красную клетку и быстро повела меня спать. Ей надо было мыть кухню.

Когда я лег в кровать, мне уже не захотелось брать книгу про маленького медвежонка, где все хотели есть. Хватит с меня этих медведей, из-за которых я наделал столько глупостей. Но лежать в постели ничего не делая было скучно. Я решил рисовать и пошел к папиному письменному столу, чтобы взять то, что мне было надо, Я не хотел брать белую красивую бумагу с папиной фамилией в углу, написанной блестящими буквами, потому что меня за это стали бы ругать. Я решил взять бумагу, на одной стороне которой было что-то написано, она уже ни для чего больше не годилась. Я взял также старую папину ручку, которую взять было тоже безопасно.

Я быстренько вернулся в свою комнату и лег в постель. Я начал рисовать страшные картины: военный корабль обстреливает из пушки самолеты, которые взрываются в небе; замки-крепости, которые атакуют войска, и толпы людей, которые бросают им на головы какие-то штуки, чтобы атакующие отступили. Так как я все делал тихо, в какой-то момент ко мне зашла мама, чтобы посмотреть, чем я занимаюсь. И она снова подняла шум. Надо сказать, что папина ручка немного течет, и он больше ею не пользуется. Очень удобно этой ручкой рисовать взрывы, но всюду накапали чернила: и на простыни, и на покрывало. Мама очень рассердилась. И ей не понравилась бумага, на которой я рисовал. Оказалось, что написанное на другой стороне было важно для папы.

Мама заставила меня встать. Она поменяла простыни на кровати, отвела меня в ванную комнату, опять стала тереть меня пемзой, губкой и вылила на меня все, что осталось в бутылке с одеколоном. Она надела на меня старую папину рубашку вместо пижамы, потому что чистых пижам не оказалось.

Вечером пришел доктор, положил свою голову мне на грудь, я показал ему язык, он похлопал меня по щеке и сказал, что я здоров и могу встать.

Да, с болезнью сегодня мне просто не повезло. Доктор нашел, что мама плохо выглядит, посоветовал ей лечь в постель и сесть на диету.


On a bien rigolé

On a bien rigolé

Cet après-midi, en allant à l’école, j’ai rencontré Alceste qui m’a dit : «Si on n’allait pas à l’école?» Moi, je lui ai dit que ce n’était pas bien de ne pas aller à l’école, que la maîtresse ne serait pas contente, que mon papa m’avait dit qu’il fallait tra¬vailler si on voulait arriver dans la vie et devenir aviateur, que ça ferait de la peine à maman et que ce n’était pas beau de mentir. Alceste m’a répondu que cet après-midi on avait arithmétique, alors j’ai dit «bon» et nous ne sommes pas allés à l’école.
Au lieu d’aller dans la direction de l’école, nous sommes partis en courant dans l’autre sens. AlceSte, il s’est mis à souffler et il n’arrivait pas à me suivre. Il faut vous dire qu’Alceste c’est un gros qui mange tout le temps, alors, bien sûr, ça le gêne pour courir, surtout que moi, je suis très fort pour le quarante mètres, qui est la longueur de la cour de l’école. «Dépêche-toi, Alceste », j’ai dit. « Je ne peux plus », m’a répondu Alceste, il a fait des tas de « pouf-poufs » et puis il s’est arrêté. Alors moi, je lui ai dit qu’il valait mieux ne pas rester là, parce que, sinon, nos papas et nos mamans risquaient de nous voir et nous priveraient de dessert et puis qu’il y avait des inspecteurs de l’école et ils nous emmèneraient au cachot et on nous donnerait à manger du pain et de l’eau. Quand il a entendu ça, Alceste, ça lui a donné un drôle de courage et il s’est mis à courir tellement vite, que je n’arrivais pas à le rattraper.
On s’est arrêtés très loin, bien après l’épicerie de monsieur Compani qui est très gentil et chez qui maman achète la confiture de fraises qui est chouette parce qu’il n’y a pas de pépins, ce n’est pas comme les abricots. « Ici, on est tranquilles », a dit Alceste, et il a sorti des biscuits de sa poche et il a commencé à les manger, parce que, il m’a dit, de courir tout de suite après le déjeuner, ça lui avait donné faim.
«Tu as eu une bonne idée, Alceste, j’ai dit, quand je pense aux copains qui sont à l’école en train de faire de l’arithmétique, j’ai envie de rigoler! — Moi aussi », a dit Alceste et nous avons rigolé. Quand on a eu fini de rigoler,j’ai demandé à Alceste ce qu’on allait faire. « Je ne sais pas, moi, a dit Alceste, on pourrait aller au cinéma. » Ça aussi, c’était une drôlement bonne idée, mais on n’avait pas de sous. Dans nos poches, on a trouvé de la ficelle, des billes, deux élastiques et des miettes. Les miettes on ne les a pas gardées, parce qu’elles étaient dans la poche d’Alceste et il les a mangées. « Peuh, j’ai dit, ça ne fait rien, même sans cinéma, les autres voudraient bien être avec nous! — Ouais, a dit Alceste, après tout, je n’avais pas tellement envie d’aller voir la Revanche du Shérif. — Ouais, j’ai dit, ce n’est qu’un film de cow-boys.» Et on est passés devant le cinéma pour regarder les images. Il y avait un dessin animé aussi.
«Si on allait au square, j’ai dit, on pourrait faire une balle avec du papier et on pourrait s’entraîner. » Alceste m’a répondu que ce n’était pas bête, mais qu’au square il y avait le gardien et que, s’il nous voyait, il nous demanderait pourquoi on n’est pas à l’école et qu’il nous emmènerait au cachot et qu’il nous ferait le coup du pain et de l’eau. Rien que d’y penser, ça lui a donné faim à Alceste et il a sorti un sandwich au fromage de son cartable. On a continué à marcher dans la rue et quand Alceste a fini son sandwich, il m’a dit : « Les autres, à l’école, ils ne rigolent pas! — C’est vrai, j’ai dit, et puis, de toute façon, il est trop tard pour y aller, on serait punis.»
On a regardé des vitrines. Alceste m’a expliqué celle de la charcuterie et puis on a fait des grimaces devant celle de la parfumerie où il y a des glaces, mais on est partis, parce qu’on s’est aperçu que les gens dans le magasin nous regardaient et qu ils avaient l’air étonnés. Dans la vitrine de l'horloger on a vu l’heure et c’était encore très tôt. «Chouette, j’ai dit, on a encore le temps de rigoler avant de rentrer à la maison. » Comme on était fatigués de marcher, Alceste m’a proposé d’aller dans le terrain vague, là-bas, il n’y a personne et on peut s’asseoir par terre. Il est très bien, le terrain vague, et on a commencé à s’amuser en jetant des pierres contre les boîtes de conserves. Et puis, on en a eu assez des pierres, alors, on s’est assis et Alceste a commencé à manger un sandwich au jambon, le dernier de son cartable. «A l’école, il a dit, Alceste, ils doivent être en plein dans les problèmes. — Non, j’ai dit, à l’heure qu’il est, ça doit être la récré.
— Peuh, tu trouves ça amusant, la récré? » il m’a demandé Alceste. «Peuh!» je lui ai répondu et puis je me suis mis à pleurer. C’est vrai, ça, à la fin, c’était pas rigolo d’être là, tout seuls, et de ne rien pouvoir faire et d’être obligés de se cacher et moi j’avais raison de vouloir aller à l’école, même avec les problèmes, et si je n’avais pas rencontré Alceste, je serais à la récré maintenant et je jouerais aux billes et au gendarme et au voleur et je suis terrible aux billes. « Qu’est-ce qui te prend à pleurer comme ça? » il m’a demandé Alceste. «C’est de ta faute si je ne peux pas jouer au gendarme et au Voleur », je lui ai dit. Alceste, ça ne lui a pas plu. « Je ne t’ai pas demandé de me suivre, il m’a dit, et puis, situ avais refusé de venir, eh bien, j’y serais allé à l’école, tout ça, c’est de ta faute! — Ah oui? » j ‘ai dit à Alceste, comme dit papa à monsieur Blédurt qui est un voisin qui aime bien taquiner Papa. «Oui », a répondu Alceste, comme monsieur Blédurt répond à papa, et on s’est battus, comme Papa avec monsieur Blédurt.
Quand on a eu fini de se battre, il a commencé à pleuvoir. Nous sommes partis en courant du terrain vague, parce qu’il n’y avait pas où se mettre pour ne pas être mouillés et ma maman m’a dit qu’elle ne veut pas que je reste sous la pluie et moi, je ne désobéis presque jamais à ma maman.
Alceste et moi on est allés se mettre contre la vitrine de l’horloger. Il pleuvait très fort et on était tout seuls dans la rue, ce n’était pas très rigolo. On a attendu comme ça l’heure de rentrer à la maison.
Quand je suis arrivé à la maison, maman dit que j’étais tout palôt et que j’avais l’air fatigué et que, si je voulais, demain je pourrais ne pas aller à l’école, mais moi j’ai refusé et maman a été bien étonnée.
C’est que demain, quand Alceste et moi on va leur raconter comme on a bien rigolé, les copains de l’école, ils vont être drôlement jaloux!

Перевод на русский:

Хорошо повеселились

Сегодня после обеда по дороге в школу я встретил Альсеста. Он мне сказал:

– А что, если мы но пойдем в школу?

Я ему ответил, что нехорошо пропускать уроки, что учительница будет недовольна, что мой папа мне говорил, что надо много работать, если хочешь чего-то добиться в жизни и стать летчиком, что это доставит маме неприятности и что некрасиво обманывать. Альсест мне сказал, что после обеда будет арифметика, тогда я с ним согласился. И мы не пошли в школу.

Вместо того чтобы идти в сторону школы, мы бегом побежали в обратном направлении. Альсест стал задыхаться, он не успевал за мной. Надо вам сказать, что Альсест очень толстый, он все время ест, и, конечно, это ему мешает бегать, особенно со мной, я очень сильный на дистанции сорок метров – это длина нашего школьного двора.

– Быстрее, Альсест! – закричал я.

– Больше не могу, – ответил мне Альсест.

Он пыхтел: «пуф-пуф», а потом остановился. Тогда я ему сказал, что нельзя нам здесь оставаться, потому что наши мамы и папы могут нас здесь увидеть и не дадут нам сладкого. И есть еще школьные инспектора, они могут нас увести и посадить в карцер, на хлеб и воду. Мои слова его здорово подбодрили, и он пустился бежать так быстро, что я не мог его догнать.

Остановились мы очень далеко, сразу за бакалейной лавкой месье Компани. Он очень хороший, у него мама покупает клубничное варенье, которое я очень люблю, в нем нет косточек, как в абрикосах.

– Здесь место надежное, – сказал Альсест, вынул из кармана печенье и начал его есть, потому что, как он мне объяснил, пробежка сразу после обеда вызывает у него голод.

– Ты здорово придумал, Альсест, – сказал я. – Когда я думаю о ребятах, которые сейчас в школе и решают задачки по арифметике, мне хочется смеяться!

– Мне тоже, – сказал Альсест, и мы засмеялись.

Когда мы кончили смеяться, я спросил у Альсеста, что мы будем делать дальше.

– Не знаю, – сказал Альсест, – можно пойти в кино.

И эта идея мне понравилась, но у нас не было денег. В карманах у себя мы нашли веревку, шарики, резинки и крошки. Крошки были в кармане у Альсеста. Потом их там не осталось, потому что Альсест их съел.

– Ничего, обойдемся без кино, – сказал я, – многим хотелось бы быть с нами!

– Конечно, – сказал Альсест, – мне не очень хочется смотреть «Реванш шерифа».

– Конечно, – сказал я, – это всего лишь ковбойский фильм.

И мы прошли мимо кино, не посмотрев на рекламу. Там шел еще какой-то мультик.

– А не пойти ли нам в сквер? – предложил я. – Можно сделать из бумаги мяч и потренироваться немного.

Альсест сказал, что неплохо, но в сквере есть сторож. Если он нас увидит, то спросит, почему мы не в школе, и уведет нас в карцер, где нас посадят на хлеб и воду. Только при одной мысли об этом Альсест захотел есть. Он вынул из ранца бутерброд с сыром. Мы продолжали идти по улице. Когда Альсест съел свой бутерброд, он мне сказал:

– А нашим в школе вовсе не весело!

– Это правда, – сказал я, – в любом случае уже поздно туда идти, нас накажут.

Мы стали разглядывать витрины. Альсест мне объяснял:

– Посмотри, это колбасные изделия.

Потом мы погримасничали перед витриной парфюмерного магазина, где были зеркала. Потом мы ушли, потому что люди в магазине стали на нас смотреть. У них был удивленный вид. В витрине часового магазина мы увидели часы, было еще рано.

– Здорово, – сказал я, – у нас есть еще время повеселиться, прежде чем пойдем домой.

Так как мы уже устали ходить, Альсест предложил пойти на пустырь, где никого нет и можно посидеть на земле. Там было очень хорошо. Мы начали дурачиться, бросали камни по консервным банкам. А потом, набрав много камней, сели. Альсест начал есть бутерброд с ветчиной, последний у него в ранце.

– В школе, – сказал Альсест, – вовсю решают задачки по арифметике.

– Нет, – сказал я, – сейчас должна быть переменка.

– Пуф, ты считаешь, что на переменке весело? – спросил он меня.

– Пуф! – ответил я ему и расплакался.

Потом нам уже не было весело, мы были одни, делать было нечего, мы должны были прятаться. Я был прав, мне захотелось пойти в школу, даже несмотря на задачки. Если бы я не встретил Альсеста, я бы сейчас был на переменке и играл и в жандармы, и в воров, и в шарики, а в шарики я играть мастак.

– Почему ты заплакал, что с тобой? – спросил Альсест.

– Это ты виноват, что я не могу играть в жандармы и в воров, – сказал я ему.

Альсесту это не понравилось.

– Я тебя не просил идти со мной, – сказал он мне. – И потом, если бы ты отказался прогуливать, я бы пошел в школу, вот и все, ты сам виноват!

– Да ну? – сказал я Альсесту, как говорит мой папа нашему соседу месье Блэду, с которым он часто ссорится.

– Да, – ответил Альсест, так месье Блэд отвечает моему папе, и мы подрались, как папа с месье Блэдом.

Когда мы кончили драться, пошел дождь, мы убежали с пустыря, там негде было укрыться от дождя.

Мама мне говорила, что она не любит, когда я прихожу промокший. Я почти всегда слушаюсь свою маму.

Мы с Альсестом стали около витрины часового магазина. Пошел сильный дождь, мы одни были на улице, это было невесело. Так мы простояли около часа, потом пошли домой.

Когда я вошел в дом, мама сказала, что я бледный, и что у меня усталый вид, и что если я захочу, то завтра могу не идти в школу, но я отказался. Мама очень удивилась.

А назавтра в школе, когда Альсест и я рассказали всем, как мы весело провели время, все ребята нам здорово завидовали!


Je fréquente Agnan

Je fréquente Agnan

Je voulais sortir pour aller jouer avec mes copains, mais maman m’a dit que non, qu’il n’en était pas question, qu’elle n’aimait pas beaucoup les petits garçons que je fréquentais, qu’on faisait tout le temps des bêtises ensemble et que j’étais invité à goûter chez Agnan qui, lui, est très gentil, bien élevé et que je ferais bien de prendre exemple sur lui.
Moi, je n’avais pas tellement envie d’aller goûter chez Agnan, ni de prendre exemple sur lui. Agnan, c’est le premier de la classe, le chouchou de la maî¬tresse, il n’est pas bon camarade, mais on ne tape pas trop sur lui, parce qu’il porte des lunettes. J’aurais préféré aller à la piscine avec Alceste, Geoffroy, Eudes et les autres, mais il n’y avait rien a faire, maman n’avait pas l’air de rigoler, et, de toute façon, moi j’obéis toujours à ma maman, surtout quand elle n’a pas l’air de rigoler.
Maman m’a fait baigner, peigner, elle m’a dit de mettre le costume bleu marine, celui qui a des plis au pantalon, la chemise blanche en soie et la cravate à pois. J’étais habillé comme pour le mariage de ma cousine Elvire, la fois où j’ai été malade après le repas.
«Ne fais pas cette tête-là, m’a dit maman, tu vas bien t’amuser avec Agnan! » et puis nous sommes sortis. J’avais surtout peur de rencontrer les co¬pains. Ils se seraient moqués de moi s’ils m’avaient vu habillé comme ça!
C’est la maman d’Agnan qui nous a ouvert la porte. «Comme il est mignon! » elle a dit, elle m’a embrassé et puis elle a appelé Agnan : «Agnan ! Viens vite! Ton petit ami Nicolas est arrivé! »Agnan est venu, lui aussi était drôlement habillé, il avait une culotte de velours, des chaussettes blanches et des drôles de sandales noires qui bril¬laient beaucoup. On avait l’air de deux guignols, lui et moi.
Agnan n’avait pas l’air tellement content de me voir, il m’a tendu la main et c’était tout mou. «Je vous le confie, a dit maman, j’espère qu’il ne fera pas trop de bêtises, je reviendrai le chercher à six heures. » La maman d’Agnan a dit qu’elle était sûre qu’on allait bien s’amuser et que j’allais être très sage. Maman est partie, après m’avoir regardé comme si elle était un peu inquiète.
Nous avons goûté. C’était bien, il y avait du chocolat, de la confiture, des gâteaux, des biscottes, et nous n’avons pas mis les coudes sur la table. Après, la maman d’Agnan nous a dit d’aller jouer gentiment dans la chambre d’Agnan.
Dans sa chambre, Agnan a commencé par me prévenir que je ne devais pas lui taper dessus, parce qu’il avait des lunettes et qu’il se mettrait à crier et que sa maman me ferait mettre en prison. Je lui ai répondu que j’avais bien envie de lui taper dessus, mais que je ne le ferais pas, parce que j’avais promis à ma maman d’être sage. Ça a semblé lui faire plai¬sir à Agnan et il m’a dit qu’on allait jouer. Il a commencé à sortir des tas de livres, de géographie, de sciences, d’arithmétique et il m’a proposé que nous lisions et que nous fassions des problèmes pour passer le temps. Il m’a dit qu’il y avait des problèmes chouettes avec des robinets qui coulent dans une baignoire débouchée et qui se vide en même temps qu’elle se remplit.
C’était une bonne idée et j ‘ai demandé à Agnan si je pouvais voir la baignoire, qu’on pourrait s’amuser. Agnan m’a regardé, il a enlevé ses lunettes, les a essuyées, a réfléchi un peu et puis il m’a dit de le suivre.
Dans la salle de bains, il y avait une grande bai¬gnoire et j’ai dit à Agnan qu’on pourrait la remplir et jouer aux petits bateaux. Agnan m’a dit qu’il n’avait jamais pensé à ça, mais que ce n’était pas une mauvaise idée. La baignoire s’est remplie très vite, jusqu’au bord, il faut dire que nous, on l’avait bouchée. Mais là, Agnan était très embêté, parce qu’il n’avait pas de bateaux pour jouer. II m’a expliqué qu’il avait très peu de jouets, qu’il avait surtout des livres. Heureusement, moi je sais faire des bateaux en papier et on a pris les feuilles du livre d’arithmétique. Bien sûr, on a essayé de faire attention, pour qu’Agnan puisse recoller après les pages dans son livre, parce que c’est très vilain de faire du mal à un livre, à un arbre ou à une bête.
On s’est bien amusés. Agnan faisait des vagues en mettant le bras dans l’eau. C’est dommage qu’il n’ait pas relevé la manche de sa chemise et qu’il n’ait pas enlevé la montre-bracelet qu’il a eue pour sa dernière composition d’histoire où il a été pre¬mier et qui maintenant marque quatre heures vingt et ne bouge plus. Au bout d’un temps, je ne sais pas combien, avec cette montre qui ne marchait plus, on en a eu assez, et puis il y avait de l’eau partout et on n’a pas voulu faire trop de gâchis, surtout que par terre ça faisait de la boue et les sandales d’Agnan étaient moins brillantes qu’avant.
Nous sommes retournés dans la chambre d’Agnan et là, il m’a montré la mappemonde. C’est une grosse boule en métal, sur laquelle on a peint des mers et des terres. Agnan m’a expliqué que c’était pour apprendre la géographie et où se trou¬vaient les pays. Ça, je le savais, il y a une mappe¬monde comme ça à l’école et la maîtresse nous a montré comment ça marche. Agnan m’a dit qu’on pouvait dévisser la mappemonde et alors, ça ressemblait à une grosse balle. Je crois que c’est moi qui ai eu l’idée de jouer avec, ce n’était pas une très bonne idée. On s’amusait à se jeter la mappemonde, mais Agnan avait enlevé ses lunettes pour ne pas risquer de les casser, et, sans ses lunettes, il ne voit pas bien, alors, il a raté la mappemonde qui est allée frapper du côté de l’Australie contre le miroir qui s’est cassé. Agnan, qui avait remis ses lunettes pour voir ce qui s’était passé, était bien embêté. On a remis la mappemonde à sa place et on a décidé de faire attention, sinon, nos mamans pourraient ne pas être trop contentes.
On a cherché autre chose à faire et Agnan m’a dit que pour étudier les sciences, son papa lui offert un jeu de chimie. Il m’a montré et c’est très chouette. C’est une grosse boîte pleine de tubes, de drôles de bouteilles rondes, de petits flacons pleins de choses de toutes les couleurs, il y avait aussi un réchaud à alcool. Agnan m’a dit qu’avec tout ça, on pouvait faire des expériences très ins¬tructives.
Agnan s’est mis à verser des petites poudres et des liquides dans les tubes et ça changeait de couleur, ça devenait rouge ou bleu et, de temps en temps, il y avait une petite fumée blanche. C’était drôlement instructif! J’ai dit à Agnan que nous de¬vrions essayer d’autres expériences plus instructi¬ves encore et il a été d’accord. Nous avons pris la plus grande des bouteilles et nous avons mis dedans toutes les petites poudres et tous les liquides, après, on a pris le réchaud à alcool et on a fait chauffer la bouteille. Au début, ce n’était pas mal ça a com¬mencé à faire de la mousse et puis après, une fumée très noire. L’ennui, c’est que la fumée ne sentait pas bon et elle salissait partout. On a dû arrêter l’expérience quand la bouteille a éclaté.
Agnan s’est mis à crier qu’il ne voyait plus, mais, heureusement, c’était simplement parce que les verres de ses lunettes étaient tout noirs. Pendant qu’il les essuyait, moi j’ai ouvert la fenêtre, parce que la fumée nous faisait tousser. Sur le tapis, la mousse faisait des drôles de bruits, comme l’eau qui bout, les murs étaient tout noirs et nous, on n’était pas bien propres.
Et puis la maman d’Agnan est entrée. Pendant un tout petit moment, elle n’a rien dit, elle a ouvert les yeux et la bouche et puis elle s’est mise à crier, elle a enlevé les lunettes d’Agnan et elle lui a donné une claque, après elle nous a pris par la main pour nous emmener dans la salle de bains pour nous laver. Quand elle a vu la salle de bains, ça ne lui a pas tellement plu, à la maman d’Agnan.
Agnan, lui, il tenait dur à ses lunettes, parce qu’il n’avait pas envie de recevoir une autre claque. Alors, la maman d’Agnan est partie en courant en me disant qu’elle allait téléphoner à ma maman pour qu’elle vienne me chercher tout de suite et qu’elle n’avait jamais vu une chose pareille et que c’était absolument incroyable.
Maman est venue me chercher très vite et j’étais bien content, parce que je commençais à ne pas m’amuser dans la maison d’Agnan, surtout avec sa maman qui avait l’air drôlement nerveuse. Maman m’a ramené à la maison en me disant tout le temps que je pouvais être fier de moi et que pour le des¬sert, ce soir, je n’en aurais pas. Je dois dire que c’était assez juste, parce qu’avec Agnan, on a tout de même fait pas mal de bêtises. En somme, maman avait raison, comme toujours je me suis bien amu¬sé avec Agnan. Moi, je serais bien retourné le voir, mais maintenant, il paraît que c’est la maman d’Agnan qui ne veut pas qu’il me fréquente.
J’aimerais tout de même que les mamans finis¬sent par savoir ce qu’elles veulent, on ne sait plus qui fréquenter!

Перевод на русский:

Я иду в гости к Аньяну

Я хотел пойти поиграть с ребятами, но мама мне сказала, что об этом не может быть и речи, что она очень не любит мальчиков, к которым я хожу, что мы занимаемся глупостями и что меня пригласили на полдник к Аньяну, Он очень милый мальчик, хорошо воспитанный, и мне было бы неплохо брать с него пример.

Мне вовсе не хотелось идти на полдник к Аньяну, тем более брать с него пример. Аньян – первый ученик в классе, любимчик нашей учительницы. Хорошим товарищем его никак не назовешь. Его мало колотят, так как он носит очки. Я бы лучше пошел в бассейн с Альсестом, Жофруа, Эдом и другими. Но ничего не поделаешь, мама моя не шутила. Я всегда слушаюсь маму, особенно когда ей не до шуток.

Мама заставила меня выкупаться, причесаться. Она велела мне надеть темно-синий костюм со складками на брюках, белую шелковую рубашку и галстук в горошек. Меня одели так же, как на свадьбу моей кузины Эльвиры, после которой я заболел.

– Перестань дуться, – сказала мама, – ты очень хорошо проведешь время с Аньяном! – И мы вышли из дома.

Я особенно боялся встретить товарищей. Они бы смеялись надо мной, увидев меня в этом наряде.

Дверь открыла мама Аньяна.

– Какой он славный! – сказала она.

Она меня обняла, а потом позвала Аньяна:

– Аньян! Иди быстрей! Пришел твой маленький друг Николя!

Вошел Аньян, он тоже был смешно одет. На нем были велюровые брючки, белые носки и смешные черные сандалии, которые сильно блестели. Мы были похожи на двух кукол.

Аньян не очень-то был рад встрече со мной. Он протянул мне руку.

– Оставляю вам своего сына, – сказала моя мама, – надеюсь, он не наделает много глупостей. Я приду за ним в шесть часов.

Мама Аньяна сказала, что она уверена, что мы хорошо повеселимся и что я буду умницей. Мама ушла, но мне показалось, будто она была чем-то расстроена.

Мы сели за стол. Угощение было хорошее: шоколад, конфеты, пирожные, бисквиты. Мы не держали локти на столе. Потом мама Аньяна предложила нам пойти поиграть в комнату Аньяна.

В комнате Аньян начал с того, что предупредил меня, что я не должен бить его по голове, потому что у него очки, и что он начнет кричать, и что его мама посадит меня в тюрьму. Я ему ответил, что я этого но сделаю, потому что обещал маме вести себя хорошо. Мне показалось, что это ему понравилось, и он предложил мне поиграть. Он стал выкладывать кучу книг по географии, по естествознанию, по арифметике. Чтобы хорошо провести время, он мне предложил почитать, а потом порешать задачи. Он сказал, что интереснейшие задачки – с кранами, которые текут в открытую ванну, и вода одновременно вытекает и втекает.

Это было очень интересно. Я спросил у Аньяна, нельзя ли увидеть ванну, где можно повеселиться. Аньян посмотрел на меня, снял очки, протер их, подумал немного, потом сказал, чтобы я шел за ним.

В ванной комнате была большая ванна. Я сказал Аньяну, что ее можно наполнить водой и поиграть с маленькими корабликами. Аньян сказал, что он никогда об этом не думал, но это неплохая идея. Ванна быстро наполнилась водой. Надо сказать, что мы ванну закрыли пробкой. Но Аньян был озадачен тем, что у него не было корабликов. Он мне объяснил, что у него мало игрушек и много книг. К счастью, я умел делать кораблики из бумаги, мы вырвали листы из учебника по арифметике. Конечно, мы вырывали осторожно, чтобы потом Аньян мог их приклеить обратно. Ведь плохо портить книги, деревья или причинять боль животным.

Мы хорошо повеселились. Аньян делал волну, опуская руку в воду. Жаль, что он не загнул рукава своей рубашки и не снял часы с браслетом, которые он получил за сочинение по истории, где он был первым. Теперь часы стояли и показывали четыре часа двадцать минут. Немного погодя нам надоело играть в кораблики. На полу было много воды, и нам не хотелось еще больше разводить грязь, сандалии Аньяна уже не так блестели, как раньше.

Мы вернулись в комнату Аньяна, где он показал мне глобус. Это большой металлический шар, на котором нарисованы моря и земли. Аньян мне объяснил, что он нужен для изучения географии, чтобы знать, где находятся разные страны. Это я знал, у нас в школе есть такой глобус, учительница нам его показывала. Аньян сказал, что можно отвинтить глобус и тогда он будет похож на большой мяч. Я думаю, что это мне пришло в голову играть с ним, как с мячом. Мы веселились, бросая глобус. Аньян снял очки, чтобы их не разбить. Без очков он плохо видит, и он пропустил глобус, и тот покатился и со стороны Австралии попал в зеркало и разбил его. Аньян надел очки, чтобы увидеть, как это произошло. Он был озадачен. Мы поставили глобус на место и решили быть осторожней, ведь иначе наши мамы были бы не очень довольны. Мы ломали головы над тем, что бы нам еще придумать, тогда Аньян мне сказал, что его папа подарил ему полезную химическую игру. Он мне показал, что это за игра, и она мне понравилась. В большой коробке с какими-то трубочками, смешными круглыми бутылочками и маленькими флакончиками, наполненными чем-то разноцветным, была и спиртовка. Аньян сказал, что со всеми этими предметами можно проводить интересные опыты.

Он начал наливать в трубочки разные растворы и добавлять порошки. Мы видели, как менялся цвет, то красный, то голубой, и подымался белый дымок. Это было очень забавно. Я сказал Аньяну, что мы должны попробовать и другие опыты, еще интереснее, он согласился. Мы взяли самую большую бутыль и высыпали туда все маленькие порошки, и вылили все растворы, потом взяли спиртовку и подогрели бутыль. Все шло хорошо: сначала образовалась пена, а потом очень черный дым. Неприятно было то, что запах дыма был не очень вкусный и все пачкал. Нам пришлось прервать опыт, потому что бутыль лопнула.

Аньян стал кричать, что он ничего не видит, но, к счастью, это было потому, что стекла очков почернели. Во время опыта я открыл окно, потому что из-за дыма мы стали кашлять. На ковре пена производила какой-то странный шум, такой, когда кипит вода, все стены стали черными, мы тоже были не очень чистыми.

А потом вошла мама Аньяна. В первый момент она молчала с разинутым ртом и широко раскрытыми глазами, потом она закричала, сняла с Аньяна очки и ударила его. Потом она взяла нас за руки и увела в ванную комнату мыться. Когда она увидела, что творится в ванной, ей это не очень-то поправилось.

Аньян крепко держал очки на носу, ему не хотелось получить вторую затрещину. Уходя, мама Аньяна мне сказала, что будет звонить моей маме, чтобы она сейчас же пришла и забрала меня, что ничего подобного она никогда не видела и что все это совершенно ужасно.

Вскоре пришла моя мама, и я был рад, потому что мне стало скучно в доме Аньяна, особенно с мамой Аньяна, она ужасно нервничала. Мама привела меня домой, без конца повторяя, что я отъявленный хулиган, что на сладкое сегодня вечером я вообще ничего не получу. Я должен сказать, что это было совершенно справедливо, потому что мы с Аньяном натворили немало глупостей. Вообще мама была права, как всегда. Мы хорошо повеселились с Аньяном. Я с удовольствием встретился бы с ним, но, теперь уже мама Аньяна не захочет, чтобы мы виделись.

Мне все же хотелось бы, чтобы наши мамы наконец решили, чего они хотят. Непонятно, к кому же надо ходить в гости!


M. Bordenave n’aime pas le soleil

M. Bordenave n’aime pas le soleil

Moi, je ne comprends pas monsieur Bordenave quand il dit qu’il n’aime pas le beau temps. C’est vrai ça, la pluie ce n’est pas chouette. Bien sûr, on peut s’amuser aussi quand il pleut. On peut mar¬cher dans le ruisseau, on peut lever la tête et ouvrir la bouche pour avaler plein de gouttes d’eau et à la maison c’est bien, parce qu’il fait chaud et on joue avec le train électrique et maman fait du chocolat avec des gâteaux. Mais quand il pleut, on n’a pas de récré à l’école, parce qu’on ne nous laisse pas descendre dans la cour. C’est pour ça que je ne comprends pas monsieur Bordenave, puisque lui aussi il en profite du beau temps, c’est lui qui nous surveille à ta récré.
Aujourd’hui, par exemple, il a fait très beau, avec des tas de soleil et on a eu une récré terrible, d’au¬tant plus que, depuis trois jours, il avait plu tout le temps et on avait dû rester en classe. On est arrivés dans la cour en rang, comme pour chaque récré et monsieur Bordenave nous a dit « Rompez », et On a commencé à rigoler. «On joue au gendarme et au voleur! » a crié Rufus, dont le papa est agent de
police. «Tu nous embêtes, a dit Eudes, on joue au foot. » Et ils se sont battus. Eudes est très fort et il aime bien donner des coups de poing sur les nez des copains, et, comme Rufus c’est un copain, il lui a donné un coup de poing sur le nez. Rufus ne s’y attendait pas, alors, il a reculé et il s’est cogné sur Alceste qui était en train de manger un sandwich à la confiture et le sandwich est tombé par terre et Alceste s’est mis à crier. Monsieur Bordenave est venu en courant, il a séparé Eudes et Rufus et il les a mis au piquet.
«Et mon sandwich, a demandé Alceste, qui me le rendra? — Tu veux aller au piquet aussi? » a répondu monsieur Bordenave. « Non, moi je veux mon sandwich à la confiture », a dit Alceste. Mon¬sieur Bordenave est devenu tout rouge, et il a com¬mencé à souffler par le nez, comme quand il se met en colère, mais il n’a pas pu continuer à parler avec Alceste, parce que Maixent et Joachim étaient en train de se battre. « Rends-moi ma bille, tu as tri¬ché! » criait Joachim et il tirait sur la cravate de Maixent et Maixent lui donnait des gifles. «Qu’est-ce qui se passe ici? » a demandé monsieur Borde¬nave. « Joachim n’aime pas perdre, c’est pour ça qu’il crie, si vous voulez, je peux lui donner un coup de poing sur le nez », a dit Eudes qui s’était approché pour voir. Monsieur Bordenave a regardé Eudes, tout surpris : « Je croyais que tu étais au piquet? » il a dit. « Ah, ben oui, c’est vrai », a dit Eudes, et il est retourné au piquet, pendant que Maixent devenait tout rouge, parce que Joachim ne la lâchait pas, la cravate, et monsieur Bordenave les a envoyés tous les deux au piquet, rejoindre les autres.
«Et mon sandwich à la confiture? » a demandé Alceste, qui mangeait un sandwich à la confiture. «Mais tu es en train d’en manger un! » a dit mon¬sieur Bordenave. « C’est pas une raison, a crié Alceste, j’apporte quatre sandwichs pour la récré et je veux manger quatre sandwichs! » Monsieur Bor¬denave n’a pas eu le temps de se fâcher, parce qu’il a reçu la balle sur la tête, pof! « Qui a fait ça? » a crié monsieur Bordenave en se tenant le front. «C’est Nicolas, monsieur, je l’ai vu! » a dit Agnan. Agnan, c’est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, nous, on ne l’aime pas trop, c’est un vilain cafard, mais il porte des lunettes et on ne peut pas lui taper dessus aussi souvent qu’on en aurait envie. « Vilain cafard, j’ai crié, si t’avais pas de lunettes, je t’en enverrais une! » Agnan s’est mis à pleurer, en disant qu’il était très mal¬heureux et qu’il allait se tuer et puis il s’est roulé par terre. Monsieur Bordenave m’a demandé si c’était vrai que c’était moi qui avais jeté la balle et je lui ai dit que oui, qu’on jouait à la balle au chas¬seur et que j’avais raté Clotaire, et que ce n’était pas de ma faute, parce que je n’avais pas envie de chasser monsieur Bordenave. «Je ne veux pas que vous jouiez à ces jeux brutaux! Je confisque la balle! Et toi, tu vas au piquet! » il m’a dit, monsieur Bor¬denave. Moi je lui ai dit que c’était drôlement injus¬te. Agnan, lui, il m’a fait « bisque, bisque, rage » et il avait l’air tout content et il est parti avec son livre. Agnan ne joue pas pendant la récré, il em¬porte un livre et il repasse ses leçons. Il est fou, Agnan!
«Et alors, qu’est-ce qu’on fait pour le sandwich à la confiture? a demandé Alceste. J’en suis à mon troisième sandwich, la récré va se terminer et il va me manquer un sandwich, je vous préviens! »Monsieur Bordenave allait commencer à lui ré¬pondre, mais il n’a pas pu et c’est dommage, parce que ça avait l’air intéressant ce qu’il avait à dire à Alceste. Il n’a pas pu répondre, parce qu’Agnan était par terre et il poussait des cris terribles. «Quoi encore?» a demandé monsieur Bordenave. « C’est Geoffroy! Il m’a poussé! Mes lunettes! Je meurs! »a dit Agnan qui parlait comme dans un film que j’ai vu où il y avait des gens dans un sous-marin qui ne pouvaient pas remonter et les gens se sau¬vaient, mais le sous-marin était fichu. « Mais non, monsieur, ce n’est pas Geoffroy, Agnan est tombé tout seul, il ne tient pas debout », a dit Eudes. « De quoi te mêles-tu? a demandé Geoffroy, on ne t’a pas sonné, c’est moi qui l’ai poussé et après? »Monsieur Bordenave s’est mis à crier à Eudes de retourner au piquet et il a dit à Geoffroy de l’accompagner. Et puis, il a ramassé Agnan qui saignait du nez et qui pleurait et il l’a emmené à l’infirmerie, suivi d’Alceste qui lui parlait de son sandwich à la confiture.
Nous, on a décidé de jouer au foot. Ce qui était embêtant, c’est que les grands jouaient déjà au foot dans la cour, et, avec les grands, on ne s’entend pas toujours très bien et on se bat souvent. Et là, dans la cour, avec les deux balles et les deux parties de foot qui se mélangeaient, ça n’a pas raté. « Laisse cette balle, sale mioche, a dit un grand à Rufus, elle est à nous! — C’est pas vrai! » a crié Rufus, et c’était vrai que c’était pas vrai, et un grand a mis un but avec la balle des petits et le grand a giflé Rufus et Rufus a donné un coup de pied dans la jambe du grand. Les batailles avec les grands, ça se passe toujours comme ça, eux, ils nous donnent des gifles et nous on leur donne des coups de pied dans les jambes. Là, on se donnait à plein et tout le mon¬de se battait et ça faisait un drôle de bruit. Et, mal¬gré le bruit, on a entendu le cri de monsieur Bordenave qui revenait de l’infirmerie avec Agnan et Alceste. « Regardez, a dit Agnan, ils ne sont plus au piquet! » Monsieur Bordenave avait l’air vrai¬ment fâché et il est venu en courant vers nous, mais il n’est pas arrivé, parce qu’il a glissé sur le sand¬wich à la confiture d’Alceste et il est tombé. « Bra¬vo, a dit Alceste, c’est gagné, marchez-lui dessus, à mon sandwich à la confiture! »
Monsieur Bordenave s’est relevé et il se frottait le pantalon et il s’est mis plein de confiture sur la main. Nous, on avait recommencé à se battre et c’était une récré drôlement chouette, mais mon¬sieur Bordenave a regardé sa montre et il est allé en boitant sonner la cloche. La récré était finie.
Pendant qu’on se mettait en rang, le Bouillon est venu. Le Bouillon, c’est un autre surveillant, qu’on appelle comme ça parce qu’il dit toujours : « Re¬gardez-moi dans les yeux», et comme dans le bouil¬lon il y a des yeux, on l’appelle le Bouillon. Ce sont les grands qui ont trouvé ça.
«Alors, mon vieux Bordenave, a dit le Bouillon, ça ne s’est pas trop mal passé? — Comme d’habi¬tude, a répondu monsieur Bordenave, qu’est-ce que tu veux, moi, je prie pour qu’il pleuve, et quand je me lève le matin et que je vois qu’il fait beau, je suis désespéré! »
Non, vraiment, moi je ne comprends pas monsieur Bordenave, quand il dit qu’il n’aime pas le soleil!

Перевод на русский:

Месье Бурдэн, который не любит солнце

Я не понимаю месье Бурдэна, когда он говорит, что не любит хорошую погоду. Хотя, правда, можно веселиться и под дождем. Можно бегать по лужам, можно задрать голову, открыть рот и глотать дождевые капли, а дома тоже очень хорошо, потому что тепло, можно играть с заводным поездом и пить приготовленный мамой горячий шоколад с пирожными. Но когда идет дождь, у нас нет переменок в школе, нам не разрешают выходить во двор. Поэтому я не понимаю месье Бурдэна, ведь он выгадывает, когда хорошая погода, потому что его работа наблюдать за нами во время переменки.

Сегодня, например, стоит хорошая погода, солнце светит ярко. Мы очень хорошо провели время на переменке, тем более что последние три дня все время шел дождь и мы должны были сидеть в классе. Мы пришли во двор строем, и, как всегда на переменке, месье Бурдэн нам сказал: «Разойдись!» И мы начали веселиться.

– Сыграем в жандармов или воров! – закричал Руфю, у него папа полицейский.

– Ты нам надоел, – сказал Эд. – Мы будем играть в футбол.

И они подрались. Эд очень сильный и всегда бьет по носу ребят, а так как Руфю наш одноклассник, он ему дал в нос. Руфю не ожидал удара, он попятился назад и налетел на Альсеста, который в это время ел булочку с вареньем. Булочка упала на землю, а Альсест завопил. Месье Бурдэн подбежал к ним, разнял Эда и Руфю и поставил их в угол.

– А моя булочка? – спросил Альсест. – Кто мне ее отдаст?

– И ты хочешь в угол? – спросил его месье Бурдэн.

– Нет, я хочу булочку с вареньем, – сказал Альсест.

Месье Бурдэн покраснел, начал дышать через нос, как всегда, когда он злится. Он не мог говорить с Альсестом, потому что Мексент и Иохим уже дрались.

– Отдай мне мой шарик, ты сплутовал! – кричал Иохим и тянул Мексента за галстук, а Мексент лупил его по лицу.

– Что случилось? – спросил месье Бурдэн.

– Иохим не любит проигрывать, поэтому он кричит. Если хотите, я могу дать ему в нос, – сказал Эд.

Месье Бурдэн посмотрел на Эда с удивлением.

– Я думал, ты стоишь в углу, – сказал он.

– А, да, правда, – ответил Эд и вернулся в угол.

Мексент стоял красный, потому что Иохим не отпускал его галстук. Месье Бурдэн отправил их обоих в угол, и они присоединились к другим.

– А моя булочка с вареньем? – спросил Альсест, уплетая следующую булочку с вареньем.

– Так ты ведь ешь булочку с вареньем! – удивился месье Бурдэн.

– Вы не правы! – закричал Альсест. – Я принес четыре булочки для переменки и хочу съесть все четыре.

У месье Бурдэна не было времени рассердиться, потому что он получил по голове удар мячом.

– Кто это сделал? – закричал месье Бурдэн, держась за лоб.

– Это Николя, месье, я видел! – сказал Аньян.

Аньян – первый ученик в классе и любимчик учительницы, мы его не очень-то любим, он противный доносчик, но у него очки и его нельзя бить каждый раз, когда захочется.

– Жалкий предатель, – закричал я, – если бы ты не носил очки, я бы тебе врезал разок!

Аньян заплакал, говоря, что он самый несчастный, что он покончит с собой, и стал кататься по земле.

Месье Бурдэн спросил меня, правда ли, что это я бросил мяч. Я ответил, что мы играли в мяч, и я метил в Клотэра, но промахнулся и не виноват, я не хотел, чтобы мяч попал в месье Бурдэна.

– Я не хочу, чтобы вы играли в грубые игры! Я забираю мяч! А ты иди в угол! – сказал мне месье Бурдэн.

Я сказал ему, что это ужасно несправедливо. Аньян меня подначивал, а сам довольный ушел со своей книгой. Аньян не играет с нами на переменке, он берет книжку и повторяет уроки. Он просто чокнутый.

– Ну, что будем делать с булочкой? – спросил Альсест. – Я кончаю третью булочку, перерыв скоро закончится, а мне не хватает одной булочки, я вас предупреждал.

Месье Бурдэн хотел ответить, но не смог, нам было бы интересно, что он скажет Альсесту. Он не смог ответить, потому что Аньян катался по траве и страшно кричал.

– Что еще? – спросил месье Бурдэн.

– Это Жофруа! Он меня толкнул! Мои очки! Умираю! – кричал Аньян, как в фильме, который я видел.

В этом фильме люди находились на подводной лодке, которая не могла всплыть, а люди хотели спастись, но подводная лодка погибла.

– Нет, месье, это не Жофруа. Аньян упал сам, он плохо держится на ногах, – сказал Эд.

– Что ты вмешиваешься? – спросил Жофруа. – Тебя не спрашивали. Это я его толкнул, ну и что?

Месье Бурдэн стал кричать на Эда, чтобы тот вернулся в угол, а Жофруа велел, чтобы он сопровождал Эда. Потом он поднял Аньяна, у него текла кровь из носа, и он плакал. Месье Бурдэн отвел его в медпункт, за ним шел Альсест и говорил ему про булочку с вареньем.

Мы решили играть в футбол. Но взрослые ребята уже играли в футбол во дворе. А с ними не договоришься, мы часто деремся с ними. А две команды, с двумя мячами играть в футбол в нашем дворе не могут, не получается!

– Оставь этот мяч, грязнуля! – сказал старшеклассник, обращаясь к Руфю. – Это наш мяч!

– Неправда! – закричал Руфю.

И в самом деле он был прав, один из взрослых ударил по воротам, но мяч был не их, а наш. Он ударил Руфю, а Руфю пнул его по ноге. Драка со старшеклассниками происходит всегда одинаково: они нас бьют по лицу, а мы их по ногам. На этот раз дрались вовсю, шум стоял страшный. Мы услышали крик месье Бурдэна, он вернулся с Аньяном и Альсестом из медпункта.

– Посмотрите, – сказал Аньян, – они все вышли из угла!

У месье Бурдэна был расстроенный вид, он побежал к нам, но не добежал, поскользнулся на булочке с вареньем Альсеста и упал.

– Браво, – закричал Альсест, – победа! Топчите мою булочку с вареньем!

Месье Бурдэн поднялся и стал оттирать брюки от булочки с вареньем, а руки его были тоже перепачканы вареньем. Мы снова начали драться. Эта перемена была ужасно интересной, но месье Бурдэн посмотрел на часы и, хромая, пошел давать звонок. Перемена закончилась.

Пока мы строились, пришел Бульон. Бульон – это еще один воспитатель, его так называют, потому что он всегда говорит: «Посмотрите мне в глаза», а так как в бульоне есть жирные кружочки, похожие на глазки, то его и прозвали Бульоном. Это старшеклассники придумали.

– Ну как, старина Бурдэн, – сказал Бульон, – не очень плохо прошла перемена?

– Обычно, – ответил месье Бурдэн. – Нет с ними никакого сладу, жду плохой погоды. Когда утром я встаю и вижу, что хорошая погода, то очень расстраиваюсь!

Нет, честно, я не понимаю месье Бурдэна, когда он говорит, что не любит солнца.


Je quitte la maison

Je quitte la maison

Je suis parti de la maison! J’étais en train de jouer dans le salon et j’étais bien sage, et puis, simplement parce que j’ai renversé une bouteille d’encre sur le tapis neuf, maman est venue et elle m’a grondé. Alors, je me suis mis à pleurer et je lui ai dit que je m’en irais et qu’on me regretterait beaucoup et maman a dit : «Avec tout ça il se fait tard, il faut que j’aille faire mes courses ». et elle est partie.
Je suis monté dans ma chambre pour prendre ce dont j’aurais besoin pour quitter la maison. J’ai pris mon cartable et j ‘ai mis dedans la petite voi¬ture rouge que m’a donnée tante Eulogie, la loco¬motive du petit train à ressort, avec le wagon de marchandises, le seul qui me reste, les autres wa¬gons sont cassés, et un morceau de chocolat que j’avais gardé du goûter. J’ai pris ma tirelire, on ne sait jamais, je peux avoir besoin de sous, et je suis parti.
C’est une veine que maman n’ait pas été là, elle m’aurait sûrement défendu de quitter la maison. Une fois dans la rue, je me suis mis à courir. Maman et papa vont avoir beaucoup de peine, je re¬viendrai plus tard, quand ils seront très vieux, comme mémé, et je serai riche, j’aurai un grand avion, une grande auto et un tapis à moi, où je pourrai renverser de l’encre et ils seront drôlement contents de me revoir.
Comme ça, en courant, je suis arrivé devant la maison d’Alceste, Alceste c’est mon copain, celui qui est très gros et qui mange tout le temps, je vous en ai peut-être déjà parlé. Alceste était assis devant la porte de sa maison, il était en train de manger du pain d’épices. « Où vas-tu? » m’a demandé Alceste en mordant un bon coup dans le pain d’épices. Je lui ai expliqué que j’étais parti de chez moi et je lui ai demandé s’il ne voulait pas venir avec moi. «Quand on reviendra, dans des tas d’an¬nées, je lui ai dit, nous serons très riches, avec des avions et des autos et nos papas et nos mamans seront tellement contents de nous voir, qu’ils ne nous gronderont plus jamais. » Mais Alceste n’avait pas envie de venir. «T’es pas un peu fou, il m’a dit, ma mère fait de la choucroute ce soir, avec du lard et des saucisses, je ne peux pas partir. » Alors, j’ai dit au revoir à Alceste et il m’a fait signe de la main qui était libre, l’autre était occupée à pousser le pain d’épices dans sa bouche.
J’ai tourné le coin de la rue et je me suis arrêté un peu, parce qu’Alceste m’avait donné faim et j’ai mangé mon bout de chocolat, ça me donnera des forces pour le voyage. Je voulais aller très loin, très loin, là où papa et maman ne me trouveraient pas, en Chine ou à Arcachon où nous avons passé les vacances l’année dernière et c’est drôlement
loin de chez nous, il y a la mer et des huîtres. Mais, pour partir très loin, il fallait acheter une
auto ou un avion. Je me suis assis au bord du trottoir et j’ai cassé ma tirelire et j’ai compté mes sous. Pour l’auto et pour l’avion, il faut dire qu’il n’y en avait pas assez, alors, je suis entré dans une pâtisserie et je me suis acheté un éclair au chocolat qui était vraiment bon.
Quand j’ai fini l’éclair, j’ai décidé de continuer à pied, ça prendra plus longtemps, mais puisque je n’ai pas à rentrer chez moi, ni à aller à l’école, j’ai tout le temps. Je n’avais pas encore pensé à l’école et je me suis dit que demain, la maîtresse, en classe, dirait : « Le pauvre Nicolas est parti tout seul, tout seul et très loin, il reviendra très riche, avec une auto et un avion », et tout le monde parlerait de moi et serait inquiet pour moi et Alceste regretterait de ne pas m’avoir accompagné. Ce sera drôlement chouette.
J’ai continué à marcher, mais je commençais à être fatigué, et puis, ça n’allait pas bien vite, il faut dire que je n’ai pas des grandes jambes, ce n’est pas comme mon ami Maixent, mais je ne peux pas demander à Maixent de me prêter ses jambes. Ça, ça m’a donné une idée je pourrais demander à un copain de me prêter son vélo. Justement je passais devant la maison de Clotaire. Clotaire a un chouette vélo, tout jaune et qui brille bien. Ce qui est embê¬tant, c’est que Clotaire n’aime pas prêter des cho¬ses.
J’ai sonné à la porte de la maison de Clotaire et c’est lui-même qui est venu ouvrir. « Tiens, il a dit, Nicolas! Qu’est-ce que tu veux? — Ton vélo », je lui ai dit, alors Clotaire a fermé la porte. J’ai sonné de nouveau et, comme Clotaire n’ouvrait pas, j’ai laissé le doigt sur le bouton de la sonnette. Dans la maison j’ai entendu la maman de Clotaire qui criait «Clotaire! Va ouvrir cette porte! » Et Clo¬taire a ouvert la porte mais il n’avait pas l’air tellement content de me voir toujours là. « Il me faut ton vélo, Clotaire, je lui ai dit. Je suis parti de la maison et mon papa et ma maman auront de la peine et je reviendrai dans des tas d’années et je serai très riche avec une auto et un avion. » Clo¬taire m’a répondu que je vienne le voir à mon re¬tour, quand je serai très riche, là, il me vendra son vélo. Ça ne m’arrangeait pas trop, ce que m’avait dit Clotaire, mais j’ai pensé qu’il fallait que je trouve des sous; pour des sous, je pourrais acheter le vélo de Clotaire. Clotaire aime bien les sous.
Je me suis demandé comment faire pour trouver des sous. Travailler, je ne pouvais pas, c’était jeudi. Alors j’ai pensé que je pourrais vendre les jouets que j’avais dans mon cartable: l’auto de tante Eulogie et la locomotive avec le wagon de marchandises, qui est le seul qui me reste parce que les autres wagons sont cassés. De l’autre côté de la rue j’ai vu un magasin de jouets, je me suis dit que, là, ça pourrait les intéresser mon auto et le train.
Je suis entré dans le magasin et un monsieur très gentil m’a fait un grand sourire et il m’a dit : «Tu veux acheter quelque chose, mon petit bonhomme? Des billes? Une balle? » Je lui ai dit que je ne voulais rien acheter du tout, que je voulais vendre des jouets et j’ai ouvert le cartable et j’ai mis l’auto et le train par terre, devant le comptoir. Le mon¬sieur gentil s’est penché, il a regardé, il a eu l’air étonné et il a dit : « Mais, mon petit, je n’achète pas des jouets,j’en vends.» Alors je lui ai demandé où il trouvait les jouets qu’il vendait, ça m’intéres¬sait. « Mais, mais, mais, il m’a répondu, le mon¬sieur, je ne les trouve pas, je les achète. — Alors, achetez-moi les miens », j’ai dit au monsieur. «Mais, mais, mais, il a fait de nouveau, le monsieur, tu ne comprends pas, je les achète, mais pas à toi, à toi je les vends, je les achète dans des fabriques, et toi... C’est-à-dire... » Il s’est arrêté et puis il a dit « Tu comprendras plus tard, quand tu seras grand.» Mais, ce qu’il ne savait pas, le monsieur, c’est que quand je serai grand, je n’aurai pas be¬soin de sous, puisque je serai très riche, avec une auto et un avion. Je me suis mis à pleurer. Le mon-sieur était très embêté, alors, il a cherché derrière le comptoir et il m’a donné une petite auto et puis il m’a dit de partir parce qu’il se faisait tard, qu’il devait fermer le magasin et que des clients comme moi, c’était fatigant après une journée de travail. Je suis sorti du magasin avec le petit train et deux autos, j’étais rudement content. C’est vrai qu’il se faisait tard, il commençait à faire noir et il n’y avait plus personne dans les rues, je me suis mis à courir. Quand je suis arrivé à la maison, maman m’a grondé parce que j’étais en retard pour le dîner.
Puisque c’est comme ça, c’est promis : demain je quitterai la maison. Papa et maman auront beau¬coup de peine et je ne reviendrai que dans des tas d’années, je serai riche et j’aurai une auto et un avion!

Перевод на русский:

Я ухожу из дома

Я ушел из дома! Я играл в гостиной, вел себя хорошо, и вдруг нечаянно разлил бутылку с чернилами. Пришла мама и отругала меня за то, что я опрокинул на новый ковер бутылку с чернилами. Я расплакался и сказал ей, что я уйду из дома, что они еще пожалеют, а мама сказала:

– Я долго провозилась с ковром из-за тебя, времени уже много, мне надо идти в магазин, – и она ушла.

Я поднялся к себе в комнату, чтобы взять то, что мне понадобится в дорогу. Я взял свой ранец и положил туда маленькую красную машинку, которую мне подарила тетя Евлампия; локомотив от маленького поезда на рессорах, с товарным вагоном, единственный, который у меня остался, другие вагоны сломались; плитку шоколада, которую берег для полдника. Я взял копилку никогда не знаешь, вдруг понадобятся монеты, – и ушел.

Мне повезло, что мамы не было дома, она бы мне, конечно, не разрешила уйти из дома. Выйдя на улицу, я сразу же побежал. Мама и папа будут очень горевать, но я вернусь, когда они будут старенькие, как бабушка, а я стану богатым, у меня будут большой самолет, большая машина и ковер только мой, на который мне можно будет опрокидывать чернила... И они будут ужасно рады снова меня увидеть.

Я бежал, бежал и очутился перед домом Альсеста, моего товарища, он очень толстый и все время ест. Я вам уже это, наверное, говорил. Альсест сидел перед дверью в дом и ел.

– Ты куда? – спросил меня Альсест, откусывая большой кусок пряника.

Я ему объяснил, что ушел из дома, и спросил его, не хочет ли он пойти со мной.

– Вернемся через много лет, – сказал я ему, – очень богатыми, у нас будут самолеты и машины. И наши папы и мамы будут до смерти рады нас увидеть и никогда больше не будут нас ругать.

Но Альсест не хотел уходить.

– Ты, видно, малость спятил, – сказал он мне. – Моя мама готовит на ужин кислую капусту с салом и сосисками, я не хочу уходить.

Тогда я сказал Альсесту до свидания, он помахал мне рукой, другая его рука запихивала в рот куски пряника.

Я завернул за угол и остановился, потому что встреча с Альсестом вызвала во мне аппетит. Я съел кусочек шоколада, это должно было придать мне силы для путешествия, Я решил уйти далеко-далеко, где папа и мама не смогут меня найти, в Китай или в Аркашон, где мы проводили каникулы в прошлом году. А это жутко далеко от нас, там есть море и устрицы.

Но чтобы уехать далеко, надо купить машину или самолет. Я сел на край тротуара, разбил копилку и сосчитал монеты. Ни на машину, ни на самолет денег не хватало, тогда я зашел в кондитерскую и купил себе эклер в шоколаде, который был очень вкусный.

Когда я покончил с эклером, то решил идти пешком. Это займет много времени, но так как мне не надо было ни возвращаться домой, ни идти в школу, то у меня было много времени. Я еще подумал о школе. Я представил, что завтра учительница в классе скажет:

– Бедный Николя ушел один, совсем один и очень далеко, он вернется очень богатым, с машиной и самолетом.

Вce заговорят обо мне и будут беспокоиться обо мне. А Альсест пожалеет, что не пошел со мной. Это будет здорово.

Я продолжал идти, хотя начал уставать. Надо сказать, что у меня не длинные ноги, не то что у Мексента, но я ведь не могу попросить Мексента одолжить мне его ноги. Тогда мне пришла в голову мысль: я мог бы попросить у кого-нибудь из ребят одолжить мне велосипед. Я как раз проходил мимо дома Клотэра. У Клотэра колоссальный велосипед, весь желтый и здорово блестит. Жаль, что он не любит одалживать вещи.

Я позвонил. Клотэр сам открыл мне дверь.

– A, – сказал он. – Николя! Что тебе надо?

– Твой велосипед, – сказал я ему.

Тогда Клотэр закрыл дверь. Я позвонил снова, и так как Клотэр мне не открывал, я держал палец на кнопке звонка. Я слышал, как в доме мама Клотэра кричала:

– Клотэр! Иди открой дверь!

И Клотэр открыл дверь. Он был недоволен тем, что я еще торчал у двери.

– Мне нужен твой велосипед, Клотэр, – сказал я ему. – Я ушел из дома, папе и маме будет тяжело, я вернусь через много лет, когда разбогатею и у меня будут машина и самолет.

Клотэр сказал мне, чтобы я не забыл зайти к нему, когда вернусь и буду богатым, тогда он мне продаст свой велосипед. То, что предложил Клотэр, меня не устраивало, но я подумал, что мне надо найти деньги, за деньги я могу купить велосипед Клотэра. Клотэр любит деньги.

И я стал думать, как найти деньги. На работу меня не возьмут. Тогда я подумал, что смогу продать игрушки, которые у меня в ранце: машина тети Евлампии, локомотив с товарным вагоном, единственный, который у меня остался, остальные сломаны.

На другой стороне улицы я увидел магазин игрушек. Я думал, что там могут заинтересоваться моей машиной и поездом.

Я вошел в магазин, и очень любезный мужчина мне широко улыбнулся и сказал:

– Ты хочешь что-нибудь купить, мой маленький мальчуган? Шарики? Мяч?

Я ему сказал, что я ничего не хочу покупать, что я хочу продать игрушки. И я открыл свой ранец и поставил на пол перед прилавком машину и поезд. Приветливый месье наклонился и посмотрел, вид у него был удивленный. Он сказал:

– Но, мой мальчик, я не покупаю игрушки, я их продаю.

Тогда я спросил, откуда он берет игрушки, которые потом продает, это меня заинтересовало.

– Дело в том, – ответил он мне, – что я их не беру, я их покупаю.

– Тогда купите мои, – сказал я ему.

– Дело в том, – он снова повторял эти слова, – я их покупаю, но не у тебя, тебе я их продаю, я покупаю их на фабриках, а ты... понимаешь...

Он остановился, а потом сказал:

– Ты поймешь это позже, когда станешь взрослым.

Он не понимал, что, когда я буду взрослым, мне не нужны будут деньги, потому что я буду богатым. У меня будут машина и самолет. Я заплакал. Месье был очень озадачен, он стал что-то искать под прилавком, дал мне маленькую машину, а потом сказал, что мне надо уходить, потому что уже поздно и он должен закрывать магазин, и что ему тяжело возиться с такими клиентами, как я, после рабочего дня. Я вышел из магазина с маленьким поездом и двумя машинами. Я был ужасно доволен. В самом деле было уже поздно, стало темнеть, на улицах было пусто, я побежал. Когда я пришел домой, мама меня отругала за то, что я опоздал к ужину.

Раз уж так все получилось, то я решил уйти из дома на следующий день. Папе и маме будет тяжело, но я вернусь через много лет, я стану богатым, у меня будут машина и самолет.

Смотрите художественный фильм «Маленький Николя» на языке оригинала:

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